1941-2021 : BON ANNIVERSAIRE WONDER WOMAN !

On a déjà évoqué le dessinateur Jim Sherman sur ce forum, plus précisément dans la discussion « dernières lectures comics », à l’occasion de l’évocation de ses épisodes de Superboy and the Legion of Super-Heroes, et notamment de la saga « Earthwar ». Ces épisodes datent de 1978. Un an avant, Jim Sherman illustrait une aventure de Wonder Woman publiée dans World’s Finest Comics #245, daté de juin 1977.

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Sous une couverture de Neal Adams, ce numéro propose une réédition mettant en scène Superman et Batman, et quelques récits inédits, mettant en vedette Green Arrow, Black Canary, le Vigilante et, bien sûr, notre Amazone favorite.

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L’action de cette nouvelle aventure se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Pour les lecteurs, cela signifie que l’intrigue prend place sur Terre-2, le monde parallèle où vivent les héros de l’Âge d’Or. La raison de ce glissement spatio-temporel est simple : à la télévision, depuis 1975, la série Wonder Woman remporte un grand succès, mais son action se passe durant la Seconde Guerre mondiale. Pour DC, placer les nouveaux épisodes sur Terre-2 permet de caler la version papier de l’héroïne sur la version télévisée. Pour l’anecdote, la série mensuelle vient d’opérer le basculement. En effet, dans Wonder Woman #228, daté de février 1978, l’Amazone de Terre-1 se trouve propulsée sur Terre-2, mais dans le passé, où elle croise son homologue et l’ennemie de celle-ci, le Red Panzer. Ce sera l’occasion pour l’équipe éditoriale de faire le changement et de raconter les aventures de la Princesse Diana (l’autre) en temps de guerre. Cette période « au passé » durera jusqu’à Wonder Woman #243, daté de mai 1978, qui opère une translation inverse, les deux Amazones se retrouvant pour une nouvelle aventure qui se conclut sur l’héroïne de Terre-1, officialisant le retour au « présent ».

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Le récit court de World’s Finest Comics #245, intitulé « Hell on Skis », est rédigé par Gerry Conway (très présent dans ce numéro puisqu’il écrit l’aventure en deux parties mettant en scène Oliver Queen et Dinah Lance), dessiné par Jim Sherman, encré par Bob Wiacek qui œuvre ici avec une netteté confondante, et mis en couleurs par Liz Berube.

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La première page entre directement dans le vif du sujet : Wonder Woman surprend un aviateur allemand auquel elle arrache des renseignements. Très vite, par le truchement d’un flash-back, on comprend qu’elle est à la recherche de Steve Trevor, capturé par la Gestapo.

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Une fois ce rappel passé, nous retrouvons l’Amazone dans un décor alpin, où elle affronte des skieurs armés. Afin de pénétrer dans le château du ravisseur, elle décide de se laisser capturer. Mais à l’intérieur, elle ne trompe pas la vigilance du maître des lieux, le propre garde du corps de Himmler, Iron Claw.

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Cependant, elle retrouve rapidement Steve Trevor, effectivement capturé par l’ennemi. Jim Sherman met en scène plusieurs combats (je me répète, mais on en racontait, des choses, à l’époque, et pourtant le dessinateur n’est pas avare en grandes cases) qui restituent la belle énergie de l’héroïne.

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Dans une dernière baston, Wonder Woman précipite Iron Claw vers un générateur d’énergie qui, en entrant en contact avec sa prothèse mécanique, explose, entraînant l’agent de la Gestapo dans la mort (du moins c’est ce qu’il semble, mais vous savez ce que c’est avec les méchants de comic books). Diana emporte Steve loin de son lieu de détention, les secrets qu’il a découverts derrière les lignes ennemies promettant d’être utile aux Alliés.

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L’ensemble du récit propose donc une intrigue simpliste mais efficace, dont l’élément fort demeure le dessin. Jim Sherman livre des planches dynamiques, où les personnages n’ont pas encore la grâce qu’ils auront un an plus tard, mais on y sent déjà un trait prometteur. L’encrage de Wiacek n’est pas aussi riche et dense que celui de Rubinstein ou de McLeod sur Legion of Super-Heroes, mais il est propre et limpide, et il fait usage de trames avec une astuce bienvenue.

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D’après ComicsVF, l’histoire aurait été traduite dans Super-Héros #12, sous le titre « Les Skieurs démoniaques ».

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En bonus, une petite pub située dans le même numéro :

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