X-MEN : L'INTÉGRALE 1963-1999

Non, je ne pense pas. C’est effectivement un incontournable du cycle claremontien (de l’aveu même du scénariste), mais j’ai décidé de coller strictement au programme des Intégrales, sinon tout deviendrait prétexte à digressions à partir de 1985-86, où les minis annexes et autres se multiplient.
Je causerai que de celles qui sont dans les Intégrales, du coup (comme « X-Men / Alpha Flight », que j’adore).

Je reprends d’ailleurs le fil de cette rétrospective incessamment sous peu, le temps de me refaire l’année 1984 dans les grandes largeurs. J’ai hâte d’en arriver à la période que tu évoques, ma préférée…

Vivement la cuvée 1985 alors, surtout que dans ce volume il y a aussi le procès de Magnéto.

J’aime beaucoup également X-men/Alpha Flight, peut être bien la mini-série Marvel que je préfère des années 80.
Je garde en particulier cette scène en mémoire.

Pour revenir sur le deuxième volume dédié à l’année 1989, je m’attarde un peu plus sur l’épisode 251 qui me semble être clairement au dessus du lot.

La phase de déconstruction du genre est achevée, il n’y a plus d’équipe.
Afin de cloturer cette période et de boucler la boucle, et à l’instar du final de Fall of the Mutants où l’équipe s’était sacrifiée pour sauver le monde, les rares membres qui restent doivent se sacrifier de nouveau pour se sauver eux-mêmes, laissant derrière eux leur mémoire et le souvenir de ce qu’ils ont vécu.

Silvestri donne tout ce qu’il a dans cet épisode, l’encrage de Green lui convient bien mieux que celui de Leialoha, le retour du canadien l’ayant visiblement inspiré, tant est si bien que dans l’arc suivant sur l’île de Muir son trait semble accuser le coup de fatigue par moments, nécessitant du sang neuf au dessin qui viendra avec Jim Lee.

Le supplice de Wolverine causé par Donald Pierce et ses Reavers reste un moment choc, accentué par la série d’hallucinations qui s’ajoutent à l’atmosphère inquiétante de l’ensemble.
Claremont préfère toutefois ne pas en rajouter dans le gore, laissant certains événements suggérés en hors–champ, mais qui n’en restent pas moins choquants, la réaction de Jubilee horrifiée devant la torture de Logan étant amplement suffisante pour se rendre compte de l’horreur de la situation (4 cases en gros plan sur son visage pour le plantage des pieux).

Dans une apothéose crépusculaire digne d’un final de western, le groupe fait une fois de plus preuve de son unité dans l’adversité, prenant la même décision qui lie leur destin.
Sentant la fin arriver face à une armée de cyborgs sanguinaires, le groupe est en mauvaise posture, du moins jusqu’à l’option radicale proposée par Psylocke qui change la donne (la vision/prémonition qu’elle a eu lui donne une prescience des événements, comme Destinée dans l’arc suivant) nécessitant d’user de mesures extrêmes et donc de manipuler/influencer les esprits comme Xavier.

Une conclusion logique et satisfaisante d’une période que j’aurais tendance à considérer comme le dernier grand moment du run, toute la période qui suit jusqu’à X-Tinction Agenda n’étant pas dénuée d’intérêt mais nettement plus inégale (et puis je n’ai jamais été très fan de Jim Lee et Bill Jaaska ceci explique cela).

Va falloir que je poursuis ma lecture après 1984… Ca me donne foutrement envie tout ça…

Pour l’épisode 251, j’abonde dans ton sens, Marko : il est à l’aise dans mon top 5 des meilleurs épisodes de tout le cycle claremontien.
Gamin, il m’avait séché, à tel point que je me disais : naaaaaaan, ça doit être une illusion ou un truc dans le genre. Mais le fait est qu’avec cet épisode, le plus noir et le plus désespéré de toute sa saga (avec une lueur d’espoir à la fin incarné par un nouveau perso, comme souvent chez Claremont), le scénariste achevait sa « déconstruction » et démantelait l’équipe purement et simplement.

Dans sa veine la plus « expérimentale », l’épisode est du pur Claremont (ces scènes oniriques cauchemardesques, typiques) tout en tenant du jamais-vu dans le comics mainstream. Une réussite époustouflante, qui fait regretter effectivement que tout la période « d’errance » qui a suivi (dont le principe me paraît très fort) ne soit pas du même niveau…

La période claremont Silvestri j’ai commencé par là, donc pour moi c’est clairement ma partie préféré des X-Men et je suis content de voir que je ne suis pas le seul.

