Ah tiens ?
Moi, je te conseille les Wampus de Lofficier (c’est dans le tome 1 de l’intégrale). Les puristes te diraient que les vieux épisodes sont mieux, reprocheraient sans doute à Lofficier d’avoir « super-héroïsé » cet univers, mais moi, j’aime bien. Sa saga temporelle est franchement pas mal. L’un de mes trucs préférés dans sa production (enfin, de ce que j’en connais, j’ai pas tout lu), avec le premier cycle de Strangers et une partie de ses Phénix.
Wampus, c’est un super-vilain, pour faire court. Un agent du chaos cosmique, une sorte de Nyarlathotep de l’espace, qui fout le bazar sur les planètes dans l’espoir de voir émerger les survivants dans une logique de sélection naturelle et de loi du plus fort. Un « nazi de l’espace » au sens propre.
Lofficier a un peu contourné ça en projetant le personnage dans une aventure temporelle (un peu à la sauce de ce qu’Englehart a fait dans West Coast Avengers, pour faire court et évocateur : j’en parle un peu plus haut dans le sujet) en confrontant Wampus à un destin qu’il n’avait pas envisagé. Il parvient cependant à ne pas l’amender, à le rendre toujours aussi méchant, mais pas en maîtrise des événements.
Wampus, c’est vraiment un personnage à part. Une espèce de truc improbable, un concept de déliquescence morale incarnée. J’ai longtemps pensé qu’il n’avait pas d’équivalent, et puis j’ai lu récemment William S. Burroughs - SF Machine, de Clémentine Hougue, et elle cite quelques bouquins de science-fiction que Burroughs a lus et appréciés. Parmi eux, la Trilogie cosmique de C. S. Lewis, dans laquelle on trouve plein de choses présentes chez Wampus : un principe bénéfique et un principe maléfique qui chapeautent l’univers, des êtres hors du temps et de l’espace, une incarnation du mal appelée « le Tordu » qui pousse l’humanité à s’entre-tuer…
Le premier volet de cette trilogie, Le Silence de la Terre, a été traduit en 1952 dans la collection « Le Rayon Fantastique ». Donc Frescura, le premier scénariste, a pu y avoir accès, ce qui veut dire qu’on peut peut-être voir dans la saga de C. S. Lewis une influence de Wampus.