ZOMBIES ON BROADWAY (Gordon Douglas)

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REALISATEUR

Gordon Douglas

SCENARISTE

Lawrence Kimble

DISTRIBUTION

Wally Brown, Alan Carney, Bela Lugosi, Anne Jeffreys, Darby Jones…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/horreur
Année de production : 1945

Jerry Miles et Mike Strager sont deux attachés de presse à Broadway. Leur dernier client est Ace Miller, un gangster qui va ouvrir une nouvelle boîte de nuit, le Zombie Club. Et pour assurer l’ouverture, ils ont l’idée d’engager un « vrai zombie »…en fait un ancien boxeur grimé en mort-vivant, pensant que personne ne va faire la différence. Ce qui n’est pas le cas de Douglas Walker, un présentateur radio qui déteste Miller et qui connaît bien le boxeur en question. Ace Miller menace alors Miles et Strager de les tuer s’ils ne lui ramènent pas un véritable zombie. Leur quête va les mener sur l’île de San Sebastian, où ils ont entendu parler d’un savant qui mène d’étranges expériences basées sur les croyances locales pour créer lui-même des « morts qui marchent »…

Les acteurs Wally Brown et Alan Carney étaient en quelque sorte les « Abott & Costello » de la RKO. Mais leur collaboration fut éphémère, comparé à la longévité du duo comique le plus populaire en Amérique dans les années 40 et 50. Brown & Carney ont joué ensemble dans huit longs métrages, reprenant leurs rôles de Jerry Miles et Mike Strager à cinq reprises. Ils étaient généralement les têtes d’affiche, sauf pour Dansons gaiement en 1944, un remake d’une comédie des Marx Brothers avec Frank Sinatra. On retrouve au générique de Gold Rush un « petit jeune » nommé Robert Mitchum et dans Zombies on Broadway, parodie de film d’horreur, le savant fou est incarné par Bela Lugosi, qui cachetonnait déjà dans tout ce qu’il pouvait à l’époque.

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Les comédies de Brown & Carney avaient souvent des connections avec d’autres productions de la RKO. Zombies on Broadway est ainsi un pastiche du Vaudou de Jacques Tourneur (I Walked with a zombie en V.O.). Le décor est le même (l’île de San Sebastian) et deux acteurs y incarnent des personnages identiques (Sir Lancelot, le chanteur de Calypso et Darby Jones qui fut le zombie de « la croisée des chemins » dans le superbe film de Tourneur). Les premières histoires cinématographiques sur le sujet ne parlaient pas de cadavres pourrissants et dévoreurs de chair humaine…le zonbi est le revenant des croyances du créole haïtien, un mort ramené à la vie ou une personne dont la conscience est détruite pour pouvoir le soumettre à volonté.

Il y a donc beaucoup de points communs…mais le ton du scénario mis en scène par Gordon Douglas (qui a tout fait dans sa carrière, de la comédie avec Laurel et Hardy en croisière au polar avec Le Détective en passant par la S.F. horrifique avec le classique des fifties Des Monstres attaquent la ville) est évidemment bien plus léger…

Je ne trouve pas que Wally Brown et Alan Carney avaient un potentiel comique irrésistible (j’ai plus souri que franchement rigolé). Leur humour est un peu lourdaud et repose sur des recettes déjà (mieux) exploitées par d’autres. Mais dès que les deux compères pénètrent dans le repère du savant fou créateur de zombies, une chouette dynamique s’installe, avec quelques amusants gags visuels et une bonne chute. C’est certes un brin vieillot mais c’est aussi efficacement mis en boîte par un bon artisan à l’aise dans plusieurs genres.

Et il y a aussi un mignon petit singe qui vole aisément la vedette aux deux nigauds…et qui ridiculise Bela Lugosi. Pauvre Dracula…