007 : SKYFALL (Sam Mendes)

Ouais, moi, « mon » James Bond, c’est Timothy Dalton(*) : j’avais dix-neuf ans quand je suis allé voir Permis de Tuer, tout dégoûté de ne pas avoir vu Tuer n’est pas jouer en salle (parce que, justement, Roger Moore m’avait dégoûté de James Bond).
Après, du coup, et même si j’étais bien déçu que Dalton ne continue pas, j’ai un peu suivi la version de Pierce Brosnan, justement parce que j’aimais l’orientation donnée à la licence, et que j’étais ravi de voir Remington Steele endosser le costume de 007. Et bien m’en a pris, parce que la gestion de l’après Chute du Mur, par exemple, était bien astucieuse. Parce que le regard porté sur les services secrets était bien déglamourisé (c’est quand même une bande de manipulateurs qui montent des plans qui leur pétent au nez neuf fois sur dix). Parce que les scénarios ne sont pas dupes de la série, et s’amusent avec des références en général assez subtiles (l’ambiance de la scène de banquier dans Demain ne meurt jamais qui rappelle un peu Au Service secret de sa Majesté, ou la référence à Bond l’ornithologue dans Meurs un autre jour). Et parce que la volonté est affichée d’épaissir Bond en lui donnant des amitiés, des inimitiés, des amours, un passé. Processus déjà entamé avec Dalton, mais là, plus appuyé.

Jim

(*) Pour les amateurs de Timothy Dalton et de BD, je ne peux que conseiller le très sympa petit film Brenda Starr, avec Brooke Shields, qui raconte comment l’auteur du strip se trouve plongé dans l’univers de fiction de son héroïne. Chouette mise en abyme pour un récit rapide et rigolo.
Bon, faut admettre que le principe est sympa, mais que c’est un peu une trahison concernant Brenda Starr, un strip créé par Dale Messick, une femme, et de tout temps réalisé par des femmes (dont Ramona Fradon). La série a duré jusqu’en 2011, dessinée à l’époque par June Brigman (j’en ai quelques strips).
Dans le film, c’est un dessinateur, et il craque pour son héroïne. C’est un petit peu dommage, on aurait pu imaginer le même principe avec une dessinatrice.
Mais bon, passé ce fait, ça reste un récit sympa sur la mise en abyme avec une BD au milieu.