En regardant de plus près Fantastic Four #118, dernier volet de la courte mais intense prestation d’Archie Goodwin sur le titre, épisode un peu en mode mineur puisque composé de deux parties, la première donnant une conclusion à la saga en cours sur Diablo et la seconde étant un petit récit d’exploration d’univers encré par Chic Stone…
… je me rends compte que cette seconde moitié est une vaste référence qui, pour l’essentiel, m’avait échappé. Le récit joue sur l’absurde de la situation, Ben et Lockjaw débarquant dans un monde étrange dont chaque aspect (une Londres brumeuse, un château de chevaliers, un corral de western…) est peuplé de doubles robotiques de Reed Richards. Ben finit par rencontrer l’éminence grise de ce monde, qui s’avère être… la Chose.
Mais ce n’est pas la Chose qu’on connaît, ce n’est pas Ben Grimm. L’être de pierre explique son parcours : dans ce monde, le voyage dans l’espace s’est effectué à deux. Ben et Reed en sont revenus avec des pouvoirs, mais inversés : le pilote dispose d’un corps élastique et de la capacité à enflammer son corps, alors que le savant a hérité sa carapace rocailleuse. Et bien sûr, c’est lui qui partage son existence avec Sue.
Cette petite histoire à chute est connue des amateurs du quatuor. Mais un détail m’a échappé. Je l’ai découvert en VF, donc avec un lettrage retouché, et je n’avais jamais réellement fait attention au lettrage VO (que j’ai en Essential). Et là, la référence est claire : le texte en haut, la grande case d’introduction, le mot « MAD » en rouge et en lettres penchées, le décor et l’ombre traitée en hachures… Tout renvoie au magazine MAD des EC Comics, dont Archie Goodwin était un grand amateur et un fin connaisseur. Et si MAD est connu pour ses parodies acides, le scénariste profite de ce voyage dans une sorte de quatrième dimension de la BD pour jouer la carte de l’émotion. Un clin d’œil aux lecteurs qui ne manque pas d’épaissir encore les personnages.
Jim