Plutôt Gwen ou MJ les amis ?
MJwen !
Ça dépend qui les écrit (mais plutôt MJ dans l’absolu).
Les deux.
J’avouerai que je ne me suis jamais posé la question.
Tout dépend de quelle Gwen aussi (sans même parler des alternatives comme Spider-Gwen), l’originelle par Ditko ou celle de Romita Sr (elles ne se comportent pas tout à fait de la même façon).
Roger Stern : « Gwen’s Stacy death made her the holy version…this ideal woman for Peter…People who say that weren’t around for the whole run. They’ve forgotten how nasty she was. She wasn’t the most stable. She’d be all lovey-dovey one moment, and then hands-off the next. She was very strange. »
Brian Michael Bendis : “Gwen was gorgeous but she didn’t have much of a personality. She was kind of an emotional cipher who just made [Peter] feel bad all the time. MJ may have been sort of ‘me me me’ all the time and it wasn’t the most pleasant personality, but it was a personality, so I was always rooting for her.”
Ou celle de JMS !
Sauf que là… Mais j’en dis pas plus, car ça constitue un spoiler pour les numéros VF à venir du run de Spencer.
Il parait … mais bon, je vois pas comment il peut arriver à faire oublier cette chose.
Ça fait ça les naissance.
Là, en l occurrence, celle du 21ème siècle.
Le Plein de Super - La Saga Spider-Man :
SPIDER-MAN/FANTASTIC FOUR :
En août 2007, le talentueux Mike Wieringo nous quittait bien trop tôt, à l’âge de 44 ans. Il avait un style lumineux et aimait dessiner plus que tout des comics « fun », comme il le disait. Il pouvait y avoir un côté sombre dans certaines des histoires qu’il a illustrées mais de l’avis du bonhomme, ce n’est pas ce qu’il préférait. Ses pages, c’était la définition même du « sens du merveilleux » , comme le démontrait sa série créée avec son compère Todd Dezago, Tellos .
Le dernier titre complété par Mike Wieringo avant sa mort fut la mini-série Spider-Man/Fantastic Four scénarisée par Jeff Parker. Des personnages qu’il connaissaient bien puisqu’il avait travaillé avec Todd Dezago sur Sensational Spider-Man (que c’était bon) et Peter David sur Friendly Neighborhood Spider-Man (ça, c’était moins bien) et qu’il avait signé avec Mark Waid un superbe run sur le mensuel des F.F. (j’y reviens dans le courant de l’année). Avec cette saga en 4 épisodes, Jeff Parker avait concocté une histoire idéale pour la démonstration des qualités des dessins de Mike Wieringo.
Un soir, l’Homme-Impossible revient sur Terre pour avertir les 4 Fantastiques d’un danger imminent. L’extraterrestre métamorphe tombe sur Spider-Man et se laisse vite distraire (une caractéristique bien connue du Poppupien). Mais Impy finit par révéler ce qui se passe : l’Imperator a débarqué, l’annonciateur de la venue des H’Mojen, une race alien qui conquiert des planètes en fusionnant avec ses habitants !
Les dialogues sont savoureux et le rythme est enlevé (quatre chapitres et pas un de trop) dans cette aventure pleine d’humour, d’action et de rebondissements (avec une bonne utilisation de la continuité pour le final). Spider-Man/Fantastic Four est un très bon divertissement, une lecture fun et très agréable…et c’est ce qu’a toujours voulu le regretté Mike Wieringo…
SPIDER-MAN/HUMAN TORCH :
La première rencontre entre Spider-Man et la Torche, qui remonte à Amazing Spider-Man #1 , ne s’est pas très bien passée. Stan Lee a joué là-dessus et a instauré une sorte de rivalité entre les deux adolescents de l’univers Marvel…mais rien de bien méchant, plutôt dans le registre de chamailleries de gamins turbulents comme lorsque Spidey s’était incrusté à une boum de Dorrie Evans, la copine de Johnny Storm. Au fil des années, leur relation s’est muée progressivement en amitié, avec notamment des rencontres régulières sur la Statue de la Liberté, un endroit où les deux potes se retrouvaient pour souffler et discuter d’un peu de tout.
