1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

La période succédant au Wonder Woman #300 est marquée par le tandem que forment le scénariste Dan Mishkin et le dessinateur Don Heck (qu’il va falloir que je creuse plus avant, çaa fait partie de la vaste période inédite en France). Mais j’ai récemment découvert l’existence d’un épisode fill-in écrit par Kurt Busiek et publié dans Wonder Woman #318, sous une couverture très chouette d’Eduardo Barreto.

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L’épisode est illustré par Irv Novick, vétéran de la rédaction de DC, connu pour des récits de guerre mais aussi pour de nombreux épisodes de Flash. Son style est réaliste, classique, académique comme on disait récemment, mais un petit peu plat. Ici, il est associé à l’encreur Rick Magyar, qui donne de jolis volumes à son trait, un côté lumineux, le tout pour un résultat très agréable.

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Tout commence alors que Diana rêve, par une nuit d’orage qui secoue son appartement à Georgetown, banlieue de Washington (dont j’ai appris l’existence en voyant L’Exorciste pour la première fois, mais ceci est une autre histoire). Hantée par des visions de l’Île du Paradis ravagée (et des Amazones enchaînées), notre héroïne revêt ses couleurs à l’aide de son lasso et projette de partir là-bas voir si tout va bien.

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Ici intervient une courte séquence que je ne m’explique pas trop, à savoir que le tourbillon du lasso ne provoque pas seulement la métamorphose, mais aussi que la vision de l’île ravagée apparaît dans la boucle du lasso, et que celui-ci permet à Wonder Woman de se téléporter là-bas. Diana elle-même a l’air surpris, mais je ne sais pas trop ce qui l’étonne : est-ce l’image qui apparaît, est-ce aussi la capacité de transport du lasso ?

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Je n’ai pas lu grand-chose de cette période, mais je restais persuadé qu’il lui fallait soit voler soit prendre son avion invisible pour aller rendre visite à la Reine Hippolyte. Dans cette page, sont-ce deux capacités hors-normes du lasso, comme la fin de l’histoire pourrait le suggérer ? Il va falloir que je lise cette période pour savoir. Et gageons qu’Alexa saura nous éclairer.

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Donc, Wonder Woman arrive sur l’île et découvre que celle-ci a été envahie par des extraterrestres. On en conclut qu’ils s’agit de mâles, puisque l’invasion a déclenché les événements catastrophiques annoncés par la prophétie, à savoir la disparition de la magie et l’emprisonnement des Amazones. Des indices signalent qu’en fait, Wonder Woman s’est non seulement déplacée dans l’espace, mais aussi dans le temps.

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Après une rapide altercation avec un groupe d’envahisseurs, Wonder Woman obtient des informations et peut retrouver sa mère, qui, toute étonnée de retrouver une fille qu’elle pensait à jamais disparue, lui apprend qu’elle est désormais au 64e siècle. Ragaillardie par la présence de Diana, Hippolyte mène les dernières Amazones au combat et repousse les envahisseurs.

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Cependant, après cette victoire, les Amazones, subissant une sorte de dépression post-traumatique, s’estiment indignes de la protection d’Aphrodite et se dévaluent. Ce qui nous vaut alors le meilleur moment de ce court épisode (quinze pages), quand Wonder Woman engueule proprement ses sœurs Amazones.

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Et quand celles-ci retrouvent enfin leur confiance et leur sens du devoir, c’est alors que la déesse apparaît, redonnant à ces guerrières du futur tous leurs attributs.

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Le récit se conclut sur une petite morale un brin simpliste mais sympathique, à savoir que l’amour n’est efficace que tant qu’il est accepté. Petite manière rapide, pour la déesse, de faire la leçon à une Hippolyte dont la foi a vacillé.

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Kurt Busiek signe là un récit rapide, dense, sympathique, qui convoque une réalisation contemporaine (on est à l’été 1984) et une intrigue assez classique, que n’aurait peut-être pas reniée William Moulton Marston. Un brin old school, son épisode est une sorte de déclaration d’amour à une héroïne et à son histoire éditoriale.

Rappelons pour les plus curieux que Busiek signera également un autre fill-in, commandé aussi par Alan Gold, et intitulé « Dangerous Lady ». Dessiné par Richard Howell, ce récit ne verra le jour que des décennies plus tard, à l’occasion d’un épisode d’Action Comics. On en parle ici et .

Jim