Les numéros 151 et 152, respectivement dessinés par Jim Sherman (encré par Joe Rubinstein et Bob McLeod) et par Bob McLeod (encré par Joe Rubinstein).
Dave Cockrum ne dessine que la couverture du premier volet. Celle du second est réalisée par Bob McLeod.
L’intrigue est simple : les parents de Kitty Pryde décident de retirer leur fille de l’école Xavier. Mais il s’agit d’un piège, tendue par le Hellfire Club. Emma Frost échange son esprit avec celui de Storm tandis qu’une attaque de Sentinels est dirigée vers l’institut Xavier.
Petit récit sans prétention, destiné essentiellement à rappeler au souvenir des lecteurs l’une des grosses menaces ayant pesé sur les mutants (voire deux grosses menaces), ce diptyque a également le mérite de développer les personnages de Kitty et de Storm, et d’entamer l’évolution de cette dernière, qui commence sérieusement à s’endurcir.
Graphiquement, c’est très propre, très narratif, très fonctionnel. Et bien entendu, ça souffre de la comparaison avec Cockrum, qui a quand même pour lui une énergie communicative et un sens évident du design (et je ne parle même pas de la comparaison avec Byrne).
Le premier volet est dessiné par Jim Sherman, dont j’ai déjà dit le plus grand bien à propos de son travail sur Wonder Woman ou sur Legion of Super-Heroes. Il signe ici de très beaux visages, notamment. Mais son découpage est nettement plus sage que ce qu’il a fait chez DC quelques années plus tôt, et l’encrage de McLeod et Rubinstein, avec qui il a déjà été associé, ne fait pas autant merveille : on devine peut-être derrière tout ça une certaine précipitation, tant il est vrai que ces deux encreurs font des merveilles sur des crayonnés fouillés, et quand ils ont le temps d’ajouter des matières, des modelés et des trames.
Si ses planches sont découpées avec calme et ordre, Sherman livre tout de même des personnages expressifs, au langage corporel porteur de sens.
Le deuxième épisode propose un découpage plus nerveux, avec notamment la scène d’introduction racontant l’accident de voiture dans laquelle roule Storm (dans le corps d’Emma Frost) et Kitty.
L’intrigue suit d’un côté Kitty, alliée contre son gré à Frost en qui elle pense reconnaître son amie, et de l’autre les X-Men, capturés par le Hellfire Club grâce à la « trahison » d’Ororo.
L’épisode est empli de séquences frappantes et d’une caractérisation réussie. Le seul défaut de ce récit est peut-être de donner au Club un retour pas du tout à la hauteur de la première confrontation, rabaissant le groupe à une bande de méchants revanchards. Ça aurait peut-être mieux fonctionné si Frost avait agi en solo.
Après, reconnaissons que voir Ororo en tenue de Reine Blanche est un régal que l’on ne boudera pas… surtout quand elle se débarrasse de ces oripeaux.
Jim