Sortie en 2005, la mini-série Spider-Man/Human Torch revenait sur cette histoire d’amitié en s’arrêtant à chaque chapitre sur une époque particulière. Dans le #1, c’était les débuts, la période Ditko, à un moment où Peter et Johnny ne se supportaient pas vraiment. Ensuite, il y a l’ère Romita, les moments plus durs comme les jours qui ont suivi la mort de Gwen Stacy, d’autres plus délirants comme la création de la Spider-Mobile et une rencontre entre la Torche et la Chatte Noire qui a le don d’énerver le Tisseur. Avant de scénariser les séries régulières de Spidey et des F.F., Dan Slott montrait là une belle compréhension des personnages, des liens qui les unissent (le passage où Pete et Johnny révèlent qu’ils enviaient secrètement la vie de l’autre pendant toutes ces années ne manque pas de justesse) et aussi de l’atmosphère précise de chacune de ces escales dans le temps.
Très bien épaulé par Ty Templeton aux dessins, Dan Slott s’amuse avec la continuité et amuse par la même occasion car l’ensemble est très drôle (et ça commence fort avec la scène hilarante avec Pete Pot-de-colle) tout en sachant se montrer touchant. Le scénariste boucle la boucle dans un dernier chapitre dans lequel Johnny Storm apprend enfin la vérité sur la véritable identité de son ami (et grâce au style du dessinateur, sa réaction est juste irrésistible).
Dans Amazing Spider-Man #1 , un jeune Spider-Man était fraîchement éconduit par les Fantastiques. Il aura fallu longtemps pour que sa famille se rapproche de celle de Johnny Storm…mais vu les dernières pages, cette attente valait le coup !
SPIDER-MAN & FANTASTIC FOUR :
Au programme du premier numéro de Marvel Collector , l’une des nombreuses revues éphémères de Panini , il y a eu la mini-série Spider-Man & Fantastic Four (2010) du duo Christos Gage/Mario Alberti, déjà à l’oeuvre l’année précédente sur une mini Spider-Man & X-Men . La construction des deux histoires est d’ailleurs la même : trois premiers épisodes se déroulant à différents moments de la continuité des personnages principaux et traversés par un élément fil rouge qui se dévoile dans le dernier chapitre. Par rapport à la saga avec les X-Men, un tantinet plus sombre, cette seconde aventure est globalement plus enjouée, bien dans le ton des différentes rencontres entre l’Homme Araignée et les FF, une tradition qui remonte au tout premier Amazing Spider-Man de 1963 (et que Dan Slott, compère de Christos Gage, a déjà évoqué à plusieurs reprises).
Spidey et les FF, c’est une longue histoire : l’Araignée et la Chose sont un peu le « coeur » de l’univers Marvel, les personnages qui collectionnent le plus de rencontres avec les autres héros au travers notamment de leurs deux séries « team-up » ; Peter le savant admire le travail de Reed Richards et respecte l’homme même s’il n’a pas hésiter à draguouiller l’Invisible afin d’enrager la Torche qui, au fil des années, est tout simplement devenu l’un de ses plus proches amis. Epaulé par l’énergique dessinateur italien Mario Alberti, Chris Gage nous fait revisiter le campus de l’ESU, saute quelques années pour nous faire assister à un combat inédit entre nos héros et le symbiote ramené de la planète du Beyonder et imagine un épilogue bondissant à l’arc des 4 nouveaux Fantastiques (Spidey, Wolverine, Hulk et Ghost Rider) imaginé par Walt Simonson et Art Adams en 1990.
Même si je garde une préférence pour le plus réussi Spider-Man/Human Torch de Dan Slott et Ty Templeton (voir post #1158), qui fonctionne sur le même principe, Christos Gage utilise habilement la continuité de chaque période dans une mini-série très sympathique, bien rythmée et avec quelques dialogues savoureux (même si certains sonnent un peu bizarrement, mais c’est peut-être à cause de la traduction). Le dernier chapitre revient sur le thème de la famille qui est naturellement la base de la série des 4 Fantastiques depuis sa création et boucle la boucle de manière plus efficace que dans un Spider-Man/X-Men à la fin un peu plus abrupte.
