Petit retour en arrière autour de la Légion. En 1978, la série accueille les prestations de plusieurs dessinateurs de talents, déjà connus pour d’autres belles prestations et qui laisseront par la suite d’autres chefs-d’œuvre à la postérité. Avec Simonson ou Starlin, il faut aussi compter Howard Chaykin, qui illustre un épisode publié dans Superboy and the Legion of Super-Heroes #240.
Sous une couverture de Mike Grell encrée par Joe Rubinstein, qui met en scène le retour de Grimbor the Chainman, un adversaire spécialisé dans les pièges et concevant des moyens de retenir les Légionnaires malgré leurs pouvoirs, le fascicule contient deux histoires.
Chaykin illustre le premier récit. La page d’ouverture montre des mains tenant une illustration sur laquelle est représenté Superboy enchaîné. Le lecteur tourne la page, a la confirmation qu’il s’agit de Grimbor, puis retrouve les héros en train de sauver les usagers d’un pont.
Mais bien vite, les héros sont convoqués chez le Président de la Terre, qu’ils découvrent piégé dans un mécanisme menaçant sa vie.
Leur adversaire, Grimbor, apparaît assez vite, ayant visiblement parfait son arsenal de chaînes diverses qui s’avèrent capables de retenir tous les justiciers.
Le retour de Grimbor est directement connecté à son apparition précédente, dans les pages de Superboy and the Legion of Super-Heroes #221, un épisode écrit par Jim Shooter et dans lequel l’homme aux chaînes était sous l’influence d’une femme dénommée Charma (dans un tandem amoureux qui semble constituer une formule privilégiée de Shooter).
Cependant, le scénario signé Paul Levitz et Jack C. Harris (déjà motivé à l’idée de donner des conclusions aux histoires des autres) nous explique les motivations de Grimbor : Charma, son alliée, a été enfermée dans une prison pour femmes. Or, l’un des « effets secondaires » de son emprise sur les hommes, c’est la capacité à nourrir la haine des autres femmes. Charma meurt sous les coups de ses co-détenues, et Grimbor se retrouve donc seul, bien décidé à se venger de la Légion.
Dans une suite de péripéties à la crédibilité douteuse, Phantom Girl trouve un moyen de s’arracher aux liens de Grimbor, qui s’enfuit. Mais en fait, il s’avère qu’il s’agit d’un robot, le véritable criminel étant toujours caché quelque part, détenant le « vrai » président (car celui qu’on a vu est aussi un robot).
Les héros parviennent à retrouver victime et ravisseur, le tout étant expédié assez rapidement, pour conclure un récit qui n’est pas sans rappeler, dans sa structure, l’épisode 237 dessiné par Simonson.
L’intérêt de l’épisode réside dans la prestation de Chaykin, qui visiblement livre des planches honnêtes mais à l’investissement minimum. L’encrage est assuré par Bob Wiacek, qui n’a pas encore la finesse qu’on lui connaîtra dans les années 1980. Notons qu’il y a une planche encré par Terry Austin, la douzième. Et que les deux encreurs utilisent de la trame blanche afin de matérialiser les pouvoirs de Phantom Girl.
Le deuxième récit de l’épisode s’intéresse au personnage de Dawnstar, recrue encore récente dans l’équipe puisqu’elle est arrivée à l’épisode 226. Le récit chronique les séances d’entraînement et les premières missions qui feront que la belle amérindienne volante sortira du lot des postulants. Graphiquement, c’est du très haut niveau, puisque Jim Sherman dessine et que Bob McLeod encre.