Jerry Siegel a créé beaucoup de personnages dont les noms commencent par la lettre « L » : Lois Lane, Lana Lang, Lex Luthor, ou encore Lyla Lerrol, célèbre actrice de Krypton apparue dans Superman #141, et Luma Lynai, super-héroïne de la planète Staryl, créée dans Action Comics #289. Lori Lemaris, qu’on a évoquée plus haut, rentre dans ce club sélect, mais elle a été inventée par Bill Finger.
Il semblerait que ce soit les fans qui aient remarqué cette étrangeté, cette fréquence sans réelle explication. C’est en tout cas ce qu’affirme la légende, et Jerry Siegel lui-même rédigera une histoire amusante qui aborde directement cette particularité.
Superman #157 est daté de novembre 1962. La couverture est consacrée à Quex-Ul, savant kryptonien retenu dans la Zone Fantôme, et qui fait ici son apparition. La deuxième histoire est dédiée au « Super-Génie de Metropolis », et Lori Lemaris apparaît dans une case de ce récit orienté magie. L’histoire de Jerry Siegel et Curt Swan, « Superman’s Day of Doom! », occupe donc la troisième et dernière place dans le sommaire.
L’action se déroule durant le Superman Day, une institution à Metropolis (que John Byrne reprendra d’ailleurs dans sa version, à l’occasion du duel entre l’Homme d’Acier et Booster Gold). Tout le monde vient fêter Superman et lui offrir des présents. Les habitants de la Galaxie Cybern lui offrent une machine prédictive.
Mais dans un premier temps, la machine semble un peu détraquée puisqu’elle ne donne qu’une réponse à toutes les questions : « L L ». Ces Cyberniens, décidément, sont soit de mauvais ingénieurs soit des plaisantins subtils.
Puis arrive le moment où Bizarro participe à l’anniversaire et apporte son cadeau à l’Homme d’Acier. Croyant lui faire plaisir, il lui offre une boîte de plomb contenant de la Kryptonite verte. Quel farceur, ce Bizarro !
Précédemment, Clark avait demandé qui viendrait le sauver aujourd’hui s’il venait à être en danger, ce à quoi la machine prédictive avait bien entendu répondu : « L L ». Affaibli par la Kryptonite verte, Superman passe donc en revue ses différentes connaissances répondant à la définition.
Hélas, Lori Lemaris ne répond pas à ses appels télépathiques (ou alors il est trop affaibli pour l’atteindre), Lightning Lad n’est pas disponible…
Bref, la situation n’est pas simple. Superman en vient à songer qu’il sera peut-être secouru par Luma Lynai, l’héroïne des étoiles, voire par son ennemi de toujours, Lex Luthor. C’est alors que les buissons bruissent et qu’une silhouette apparaît…
Il s’agit d’un jeune garçon, qui a la présence d’esprit de refermer aussitôt la boîte en plomb et d’isoler le cadeau empoisonné de Bizarro.
Bien entendu, Superman pense aussitôt que les initiales de l’enfant sont « L L ». Mais en fait, le gamin s’appelle… Steven Snappin. Surpris, Superman observe le jeune homme partir et remarque qu’il porte une veste de base-ball ornée des mots… Little League !
J’ai lu récemment que, suivant la logique qui veut que les lettres, chez les Juifs, aient une valeur numérale, il semble que le « L » équivale à trente. Donc deux « L », c’est soixante. Et si j’ai bien compris, soixante, c’est la valeur associée à la lettre « S »… comme Superman ! À vérifier si c’est bien ça, évidemment.