Moi, par contre, il y une lente dégringolade de mon intérêt à partir du départ de Byrne.
La periode Silvestri est une première conscience de mon desinteret avec une avalanche de persos cybertruc; ma deuxième conscience qui sera une sorte de glas c’est Xmen 1 et ce retour en arriere sans reelle motivation ou logique.
J ai ensuite suivi Xmen d un oeil (car M. Queyssi me les pretait) avant que Morrison reveille mon intéret pour la franchise (qui a depuis replongé, un peu ravivé avec Bendis (si si je dis du bien de lui)).
J aimais bien le trait de Silvestri mais même sur Wolvie, y avait trop de technoninja… ou cybertechnotrucs…
Ca me rappelle un peu le cas Jurgens fin 90 début 2000 qui sur Spiderman puis Captain America tente d imposer des tas d ennemis liés à Internet ou aux ordinateurs… sans saveurs.

Je pense surtout qu apres Cockrum (je suis pas trés fans du 2nd run mais bon), Claremont a plus tendance à systématiser le « craint et hai par un monde qu il cherche à protéger » alors que jusqu’à la fin de Byne (et même le 2nd run de Cockrum) cela reste plus ecclectique, moins systématique sur des mêmes thèmes et des mêmes ennemis (soit les fondamentalistes humains soit les fondamentalistes humains… rien d autres).
Je pense aussi que le style de Claremont avait évolué, tout aussi bavard mais avec des thèmes plus reguliers ou une emphase differente.
Si à la relecture actuelle, j’aime mieux les parties Smith, Romita, Silvestri qu’à l’époque, il reste quand même quelque chose qui fait que je suis pas fan des ces periodes.

D ailleurs je dis faire partie des quelques exceptions, qui ont lu XMen et Spidey mais qui n a plus été fan de Xmen aprés Byrne et jamais de Spidey (j ai des runs que j adore comme Ditko ou Dematteis mais il a jamais été mon héros favori ni parmi mes favoris).

Moi je mets en premier, sur le haut du podium, la période Byrne. Je relis régulièrement et même avec le temps qui passe, c’est le run qui m’emballe le plus : plein d’idées, avec une caractérisation forte, un sens du drame éprouvé, de l’humour, du pathos pas dégoulinant, un dessin céleste et quelques scènes d’anthologie (enfin, beaucoup de scènes d’anthologie).

Après, j’ai commencé à lâcher quelque part après le #175. J’ai adoré la période Paul Smith, qui a longtemps été en numéro 2 dans mon cœur (sans doute encore maintenant, sais pas…), notamment parce que, après nous avoir emporté plusieurs fois dans l’espace et nous avoir fait trembler avec des menaces cosmiques, Claremont parvient à nous faire frémir avec presque rien, des mutants clodos dans les égouts, un illusionniste de foire… Bref, il parvient à baisser de régime sans nuire à l’impact de ses histoires. Vraiment épatant.

J’aime encore jusqu’à la perte de pouvoir de Storm, tout ça, il y a des fulgurances (les deux Lifedeath), mais la série entre dans un train-train, avec quelques pistes lancées mais rien d’épique.
(Au demeurant, je me dis que l’édition française, qui tentait de rattraper le retard sur l’édition américaine en extirpant des récits pour les coller en albums, n’a pas aidé à savourer l’ensemble de la série. Ça déstructurait tout.)
J’ai depuis lors appris que Claremont envisageait de lancer de grandes sagas, et que l’éditorial s’en est mêlé, pour des raisons que je n’ai plus en tête, si bien que sa guerre dimensionnelle n’a pu être faite. À une époque où les spin-offs de Secret Wars II envahissaient la série, coupant tout élan aux sagas.
J’aime bien toute la saga de Dallas, et ensuite j’aime bien la déconstruction de la série (Perilous Siege, les héros amnésiques, une nouvelle équipe qui déboule, la bataille de l’île de Muir…), mais y a plein de trucs que je trouve d’une lourdeur à frémir, notamment Genosha : que c’est lourd, cette démonstration du racisme anti-mutant, cette allégorie de l’Afrique du Sud, convoquant références historiques (le nazisme) et clins d’œil littéraires (L’Île du Docteur Moreau).
La période Silvestri est également celle des idées raccrochées par le bout des cheveux (la manière dont Claremont crée Tiger Tyger, en quelques cases de résumé, est particulièrement cavalière et témoigne du bordel éditorial…) et des bonnes idées sans suite (l’ordinateur qui se reconstruit automatiquement, il devient quoi ? Et les liens entre Rogue et Psylocke ? Et Polaris ? Et le rôle de Magneto, redevenu bouc émissaire ?).

