Marvel de A à Z : Thor (par Walt Simonson)
Thor #356 (1985) :
Walter Simonson n’a pas chômé lors de son run grandiose sur Thor entre 1983 et 1987, un cycle de presque cinquante numéros où il assuré à la fois le scénario, le dessin et l’encrage (tel Byrne sur les FF), avant de finir par céder sa place sur la partie graphique à Sal Buscema (son collaborateur sur la mini-série Balder the Brave ou encore un numéro de la série régulière où Thor fait la rencontre de son arrière grand-père).
Cependant, il a fallu qu’il prenne une pause bien mérité de temps à autre (d’où la mention de ses vacances par Hercule sur la couverture de ce numéro), raison pour laquelle deux numéros « fill-in » s’intercalent dans ce run (sans oublier les 3 Annuals de Zelenetz, le prédécesseur de Simonson sur l’ongoing), l’un par Jim Owsley/Christopher Priest (un #370 qu’il a eu plus tard l’occasion de revisiter dans son run sur Black Panther) et un autre où le fils de Zeus vole la vedette au dieu du tonnerre (puisque Simonson s’absente, autant que Thor face de même). En ce qui concerne le couple Walt-Louise (plus tard venu à la rescousse d’X-Factor), il a également droit à un caméo à l’arrière-plan sur la première page (ainsi qu’une inscription romantique sur l’arbre).
Le scénario de cet Intermède fun et sans prétentions est signé Bob Harras (futur editor des X-Men post-Fall of the Mutants puis post-Claremont, scénariste d’Avengers dans la 1ère moitié des 90’s puis editor-in-chief dans la seconde), tandis que la paire Guice/Layton s’occupe de la partie graphique (soit un trio associé à peu près à la même période au lancement chaotique du titre Facteur-X).
Bob « Iron Man » Layton qui peut alors se targuer d’être devenu LE créatif emblématique du personnage (bien avant les débuts de l’excellent Incredible Hercules de Greg Pak et Fred Van Lente), suite au succès de ses deux mini-séries consacrées à Herc (plus un GN nettement moins inspiré au cours de la même décennie).
L’intrigue débute lorsque le vantard Hercule (accompagné du flegmatique Edwin Jarvis) est pris à parti par une bande de moutards (qui précédemment n’ont rien trouvé de mieux à faire que de houspiller un jeune fan de Thor). L’olympien est sonné de répondre à une épineuse question, soit l’équivalent Marvelien du « Qui c’est le plus fort, l’hippopotame ou l’éléphant ? ».
Cela entraîne une longue réponse de la part d’Herc, toujours aussi prompt à l’exagération d’une réalité enjolivée lorsqu’il s’agit d’énumérer ses nombreux exploits (et tant pis si Thor est ridiculisé par ces bobards, du moins au départ). L’équipe créative produit-là un divertissement somme toute efficace dans son humour, en mesure de faire sourire son lectorat (à défaut de le faire vraiment s’éclater de rire).
De la part d’un modeste fill-in (toujours inédit en VF de surcroît), qui plus est coincé entre les sommets de l’ère Simonson, c’est déjà pas si mal comme bilan.
Et si Thor était passé chez le coiffeur ?
(What If ? #34, 1982)
Thor fait le même constat dans cette case :
Il doit y avoir aussi cette scène chez Lee/Kirby où Jane s’imagine en fée du logis qui coupe les cheveux de Thor.
ça sent le Strange 200 …
T’as le nez fin.
Je les ai lus un paquet de fois. A l’époque, il y a des perso que j’ai connus via ces rigolos what if …
TALES OF ASGARD :
Comme je l’ai déjà souligné dans mon billet sur Journey into Mystery #85 (voir post #2), la série de Thor a mis beaucoup de temps à trouver sa vitesse de croisière et à devenir vraiment intéressante. Il a notamment fallu attendre le retour régulier de Jack Kirby aux dessins (mais pas que…), qui s’est d’abord pleinement exprimé à travers une back-up intitulée Tales of Asgard dans laquelle le King a pu laisser libre cours à sa passion pour les mythes et légendes.
Les Contes d’Asgard n’avaient droit qu’à cinq pages dans le sommaire de Journey into Mystery puis de Mighty Thor , mais cette courte pagination n’était pas un frein à la dimension et au caractère épique des histoires racontées. Stan Lee et Jack Kirby ont d’abord entrepris de narrer les origines d’Odin suivies de ses premiers combats contre le Feu et la Glace, Surtur et Ymir. L’étoffe dont on fait les légendes. Le duo ajoute ensuite un peu plus de fantaisie avec les premières aventures mouvementées du jeune Thor, flanqué de son envieux demi-frère Loki. Les efforts de Thor pour se montrer digne de soulever le marteau Mjolnir forment le fil narratif de ces segments.
Les Contes d’Asgard furent également une occasion pour les auteurs d’étoffer les portraits de dieux déjà apparus dans la série principale, tels que Heimdall, Balder et Loki, tout en introduisant de nouveaux personnages comme les Trois Guerriers, Hogun, Fandral et Volstagg qui font ici leurs premières apparitions en faisant déjà les démonstrations de leurs caractères respectifs (avec des petites touches d’humour bienvenues grâce au ventru Volstagg). On passe ainsi de vignettes sur les origines à de longues sagas en plusieurs parties, bien rythmées selon le découpage en courts chapitres. Lee & Kirby se sont même amusés à faire référence aux Mille et Une Nuits dans leur dernière histoire avant l’arrêt (pour le moment) des Tales of Asgard .
Il est juste dommage que Marvel n’ait pas pu s’empêcher de faire recoloriser l’ensemble pour la restoration de ces Contes lors de la réédition des années 2000 (d’abord en mini-série avec couvertures connectées d’Olivier Coipel puis en album)…car le résultat signé Matt Milla est loin d’être convaincant…
La fresque d’Olivier Coipel (encré par Mark Morales & colorisé par Laura Martin) pour le tpb Thor: Tales of Asgard (2009).
C’est joli, quand même.