1629 OU L'EFFRAYANTE HISTOIRE DES NAUFRAGÉS DU JAKARTA t.1-2 (Xavier Dorison / Thimothée Montaigne)

Pour novembre prochain, Glénat annonce le premier tome d’un diptyque écrit par Xavier Dorison et dessiné par Thimothée Montaigne, 1629, ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta.
Pour l’instant, aucune image, mais un texte de promo :

Inspiré de faits réels, le thriller maritime le plus impitoyable de l’Histoire…

1629, la Compagnie hollandaise des Indes orientales, la plus riche société que l’Histoire ait jamais connue, affrète le Jakarta, fleuron de son immense flotte. Destination : l’Indonésie. Cargaison : assez d’or et de diamants pour corrompre l’empereur de Sumatra. À son bord, plus de 300 personnes issues de la misère ou de la fine fleur des bas-fonds d’Amsterdam. Point commun, aucun d’eux n’aurait jamais mis les pieds à bord de cet enfer flottant s’il n’était désespéré. Attisée par l’or et la violence des officiers, la tentation d’une mutinerie grandit, faisant du Jakarta un véritable baril de poudre. Un homme est prêt à allumer la mèche pour nourrir sa cupidité autant que ses rêves de grandeur : Jéronimus Cornélius. Apothicaire ruiné, recherché par l’Inquisition, il est le numéro deux à bord. Cultivé, intelligent, charismatique, rien ni personne ne semble en mesure d’empêcher son funeste projet de massacre et de prise du pouvoir sur le navire. Personne sauf… une invitée inattendue dans ce voyage effroyable, Lucrétia Hans. Femme de la haute Société, sommée par son mari de le rejoindre en Indonésie, elle doit à sa beauté autant qu’à sa désinvolture de se retrouver aussi proche du commandant du navire que de Jéronimus qui voit en elle un objet de désir et de fascination. Innocente, perdue au milieu de cet enfer sur mer, Lucrétia Hans découvre qu’elle est le dernier rempart contre celui qui est probablement un des pires psychopathes de l’Histoire. Bon voyage…

Premier tome d’un diptyque consacré à l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire maritime, ce thriller psychologique revient sur un récit effroyable où se sont mêlés mutinerie, naufrage, massacre et survie. En se focalisant sur ce microcosme sordide, Xavier Dorison signe autant un récit d’aventures magistral qu’une galerie de portraits sur la noirceur de l’âme humaine, magnifiquement illustré par un Thimothée Montaigne au sommet de son art.

Jim

Moi j’ai vu :grin:
Un format et une édition à la Indes Fourbes

C’est ce que j’ai lu ailleurs, ouais.
Mais en deux tomes, donc ?

Jim

La même j’ai vu, Glénat mise beaucoup dessus.

Tout à fait.

Ex-libris :

Jim

Quelques pages :

Jim

Je viens de le lire, et malgré la pagination et le temps lugubre d’aujourd’hui, qui m’auraient bien incité à faire la sieste, j’ai dévoré tout ça. Ça se lit très bien (malgré une ouverture assez bavarde), notamment grâce à un chapitrage agréable et à un aspect visuel spectaculaire.

Le bouquin s’ouvre sur des explications fournies par le scénariste, montrant à la fois les sources de son inspiration et les libertés qui ont été prises avec la vérité (l’exemple du nom du navire, qui passe de « Batavia » à « Jakarta », en est l’exemple le plus notable). Ensuite, le récit se veut linéaire : discussions entre les armateurs et les responsables du voyage, arrivée du personnage féminin, disposition des enjeux et des tensions… Ensuite, on enquille les jeux de pouvoir, les influences, les aveuglements, les scènes chocs. Pour peu qu’on soit déjà un peu familier des récits maritimes (et du travail de Dorison), je crois qu’il n’y a rien de surprenant ni 'imprévisible, les péripéties s’emboîtent assez logiquement, de manière prévisible.

Ce qui fait la force du récit, c’est surtout la construction des personnages. Dorison introduit ces derniers à mesure qu’ils montent sur le Jakarta, et nous propose de contempler un capitaine grande gueule et violent, une soubrette délurée et plantureuse… et de nous faire une idée sur eux. Et par la suite, il prendra soin de nous détromper, de nous surprendre, de retourner certains personnages. C’est cette capacité à changer la disposition de l’échiquier qui nourrit la dramaturgie. On assiste à des révélations à soi : celle vécue par Lucrétia qui, sans être identique à l’évolution de Lady Vivian Hastings dans Long John Silver, peut être comparable en cela qu’elle découvre des ressources inconnues d’elle-même et qu’elle finit par « choisir son camp » ; celle aussi du capitaine, qui observe et identifie ses propres erreurs. Les personnages sont donc riches, complexes, changeants.

Question dessin, si je connais mal le travail de Thimothée Montaigne, il semble évident qu’on voit dans ses planches l’influence du dessin de Mathieu Lauffray, ce qui présage du meilleur. Montaigne semble également lecteur de comics, et si son encrage vient du franco-belge (on sent la vieille lignée giraldienne, entre autres), je crois déceler quelques astuces visuelles, surtout sur les gros plans, provenant peut-être des fistons Kubert, ou, sur les décors, de Steve Epting ou d’autres. L’ensemble est vraiment très très chouette, avec une capacité à rendre saisissant tout autant les décors confinés des cabines étroites ou les horizons angoissants des mers déchaînées.

Le tome se conclut au moment de la catastrophe. Et comme le laissent entendre les propos de Lucretia, on n’a encore rien vu : l’amorce du premier tome laisse envisager le pire pour le second.

Jim

1 « J'aime »

frontispice de l’édition Bulle numéroté à 800 exemplaires et signé par Timothée Montaigne

Jim

Le prix fait grave chier (ça permet de relativiser le prix des comics). Mais c’est un super bouquin. Dorison est vraiment au top en ce moment.

1 « J'aime »

35 boules, c’est ça ?
En même temps, c’est un bel objet, avec une forte pagination, donc bon…
Ça freine tes clients ?

Jim

Sa boutique est à Versailles, très Cher.

D’où mon interrogation.

Jim

Non, mais il y a des remarques, moi ça me freine, car c’est en 2 parties et une forte pagination, c’est moins que celle des Indes fourbes qui était complet en 1 tome pour le même prix.

Bah ouais, ça se comprend. Y a des limites comme tu sembles le dire toi-même.