Y a plein de trucs formidables, et sur l’action, ça fonctionne, mais passé, disons, le #185, ma lecture oscille entre cris d’enthousiasme et soupirs de lassitude.
Ce qui ne m’arrive pas du tout du #94 au #185, disons (et je pense que le contrôle éditorial y est pour beaucoup, hélas).

Jim

même podium que toi Jim

En les relisant, je trouve qu’il y a une période nettement moins inspirée peu après le second Lifedeath, plus précisément après le procès de Magnéto et avant Mutant Massacre, l’intermède à San Francisco avec des arcs que j’apprécie nettement moins (Nemrod, Rachel vs Serval) à l’exception du 201 par Leonardi.
En gros ça doit correspondre à peu près au moment où Claremont voulait utiliser The Fury et Mad Jim Jaspers.

http://www.cine-sanctuary.com/public/sanctuary/img/universal_monsters/81KiDJXAgtL.jpg

[quote]MARVEL CLASSIC : X-MEN - L’INTÉGRALE 1991(I)
Auteurs : Chris Claremont, Louise Simonson, Fabian Nicieza, Jim Lee, John Byrne, Art Adams, divers
272 pages, 29,95 EUR, en librairie seulement

Les X-Men partent dans l’espace afin d’affronter les Skrulls et rendre son trône à la princesse Lilandra. Une aventure cosmique signée par les talentueux Chris Claremont et Jim Lee. En complément, la seconde partie du récit Days of Future Present avec Facteur X ainsi que le début de Kings of Pain avec les New Mutants.

(Contient les épisodes US Uncanny X-Men (1963) 273-277, Uncanny X-Men Annual (1970) 14(I), X-Factor Annual 5(I), New Mutants Annual 7(I), publiés précédemment dans les revues SPÉCIAL STRANGE 81 à 83 (partiel), X-MEN - RESCAPÉ DU FUTUR, TITANS 159)

SORTIE LE 6 MAI ![/quote]

Le prochain est le dernier avec Claremont ! C’est à dire qu’après, c’est une intégrale X-Men Forever ? :mrgreen:

Parle pas de malheur!

[quote]MARVEL CLASSIC : X-MEN - L’INTÉGRALE 1991(II)
Auteurs : Chris Claremont, Fabian Nicieza, Peter David, John Byrne, Paul Smith, Jim Lee, Andy Kubert, Whilce Portacio, Mark Bagley, Tom Raney, divers

Découvrez la fin de la longue prestation de Chris Claremont. L’auteur conclue sa série culte en associant les X-Men et Facteur-X lors de la saga Muir Island ! Puis, une nouvelle équipe de X-Men est formée par John Byrne et Whilce Portacio. En complément, la seconde partie du récit Kings of Pain avec les New Warriors et Facteur-X.

272 pages, 29,95 EUR, en librairie seulement
(Contient les épisodes US Uncanny X-Men (1963) 278-283 ; X-Factor (1986) 69-70 ; New Warriors Annual 1(I) ; Uncanny X-Men Annual 15(I) ; X-Factor Annual 6(I), publiés précédemment dans les revues X-MEN SAGA (Semic) 10, SPÉCIAL STRANGE 83 & 84, FACTEUR-X 20, TITANS 160 à 164)

SORTIE LE 4 NOVEMBRE[/quote]

La mort des hellions cool j’aime beaucoup cet arc

J’aime beaucoup aussi, mais avec une larme au coin de l’oeil quand même. C’est tout de même la fin d’un règne historique à laquelle on assiste ici.

Je réserve ma larme pour les trois premiers numéros d’X-men qui signe pour moi son véritable départ :cry:

Que doit-on le plus déplorer ici ?
L’utilisation dévoyée du terme « série culte » ou la mauvaise conjugaison du verbe conclure ?

Tori.

Bah pourtant, je me rappelle d’un commentateur de tennis qui a dit une fois, il y a fort longtemps: « il est monté au filet pour concluer » (et c’est pas une faute de frappe, c’est de l’oral :mrgreen: )

[quote=« Tori »]

Que doit-on le plus déplorer ici ?
L’utilisation dévoyée du terme « série culte » ou la mauvaise conjugaison du verbe conclure ?

Tori.[/quote]

Pour « culte » c’est cuit, l’usage bien installé de l’utiliser comme synonyme de populaire, ayant du succès, voire célèbre, est définitivement entériné.

C’est d’ailleurs ce qui est en passe de se réaliser pour décorum souvent utilisé à la place de décor, sans qu’on sache s’il s’agit d’une erreur ou si le rédacteur veut dire que le décor est pompeux. :slight_smile:

Pour la conjugaison c’est plus délicat.
Ceci dit l’erreur est humaine, non ?