Quand Mark Gruenwald arrive à berner Jim Shooter :
This Walt Simonson THOR cover has a great story behind it, one that I heard at Mark Gruenwald’s memorial service.Mark was the editor on this portion of Walter’s THOR run.
So, this cover was ready to go to press, but Editor in Chief Jim Shooter didn’t like the Thor face that Walt had drawn, and he demanded that Gruenwald get a correction done. Mark believed that. if he brought the situation to Walt, it would escalate, possibly resulting in Simonson quitting the series.
Mark also knew, however, that Jim was going to be out of town on business the following week. So he came up with a plan. He had art director John Romita draw a new face for Thor on a piece of adhesive patch-paper. And then, once Shooter had left the building, Gruenwald peeled off and discarded the patch. If Shooter came back with a complaint, Mark intended to claim that the patch must have fallen off at some point while the cover was in transit.
Weeks later, the make-ready for this cover came in from the printer, and Shooter called Gruenwald down to his office. Mark figured that he was going to get it, and readied his defense. And then, Shooter held up the cover as mark entered and said, :
Walt Simonson : « I’ve said elsewhere that I used a horse’s skull for the basis of Bill’s facial design. That’s because I wanted to combine the aspects of death that a skull represents with the beauty of the living horse. »
…pour mieux laisser la place à son remplaçant (un logo conçu par Alex Jay).
« One more logo design from Todd Klein’s blog, but this isn’t a Klein logo; it’s the first sketches that would turn into Alex Jay’s iconic Mighty Thor logo from the Walt Simonson run in the mid-’80s. »
Sorti à l’origine en 2011 (à peu près à la même période que le premier film consacré au Dieu du Tonnerve), Thor : Heaven & Earth est une mini-série en 4 épisodes scénarisée par Paul Jenkins qui se présente comme une suite de récits déconnectés les uns des autres explorant les facettes du héros à différentes époques. L’aspect mythologique est traité dans le premier et le dernier numéro tandis que la réflexion sur la perception et le rôle des dieux asgardiens auprès des humains est au centre des chapitres centraux.
Et l’efficacité du résultat varie selon les numéros. Heaven & Earth n’est pas un titre tourné vers l’action…il y en a mais il faut attendre le dernier épisode et le combat des guerriers asgardiens assemblés pour affronter un dragon. On est plus ici dans le registre de la fable, même alors que le Ragnarok s’apprête à faire s’effondrer les portes dorées d’Asgard, Loki étant le seul à prétendre que cet éternel cycle de mort et de renaissance est une bonne chose. La discussion entre Thor et son demi-frère est amère…mais l’espoir peut tout de même surgir en plein chaos comme le montre la dernière case…
Sur les quatre Heaven & Earth , je préfère le deuxième dessiné par Mark Texeira (même si ce dessinateur que j’apprécie ne soigne pas toujours ses décors). Paul Jenkins y a ramené un vilain qu’il avait créé pendant sa prestation sur Spider-Man pour mettre un point final à cette histoire d’une façon qui touche juste. ll y a certes des longueurs dans le discours de Thor mais les dernières pages sont poignantes. Dommage que le #3 ne fasse que rebondir sur le même thème, ce qui donne l’impression d’une narration qui tourne en rond.
L’ensemble est donc très inégal malgré de belles choses et une certaine sensibilité. Graphiquement, ce n’est hélas pas très relevé : aux côtés de Tex et Lan Medina (pas mal, juste un poil figé), il y a Ariel Olivetti et ses surcharges numériques (beurk) et Pascal Alixe horriblement encré (par ses soins) et colorisé.
Big John Buscema n’hésitait jamais à dire qu’il n’aimait pas les super-héros. Il a travaillé sur quasiment tous les personnages Marvel parce que c’était ce qui marchait mais loin des comics de super-héros, il citait volontiers ses nombreux épisodes de Conan comme le point culminant de sa longue carrière à la Maison des Idées. Mais ce n’est pas pour cela qu’il a détesté tout ce qu’il a dessiné en ce temps-là (et heureusement pour lui). Dans plusieurs interviews, Buscema a également désigné les séries de Thor et du Silver Surfer pour compléter le trio de tête de ses travaux marvelliens préférés.
Silver Surfer #4 est donc un numéro qu’il a particulièrement apprécié car Stan Lee y a orchestré un combat au sommet entre les deux protagonistes au sein des murs dorés d’Asgard. L’instigateur de cet affrontement est bien entendu Loki, le dieu de la Malice cherchant inlassablement un moyen pour se débarasser de son demi-frère. Il observe la Terre et voit le Surfer s’échiner à détruire la barrière érigée par Galactus qui le retient sur la planète bleue. Loki se téléporte et teste le degré de puissance de Norrin Radd avant de le manipuler et de lui faire croire que Thor compte s’emparer du trône d’Asgard.
Grâce à sa magie, Loki transporte le Surfer jusqu’à la patrie des Dieux. Thor et la Sentinelle de l’Espace passent d’abord quelques pages à se jauger et il faut quelques tours de Loki pour mettre le feu aux poudres. Les deux héros se doutent que quelque chose ne va pas mais il faut aussi donner à Buscema de quoi dessiner quelques bastons bien spectaculaires. Big John a comme souvent livré des pages puissantes, dans ce type d’ambiance et de décors qu’il aimait illustrer. Et il est amusant de remarquer qu’il y a une case où un guerrier asgardien ressemble à s’y méprendre au futur Conan…
La grandiloquence des dialogues de Stan Lee s’exprime aussi pleinement dans ce long numéro. Il a disparu ! Et je sens que la partie est terminée ! Mais sa bravoure a illuminé ce royaume d’une lueur qui resplendira durant des siècles ! Pas rancunier, le fils d’Odin !
Numéro qui aurait pu donner une direction un peu différente à la carrière de Buscema si Stan Lee ne l’avait pas rabaissé en lui disant que ce numéro (dont le dessinateur était assez fier) était anecdotique, voire passable. Alors qu’on sent que Buscema expérimente et tente de s’affranchir d’une narration « classique ». Le numéro suivant marquera d’ailleurs une rupture avec cet épisode épique !
Oui, j’avais lu ça dans une interview…et Buscema a précisé que Stan ne se rappelait pas du tout de l’avoir traité comme ça quelques années plus tard, ajoutant que le Silver Surfer #4 était l’un des plus beaux bouquins qu’ils ont produit ensemble…^^