Depuis hier (lundi 4 novembre 2019), Paramount Channel entame la rediffusion de la série L’Incroyable Hulk , avec en vedette Bill Bixby dans le rôle de David Banner et Lou Ferrigno dans celui de son alter-ego vert et tout en muscles.

Bande-annonce : L’Incroyable Hulk
La série avait récemment été remasterisée à l’occasion de sa sortie en Bluray. C’est là l’occasion de la revoir dans son contexte d’origine, c’est à dire diffusée de façon ponctuelle, tous les jours de la semaine à 16h30 sauf le week-end.
C’est aussi l’occasion de revoir le téléfilm pilote, qu’il n’est pas interdit de préférer aux incarnations filmées de ces vingt dernières années. Les scènes de métamorphose sont somme toute bien fichues, les clins d’œil cinéphiles (notamment à Frankenstein) bien intégrés, et les ajouts de Kenneth Johnson au mythe assez logiques pour le format (une triple mort fondatrice pour Banner, celle des deux femmes de sa vie et celle de sa propre identité). Même si c’est du mélo, Ferrigno nous offre une scène assez émouvante où « la Créature » est confronté à la mort, avec une interprétation qui préfigure à bien des égards celle de Christophe Lambert dans Greystoke (pas seulement à cause du front).
Le reste de la série peut se résumer à « Le Fugitif peint en vert », mais est-ce vraiment un défaut ? Après tout, Le Fugitif n’a pas été remasterisé, lui, et n’a pas été rediffusé depuis si longtemps que 80% (au pif) des gens qui lisent cette phrase doivent croire que je parle d’Harrison Ford. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter, de temps à autres, par cette recette d’un temps révolu où les héros, à l’abri de cette coutume barbare qu’est le binge watching , pouvaient se laisser aller à la pratique de l’itération rituelle, déchirer leur chemise, se fâcher tout vert, et bouleverser le destin des seconds rôles du jour, dans un village ou un quartier servant de théâtre à un mini-film?
Ainsi, le premier épisode de la série, diffusé aujourd’hui (et rediffusé demain), qui suit le pilote en deux parties, nous rejoue Rocky et toutes les histoires de boxeurs ratés d’Hollywood, avec en bonus Hulk Ferrigno qui fait des cabrioles dans une cage suspendue au dessus du ring. Alors, pourquoi pas ? Bien sûr, c’est pas du Twin Peaks, mais d’un autre côté, on me murmure à l’oreillette que même la nouvelle série Twin Peaks, c’est pas du Twin Peaks , alors les a priori, hein…
Avec la récente programmation du Batman d’Adam West sur Toonami, c’est à croire que les programmateurs se sont donné le mot pour comprendre subitement qu’il existait un patrimoine super-héroïque télévisé. Encore un effort, et au bout de dix ans, on finira peut-être par avoir Supaidaman diffusé en VF quelque part (bon, un gros effort, quand même…) ?