Jim_Laine
(Jean-Marc Lainé)
Février 7, 2023, 9:53
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Retour sur Secret Avengers vol. 2, la série par Nick Spencer :
Lors de mon dernier passage sur la capitale à l’occasion d’une dédicace pour Nos Années Temps X , j’ai écumé deux trois librairies (une que je découvrais, une où je n’étais pas retourné depuis longtemps…). Et parmi les trucs que j’ai dénichés, j’ai trouvé les deux premiers (les deux seuls ?) TPB des Secret Avengers de Nick Spencer.
Bon, je commence à peine la lecture, donc je ne saurais pas vraiment donner un avis construit, mais le feuilletage superficiel avant lecture me donne bien envie. Je vois des dessins sympas (un peu de Luke Ross, un peu de Guice…), des personnages folkloriques (purée, il ressort le Jude qui m’avait tant impressionné dans un Marvel Two-in-One , et que je ne crois pas avoir revu ailleurs) et des situations bizarres (au sens « un peu saugrenues comme on les aime chez Marvel »). Avec, en sus, une exploitation d’une partie du cheptel shieldoïde qui a poussé comme des champignons ces dix dernières années.
Bref, plein de choses qui me plaisent bien (c’est coloré, de toutes les formes et un peu frappadingue, vu d’ici). Reste à lire en détails, mais pour l’instant, je suis plutôt intéressé.
Je viens de lire le premier TPB, « Reverie », et c’est plutôt bien gaulé. De l’espionnage cynique, de vraies bonnes grosses menaces, une utilisation intéressante d’AIM (là, j’ai l’impression qu’il doit pas mal à Hickman, mais je connais mal le run de ce dernier), bref, pas mal du tout. Il y a un côté Suicide Squad (version Ostrander), grandement mâtiné de l’Authority de Ellis et Millar pour le côté interventionniste. Et au final, c’est la preuve que la qualité « adulte » d’un titre comme Ultimates ne dépend pas du tout de la collection et du label, mais de l’intention des auteurs. Ce qu’il fait ici, au sein de l’univers « traditionnel », le prouve.
Je vais bientôt attaquer le second TPB, mais pour l’heure, je suis ravi de ma lecture, c’est très bien troussé.
J’ai le souvenir d’une première (et seule) lecture un poil bordélique avec des personnages qui peinent à expliquer les tenants et les aboutissants de l’intrigue.
Globalement, c’est Spencer qui réitère ce qu’il a déjà tenté avec succès sur le titre T.H.U.N.D.E.R. Agents chez DC Comics: des secrets dans des secrets, des trahisons inconscientes, le marketing terroriste, etc. Donc ouais, ça fait écho à ce qu’a initié Jonathan Hickman avec Secret Warriors /S.H.I.E.L.D. /Avengers mais c’était quand même déjà dans les intentions du jeune Spencer avant qu’il n’arrive chez Marvel.
Je suis au milieu du second TPB (passé la matinée à lire : pas de courant because les travaux, ça m’a fait une pause), et j’avoue que je suis épaté par la manière dont Spencer utilise son postulat de base (fausses mémoires, camouflage…). En lisant, je repensais à la série télé Dollhouse , qui a un principe de base fort, et qui parvient, en très peu d’épisodes, à pousser l’idée super loin. Là, c’est un peu pareil, ce qui occasionne un suspense intense.
Et tout le jeu sur l’échiquier politique au sein du SHIELD est plutôt astucieux. Depuis des années qu’elles grenouillent dans les coursives de l’héliporteur, Daisy Johnson et Maria Hill commencent enfin à prendre une véritable dimension. Chapeau.
Lu le troisième TPB. Formidable.
Déjà, y a un poil plus d’humour (pas seulement de l’ironie), notamment avec le Taskmaster. Ensuite, Spencer pousse encore plus loin les principes de sa série. Là, la comparaison avec la série télé Dollhouse me semble évidente. C’est vertigineux, imbriqué, à tiroirs. Assez costaud.
Alors certes, c’est davantage une histoire du SHIELD qu’une histoire des Vengeurs, mais ça reste très très très fort.
Effectivement, une série d’espionnage high-tech, davantage une série SHIELD qu’une série Avengers, mais pétée d’idées. À la relecture, le seul bémol que j’émettrais, c’est la gestion de Hawkeye, qui est un peu, parfois, écrit à la manière d’un fanboy un peu clownesque. Mais autrement, le mélange de vilains obscurs, de personnages secondaires mis en avant, de menaces technologiques intéressantes et de dialogues qui fusent, tout cela fonctionne bien.
Jim
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