1940-2020 : BON ANNIVERSAIRE CAPTAIN AMERICA !

Un an après Ghost Rider / Wolverine / Punisher : Hearts of Darkness, le scénariste Howard Mackie consacre un nouveau prestige format à son Motard Fantôme préféré.

Cette fois, il oppose son héros à un adversaire de Captain America, le Scarecrow, qui s’était fait remarquer dans un épisode écrit par Jean-Marc de Matteis et dessiné par Mike Zeck.

La couverture, dépliante comme celle de l’opus cité plus haut, ne propose que trois parties à une image assez évocatrice, où se déploie tout le talent de Lee Weeks à superposer les plans sans perdre le regard du lecteur.

Le récit s’ouvre sur une opération chirurgicale visant à augmenter les capacités d’un patient qui terrorise déjà les chirurgiens. Le ton est tonné, inquiétant et saignant. S’ensuit une scène où le Ghost Rider intervient sur une scène de crime, sous les yeux de la police. Dans la série, on a déjà un Capitaine Dolan (comme le commissaire homonyme du Spirit) et on croise ici un Lieutenant Gordon (comme qui vous savez) : Mackie multiplie les clins d’œil et Lee Weeks fait de même, canalisant plus que jamais son David Mazzucchelli intérieur.

Les plans sur les voitures de police, les costumes des SWAT, autant de rappels vers les planches de Batman Year One. Même les vols de corbeaux du Scarecrow semblent diriger le regard vers chauves-souris obscurcissant le ciel de Gotham.

Mais Weeks, formidablement servi par l’encrage d’Al Williamson, qui le sublime sans l’écraser, ne se contente pas de rendre hommage à celui dont il a repris le style. Son Scarecrow, bondissant, dégingandé, contorsionniste, évoque l’être tordu et courbé, tout en membres flexibles, que dessinait Zeck.

La jeune Stacy, amie de Dan Ketch, fille du Capitaine Nolan et membre de la police, a été enlevée par le criminel, qui a laissé « Oh Captain, My Captain » tracé sur la carrosserie de la voiture de police. Un message adressé non au père de la victime mais à Captain America, sur lequel se déverse la haine obsessionnelle du Scarecrow.

L’Esprit de Vengeance et la Sentinelle de la Liberté s’allient donc pour retrouver Stacy. Leur périple est l’occasion pour Ghost Rider d’exprimer ses doutes envers tous les mystères qui entourent son existence, ses pouvoirs, sa moto… Une fois de plus, c’est une histoire de Ghost Rider, et l’allié n’est qu’un invité.

Ils retrouvent le Scarecrow dans une bâtisse du type « Brownstone », abandonné, où le criminel dément se livre à ses assassinats. S’ensuit un combat musclé, un peu bourrin, mais où la caractérisation fonctionne plutôt pas mal.

Avec l’aide du Capitaine Dolan, qui commence à douter de sa propre haine envers le Ghost Rider, ils parviennent à libérer Stacy. Le récit est intéressant surtout pour l’alliance, peu naturelle, entre le patriote et le motard infernal : une sorte de compréhension mutuelle s’installe, évitant les bastons obligées entre alliés occasionnels.

À la fin, le Scarecrow s’empale sur les grilles de la maison. Les légistes, qui ont fort à faire avec tous les cadavres situés à l’intérieur, traînent un peu, si bien que le criminel se réveille et parvient à s’arracher aux pics de fer. C’est là qu’intervient un certain Stern, représentant une certaine « Firm ». Fin ouvrant donc sur une suite potentielle, mais je n’ai pas tout suivi de la série Ghost Rider et je ne sais pas dans quelle direction tout ceci est parti.

Jim

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