Fantastic Four#126, par Stan Lee, Roy Thomas, John Buscema et Joe Sinnott, est l’occasion d’un résumé des origines du groupe. Un hommage qui commence dès la couverture :
Les auteurs, à l’occasion d’une énième discussion entre Ben et Reed, reviennent sur l’épisode fondateur, que Buscema met en scène avec son énergie habituelle.
Cet épisode a donné lieu à une adaptation sous forme de disque, chez Power Records, en 1974. Stan Lee en est le narrateur, lançant l’histoire. J’ai la vague impression qu’il double également Ben Grimm en faisant « la grosse voix », mais je me trompe peut-être, et je n’ai pas encore trouvé d’information dessus.
Le livre-disque sorti en 1981 reprend Diablo, l’épisode 3 du dessin animé de 1967 (l’adaptation de F.F. #30, cf. post 420).
Le narrateur est le regretté Roger Carel, qui prêtait sa voix à la fois à Reed Richards (Richard Reed en V.F.) et au Docteur Fatalis. Gérard Hernandez est Johnny Storm, Catherine Lafond (Zora la Rousse, Jem et les Hologrammes…) est l’Invisible et la Chose a la voix de Pierre Garin (le capitaine Dobey dans Starsky et Hutch).
Stan Lee a attendu cinq ans pour révéler les origines des Gardiens. C’était dans le premier « Tales of the Watcher », une back-up au sommaire de la première revue consacrée au Silver Surfer (celle de Lee & Buscema). Sur les sept « Contes du Gardien », seul le premier, dessiné avec son savoir-faire habituel par un Gene Colan aussi à l’aise dans la S.F. que dans les environnements urbains, a été publié en V.F., dans Strange Spécial Origines #175 en juillet 1984.
On y apprend qu’avant de devenir les Gardiens, le peuple d’Uatu disposait d’un savoir illimité, que certains (car ils n’étaient pas tous d’accord) ont voulu partager avec d’autres races qu’ils jugeaient « inférieures ». Se transformant en énergie, Uatu et ses compagnons voyagent jusqu’à une planète primitive et là, ils offrent à ses habitants l’énergie atomique. Ils étaient persuadés que ce don allaient permettre aux Prosiliques de sortir de l’obscurantisme…mais comme nous sommes dans une « cautionary tale » comme disent les américains (conte moral, avertissement…), les Gardiens découvrent à leur retour que les Prosiliques se sont entretués après une guerre nucléaire (le sujet n’avait pas encore été épuisé à la fin des années 60). Dès ce moment, les Gardiens ont décidé de ne plus influer sur le cours de l’histoire des autres races et se sont contentés d’observer…jusqu’à ce Uatu rencontre les Quatre Fantastiques…
À la fin des années 90, Marvel avait publié et rapidement annulé (après le #3) une revue intitulée Shadows & Light . Si le bouquin n’avait pas duré longtemps, c’était certainement à cause de son concept, un titre anthologique composé de plusieurs histoires courtes en N&B. On y retrouvait pourtant des noms comme Gene Ha, Brian Stelfreeze, Bernie Wrightson, Steve Ditko, Lee Weeks, Jim Starlin, Roger Stern, John Buscema, Keith Giffen et Bob Layton (j’ai les deux premiers numéros et c’était pas mal du tout).
Shadows & Light #2 s’ouvre sur une histoire de la Chose écrite et dessinée par Lee Weeks. L’auteur explique que Ben a toujours été son personnage favori dans son comic-book préféré et il tenait à être fidèle à sa voix particulière (pour lui, la Chose est le détective Sipowicz de l’univers Marvel) et ses traits de caractère. Alors que Ben teste une nouvelle fusée, l’engin explose. La capsule de sauvetage est intacte et s’écrase dans une île reculée du Pacifique. Ben en sort avec la vue abîmée et la mémoire chamboulée.
Loin de toute civilisation, Ben est recueilli par une tribu et il s’habitue à cette vie et ces gens simples jusqu’à ce qu’il recouvre la vue et la mémoire. Une jolie histoire, qui parle de la perception que Ben a de lui-même, ses réactions pouvant influencer le regard des autres. Bien écrit…et surtout superbement dessiné…
Mythos est une série de six numéros spéciaux publiés par Marvel entre 2006 et 2008. Chaque one-shot raconte (à nouveau) les origines d’un personnage ou d’un groupe en particulier. Le but avoué de cette thématique était de viser les potentiels nouveaux lecteurs amenés aux bandes dessinées par les films en leur permettant d’accéder à l’histoire de ces héros par le biais d’un récit qui se suffit à lui-même.
Il y a eu en tout six Mythos : les X-Men, Hulk, Ghost Rider, Spider-Man les 4 Fantastiques et Captain America. En France, ces comics ont d’abord été publiés sous forme de fascicules dans la collection kiosque Spider-Man et les Héros Marvel avant d’être compilés en librairie en 2013. C’est dans la première édition que je les ai lus, sur un papier qui ne rend hélas pas justice à la richesse des très belles planches peintes de Paolo Rivera (c’est souvent un peu trop sombre selon les histoires, mais je ne sais pas quel est le rendu en album).
Pour le Mythos - Fantastic Four , Paul Jenkins s’est naturellement inspiré du film de 2005. La réactualisation du jour fatidique n’était d’ailleurs pas mauvaise (il n’y a pas que des défauts dans le long métrage de Tim Story) : alors qu’ils sont en mission sur une station spatiale, Reed Richards, Ben Grimm, Sue et Johnny Storm sont bombardés par des rayons cosmiques pendant un orage solaire. La catastrophe et la découverte des pouvoirs sont bien racontées par Paul Jenkins dans un cadre un peu tendu (les héros sont convoqués devant une assemblée pour faire le compte-rendu de ce qui leur est arrivé) qui déroule efficacement les éléments classiques dans un contexte différent.
Mythos est le genre d’initiative qui n’apporte pas grand chose au lecteur de longue date, mais la lecture est très agréable…et c’est beau !
« A few years ago I did this The Thing piece to illustrate the business cards of an art dealer. Yesterday, my good friend, the artist Mateo Guerrero, colored to surprise me ! Good work, Mateo ! »