WINTER IS COMING - UNE BRÈVE HISTOIRE POLITIQUE DE LA FANTASY (William Blanc)

« Les dragons et les Hobbits ont toujours été des animaux politiques. Voyager avec eux, c’est prendre des détours pour mieux parler de l’indicible, c’est s’aventurer sur des chemins de traverse vers d’autres futurs. »

Grande fresque épique de fantasy inspirée des romans de G. R. R. Martin, Game of Thrones est désormais la série la plus célèbre au monde. Cette fascination pour un univers médiéval, dont les protagonistes craignent la venue d’un long hiver apocalyptique, fait écho aux angoisses contemporaines concernant le dérèglement climatique causé par l’activité humaine.
G. R. R. Martin n’a pas été le premier auteur à utiliser la fantasy pour parler des dérives du monde moderne et d’écologie. À bien y regarder, le genre du merveilleux contemporain développé à la fin du XIXe siècle en Grande-Bretagne a constamment servi d’outil pour critiquer la société industrielle.
De William Morris à J. R. R. Tolkien en passant par Ursula Le Guin, Robert E. Howard ou Hayao Miyazaki, ce petit ouvrage invite à questionner la généalogie politique de la fantasy.

William Blanc est historien. Il est notamment l’auteur de Super-Héros, une histoire politique (Libertalia, 2018) et Le Roi Arthur. Un mythe contemporain (Libertalia, 2016).

Poche: 128 pages
Editeur : Libertalia (2 mai 2019)
Collection : POCHE
Langue : Français
ISBN-10: 2377290914
ISBN-13: 978-2377290918
Dimensions du produit: 17,8 x 1,1 x 10,8 cm

Tiens, ça peut intéresser des copains, ça.

Et pour 8€, ça fait un cadeau pas trop cher…

Tori.

Exactement.

Amis parisiens, William Blanc pourra le dédicacer mercredi soir, le 15 mai, à la Librairie Nuage Vert au 41 rue Monge (5e)
il sera accompagné par Thomas Spok (Uter Pandragon) et par moi (avec mes Trois Coracles)

Bon, voilà, terminé.
Excellent petit bouquin qui se compose d’un grand développement, accompagné de quelques bonus et d’une galerie d’illustrations.
Le grand développement s’attache à aborder la fantasy par l’angle historique, en passant par William Morris et Tolkien (pour qui la fantasy est l’occasion de manifester une méfiance conservatrice envers la modernité représentée par la ville, l’usine, la pollution…) puis par Moorcock et Martin, ceux-ci appartenant à des générations qui récupèrent ces idées pour constituer un discours contestataire. William Blanc analyse différents motifs, le village, le château, le dragon, afin d’en voir la portée symbolique ou métaphorique. Il en profite pour tordre le cou à quelques idées reçues (la métaphore du réchauffement climatique à Westeros, qui est sans doute valide pour Game of Thrones, mais pas pour Le Trône de fer), expliquant ainsi que le genre s’adapte à son époque et conserve ainsi toute sa modernité.
Les bonus sont des petits textes de compléments s’attardant à certains motifs : les dragons comme animaux politiques, la métaphore de l’hiver… Ces textes sont plus courts et ramassés, et proposent des éclairages vraiment intéressants.
Le livre en lui-même est du coup assez court. Il ne fait qu’ouvrir les portes, qu’il convient de franchir à l’occasion de lectures complémentaires. Mais c’est une formidable analyse qui donne envie de poursuivre.

Jim

Lu aussi, et très bon bouquin, bonne mise en perspective d’un genre et de ses tropismes passéistes.