SPIDER-MAN AIME MARY-JANE t.1 :
Les aventures de Spider-Man font partie de ces comics qui peuvent être comparés aux soap-opéras dans le développement des histoires et des personnages au fil des décennies. C’est en tout cas un aspect que j’ai toujours beaucoup aimé. La vie de Peter Parker, ce n’est pas que l’affrontement contre le vilain du mois ou de l’arc narratif, ce sont aussi les problèmes du quotidien…comment passer une journée de lycée sans se faire harceler, comment avouer ses sentiments à la fille qu’on aime, comment trouver l’argent pour payer le médicament de Tante May alors que l’on doit combattre le Dr Octopus, ce genre de choses. Les intrigues parallèles, les révélations, les rebondissements, tout cela nourrit une bonne bande dessinée. C’est ce qui rend les personnages vivants et attachants qui donne envie de revenir chaque mois, pas juste une grosse baston (même si les grosses bastons, c’est cool)…
Le scénariste Sean McKeever ( Sentinel ) en a fait le moteur de ses différents titres centrés sur le personnage de Mary-Jane Watson . La publication a débuté en 2004 dans une collection destinée à un public adolescent, Marvel a d’abord testé le concept (dont le but avoué était aussi d’attirer un lectorat un peu plus féminin) avec deux mini-séries dont le succès en recueils a été suffisant pour poursuivre avec un mensuel intitulé Spider-Man loves Mary Jane . Dans ce premier album de leur nouvelle collection Next Gen (ciblée ados, avec des têtes d’affiche qui sont tous dans cette tranche d’âge), Panini a réuni les mini-séries plus les 3 premiers épisodes de la série régulière (la première moitié avait déjà été traduite à l’époque dans un volume Marvel Kids , le reste est inédit).
Dans Spider-Man aime Mary-Jane , l’accent est donc mis sur le quotidien des lycéens sans suivre la continuité classique puisqu’il s’agit d’une relecture moderne. Mary-Jane y est plus proche de sa version ciné, populaire sans être frivole (même si le lecteur de longue date sait que la MJ de Stan Lee cachait des blessures plus profondes sous ses airs de fêtardes)…et il y a d’ailleurs une jolie référence au Spider-Man de Sam Raimi au détour d’un dialogue. On est en plein dans un romance comic , genre très populaire dans les années 50, dans lequel un super-héros hante les pensées de l’héroïne. Car si Flash Thompson et Harry Osborn sont tous les deux amoureux de MJ, la jolie rousse ne pense qu’à Spider-Man.
On retrouve ici presque tous les passages obligés de ce genre de récits…certains diraient des clichés (bon, il y en a quelques uns, hein). Mais c’est globalement bien caractérisé, Sean McKeever sait écrire de bons dialogues pour des personnages adolescents et il touche souvent juste. Il y a pas mal d’épisodes qui ne sont constitués que de scènes de discussions et je n’ai pas trouvé ça ennuyeux, avec une bonne dynamique dans les interactions. J’ai bien aimé aussi la façon dont sont gérées les apparitions de Peter Parker et de Spider-Man. Peter fait d’abord tapisserie avant de prendre plus d’importance et les rencontres entre le Tisseur et MJ sont assez croustillantes, entre coïncidence, obstination de l’adolescente et faux pas de la part du héros.
La partie graphique a été confiée au canadien Takeshi Miyazawa ( The Runaways ). Son style à la sensibilité manga peut diviser mais je trouve qu’il a ses qualités. Cela manque souvent de détails dans les décors, mais pas d’expressivité dans le langage corporel et les visages, ni d’énergie dans l’action (car il y en a quand même un peu, ça reste le New-York de l’univers Marvel, on ne peut pas faire un pas sans tomber sur un héros ou un vilain).
MARVEL ACTION : SPIDER-MAN t.1 :
Après plusieurs collaborations sur des beaux livres (comme les fameux Artist’s Edition ), l’éditeur IDW s’est à nouveau associé avec Marvel pour développer une nouvelle collection destinée à un jeune lectorat, des comics regroupés sous la bannière Marvel Action . Ces titres sont centrés sur les valeurs sûres du box-office et il n’est donc pas étonnant que le premier d’entre eux, Marvel Action : Spider-Man , réunisse les principaux héros de l’excellent film d’animation Spider-Man : New Generation : Peter Parker, Miles Morales et Gwen Stacy (version Ghost Spider), qui ont ici tous le même âge.
