WHITE GOD (Kornel Mundruczo)

[quote]DATE DE SORTIE FRANCAISE

3 décembre 2014

REALISATEUR

Kornel Mundruczo

SCENARISTES

Kornel Mundruczo, Victoria Petranyi et Kata Weber

DISTRIBUTION

Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth…

INFOS

Long métrage hongrois/allemand/suédois
Titre original : Feher Isten
Genre : drame
Année de production : 2014

SYNOPSIS

Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l’abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes. Il rejoint une bande de chiens errants prêts à fomenter une révolte contre les hommes. Leur vengeance sera sans pitié. Lili est la seule à pouvoir arrêter cette guerre.[/quote]

La bande-annonce :

Malgré d’indéniables défauts, voilà un film pour le moins singulier, et puissant (surtout sur grand écran).
Beaucoup de références sont convoqués pour décrire le film, et c’est vrai qu’il est très référentiel à sa manière : « Les Oiseaux » de Hitchcock version canine, ou « Spartacus » chez les clébards, les critiques ont majoritairement visé ces deux films. Y’a de ça, mais de manière assez superficielle quand même (pour « Les Oiseaux », on peut faire le parallèle jusqu’à un certain point, mais la motivation des attaques fait la différence ; quant à « Spartacus », c’est un peu la même structure mais bon…).
Plus intéressant sont les points communs avec des influences plus « directes » : « White God », malgré ses petits moyens, ressemble à une version sans CGI (et donc plus incarnée, malgré la qualité des trucages en question) des films « La Planète des Singes » actuels. Tout comme « Dressé pour tuer », le film de Samuel Fuller récemment ressorti, est également une référence consciente indéniable de Mundruczo (faut dire que le titre VO du film de Fuller c’est…« White Dog » !).
Et surtout j’y vois perso, et je suis pas le seul évidemment, un renvoi à la fameuse nouvelle « Matin brun » de Franck Pavloff, qui fit du bruit à la fin des années 90…

Pour les renvois plus « classiques », ne pas oublier, comme l’affiche l’indique, la référence au joueur de flûte de Hamelin. En effet, le réalisateur présente son film comme une fable. Si on l’oublie, on peut effectivement trouver la demi-heure finale grotesque (comme j’ai pu le lire), ou le système allégorique du film un peu lourdingue. Je ne suis d’accord ni sur l’un ni sur l’autre de ces points : le final trahit certes des moyens un peu limités, mais reste un morceau de cinéma à peu près jamais vu par ailleurs. Et si la métaphore socio-politique pèse un peu lourd, c’est compensé par le fait que le film fonctionne parfaitement au « premier degré » (un jour, nous serons « jugés » par notre postérité quant au sort des animaux).
La bonne idée du scénario, c’est de laisser planer le doute, avec le flash-forward du début, sur le rôle de la fille : agent du chaos ou victime pas tout à fait comme les autres ?

Y’a quand même des défauts au final (quelques gros traits, un traitement un peu manichéen des « méchants », une réconciliation père / fille un peu brusque et facile, des longueurs, quelques automatismes de mise en scène avec cette caméra portée…) mais l’originalité de la démarche et la puissance de quelques séquences (dont la dernière, scotchante) emportent le morceau.
Une version dark et hardcore de « L’Incroyabe Voyage » de Disney, d’après le réalisateur lui-même, qui est aussi la belle histoire d’amour entre un chien et une ado, tout sauf mièvre et même carrément bouleversante… Alors que l’un des deux membres du duo s’humanise et s’ouvre aux autres, l’autre se renferme et plonge dans l’animalité la plus vile.

Imparfait mais percutant !

Diffusion de White god sur arte lundi 15 mai à 22h50.

Ouf, je viens de voir l’info juste à temps.
Merci.

Jim