Fantastic Four #13 est le seul épisode classique des F.F. par Lee & Kirby qui n’a jamais été publié par Lug, aussi bien dans la revue Fantask en 1969 que dans Strange Spécial Origines ou les albums des Fantastiques . Les lecteurs français qui ont un peu de mal avec l’anglais ont donc du attendre le début des années 2000 et la première Intégrale Panini pour le découvrir. Je ne sais pas du tout pourquoi Lug a choisi d’en faire l’impasse.
Serait-ce à cause du contexte ? De tous les épisodes de la série, c’est celui qui est le plus marqué par la paranoïa anti-communiste. Dans les premières pages, Reed travaille sur un nouveau carburant assez puissant pour battre les « Rouges » dans la course pour se rendre sur la Lune. Puis Lee & Kirby présentent le nouveau vilain, Ivan Kragoff, un scientifique russe qui a lui aussi choisi d’aller sur la Lune, mais pour la gloire de l’Empire communiste. Dans ce but, il embarque dans une fusée de son invention avec ses trois singes pour s’exposer aux rayons cosmiques qui ont donné aux F.F. leurs pouvoirs. Ce drôle d’équipage se transforme alors en les êtres connus sous le nom de Fantôme Rouge et ses Super Singes.
Les dialogues ne manquent pas de réflexions anti-cocos et même s’il faut justement se remettre à chaque fois dans le contexte, j’ai toujours trouvé ces épisodes très lourds dans leurs démonstrations. Mais même si ce #13 a ses faiblesses, il est aussi très important car il signe la première rencontre des F.F. avec une entité cosmique, le Gardien vivant dans la Zone Bleue de la Lune. Les Gardiens ont fait le voeu d’observer le déroulement de l’Histoire sans jamais intervenir…un serment que Uatu rompra en plusieurs occasions comme on le verra un peu plus tard.
Ce numéro a peut-être aussi été « mis de côté » à cause de ses visuels. Fantask allait vite être annulé suite à ses démêlés avec la censure…les nombreuses créatures ainsi que les visions cauchemardesques provoquées par le Gardien pour effrayer le Fantôme Rouge ont peut-être rendu les responsables éditoriaux de Lug frileux. La Chose a également un aspect un peu plus « monstrueux », effet souligné par l’encrage de Steve Ditko qui s’impose sur les crayonnés de Jack Kirby
Une même scène ( Avengers Annual #14 & Fantastic Four Annual #19), encré de différentes façons selon les encreurs (Kyle Baker & Joe Sinnott) :
Durant la période de synergie entre les compères Byrne/Stern sur les deux groupes (Miss Hulk membre des 2 équipes, l’emménagement d’une Susan enceinte dans le manoir des Vengeurs, le retour de Jean Grey dans un cocon à la Adam Warlock, etc…).
Les années 1970 sont marquées, chez Marvel, par des titres spécialisés dans les rééditions de certains classiques. C’est le cas notamment de Marvel’s Greatest Comics. Le numéro 39, en 1972, réimprime ainsi Fantastic Four#52, qui voit l’apparition de Black Panther dans l’univers du quatuor. Et pour cette occasion, c’est un jeune Jim Starlin qui en signe la couverture, encrée par Joe Sinnott, vétéran durablement associé à la « famille fondatrice » :
Deux planches de colorisation (les « color guides » en VO) pour la seconde histoire (« Annihilation », bien avant celle de Giffen) de Marvel Fanfare#2 (1982), avec un face-à-face entre Mr Fantastic et Annihilus. Scénario de Roger McKenzie, dessin de Trevor Von Eeden, encrage d’Armando Gil, lettrage de Diana Albers et couleurs de Glynis Wein :
Morceaux choisis :
Une des rares incursions chez Marvel de Trevor Von Eeden (Thriller, Black Lightning).