Le premier tome grand format publié dans la collection Marvel Kids de Panini regroupe les trois premiers épisodes de Marvel Action : Spider-Man (sans mentionner IDW dans les crédits ou sur la couverture). Le récit mise sur l’accessibilité : l’introduction avec Peter Parker est amusante, rapide, efficace (tout en donnant un petit aperçu de la menace à venir) et permet de préparer la réunion entre les trois protagonistes principaux avec une explication qui est plutôt bien vue.
La caractérisation est bonne et l’action ne tarde pas à démarrer. La scénariste Delilah S. Dawson a signé un premier arc narratif court et dynamique qui sait jouer avec les éléments de l’univers de Spidey (le premier adversaire est un vilain classique) dans une représentation moderne et rafraîchissante, idéale pour les kids …mais pas que (je me suis bien amusé, en tout cas). Un très sympathique début pour les Marvel Action , avec une chouette partie graphique de Fico Ossio, bien dans le ton du projet.
MARVEL’S SPIDER-MAN : CITY AT WAR :
À première vue, Spider-Man : Ville en Guerre ressemble à une histoire classique de Spider-Man. Ce bon vieux Peter Parker tente de mener de front sa carrière de scientifique aux côtés de son mentor Otto Octavius tout en combattant le crime depuis huit ans sous l’identité de l’homme araignée. Il apporte également son aide à sa tante bien-aimée, bénévole au F.E.A.S.T, la fondation d’aide aux sans-abris créée par l’homme d’affaire Martin Li et il essaye de savoir où il en est dans sa relation compliquée avec son ex-petite amie Mary Jane Watson. Mais les journées n’ont que 24 heures et un grand sens des responsabilités n’aide pas toujours à payer les factures.
Mais le Spider-Man de cette mini-série n’est pas le Spider-Man « classique ». Cet album est l’adaptation du jeu vidéo à succès développé par Insomniac Games pour la Playstation 4 . Devant le succès du jeu, Marvel a décidé de le décliner en bande dessinée et de créer une nouvelle collection pour ce genre de projet : le GamerVerse (des comics liés au futur jeu Avengers feront également partie de cette gamme en 2020).
L’univers du jeu vidéo a même une Terre officielle : la Terre-1048. Une Terre à la fois « semblable et différente », comme le dit la promo. L’intrigue du jeu vidéo (à laquelle ont participé Dan Slott et Christos Gage) respecte les fondamentaux du personnage et de son entourage…tout en apportant des petits changements intéressants. J’ai notamment apprécié la façon dont les développements de l’histoire de Miles Morales sont racontés parallèlement aux événements principaux. Et faire de Mary Jane une journaliste du Daily Bugle est un choix judicieux qui modifie la dynamique du couple et donne un rôle plus actif à la jeune femme. Ces protagonistes sont bien écrits, bien caractérisés et permettent au scénariste d’alterner les points de vue.
Je ne suis pas un gamer , je n’ai donc pas joué au jeu vidéo mais j’ai lu un résumé sur la toile et je trouve que Dennis « Hopeless » Hallum en a tiré une bande dessinée fidèle et qui se laisse très bien lire même quand on ne connait pas le matériel de base. Les rebondissements ne manquent pas, les références sont bien digérées (ce Dr Octopus est clairement influencé par celui du film Spider-Man 2 de Sam Raimi…même Norman Osborn a des faux airs de Willem Dafoe) et l’ensemble offre une lecture plutôt divertissante même si cette première aventure joue principalement avec des éléments connus. Je regrette juste quelques ellipses, comme celle entre le chapitre 3 et 4 qui doit correspondre à une phase de jeu (le combat entre Spidey et Mr Negative) et le fait de ne pas avoir traduit certains noms (Kingpin, Vulture), ce qui était déjà le cas dans le jeu vidéo d’après ce que j’ai compris. La partie graphique signée par l’italien Michele Bandini (épaulé par son compatriote Luca Maresca au 5ème épisode) est efficace, malgré quelques silhouettes un peu trop raides et des décors pas toujours très fouillés.
Spider-Man : Ville en Guerre est à la fois une introduction à ce nouvel univers…et une exploration de ses possibilités. Le Spider-Man du jeu vidéo continuera de vivre des aventures en bande dessinée, inédites cette fois-ci et toujours scénarisées par Dennis Hallum (la deuxième vient de se terminer et la troisième est prévue pour 2020).