1963-2023 : BON ANNIVERSAIRE LES AVENGERS !

Barry Windsor-Smith :

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Bien avant le légendaire cross-over JLAvengers de Kurt Busiek et George Pérez, même avant la première rencontre prévue par Gerry Conway et George Pérez dans les années 1980, la Ligue de Justice et les Vengeurs se sont croisés dans les pages des bandes dessinées. Mais sous une forme déguisée.

Vengeurs / Ligue de Justice, rencontre cryptée, première partie :

Daté de février 1971 mais sorti le 10 décembre 1970 en kiosque, Justice League of America #87 présente une couverture de Neal Adams assez étonnante : un robot livre à Batman, devenu roi, les corps inconscients de ses équipiers.

Le récit, dessiné par Dick Dillin et Joe Giella, commence in medias res, alors que Batman et Hawkman sont assommés par un robot avant d’avoir pu alerter le reste de l’équipe. Mais le robot utilise le dispositif : c’est clairement un piège.

Dans lequel tombent lesdits équipiers, qui arrivent l’un après l’autre (Superman, Zatanna, Flash, Atom, Green Lantern…) et découvrent deux héros qui ne s’étonnent guère de l’activité d’un étrange robot à leurs côtés.

Superman trouve le comportement de Batman et Hawkman assez étrange, mais sa vision à rayons X lui apporte la preuve qu’il ne s’agit pas d’imposteurs. Cependant, les choses dégénèrent quand le robot s’en prend à Zatanna, la « super-female » disposant de pouvoirs magiques, et donc dangereuse.

Un à un, les héros tombent devant le robot qui obéit aux ordres du roi Batman. Mais alors que la deuxième partie du récit s’ouvre, les lecteurs découvrent que la bague de Green Lantern abritait Atom. Il en sort et se met à poursuivre le robot, parti creuser ailleurs. Dans le même temps, la silhouette de héros se profile et on apprend qu’il s’agit des vrais : ceux que l’on a vus prendre une dégelée sont en fait des sosies robotiques envoyés sur place car les Justiciers flairaient un piège.

Pendant que Superman emporte Batman et Hawkman, toujours dans un état second, Green Lantern utilise son anneau de pouvoir afin de localiser Atom. Aidés de Flash et Zatanna, il se sert de leur force de volonté commune pour amener l’anneau à les transporter dans une autre dimension. Les héros y retrouvent leur équipier dans un champ de ruines. Et ils y font la rencontre d’un groupe de surhommes inconnus.

Les lecteurs avisés, qui osent s’aventurer dans le catalogue de la concurrence, reconnaissent sans difficulté des versions à peine déformées des Vengeurs : Jack B Quick est un double de Quicksilver, Blue Jay est une copie aviaire d’Ant-Man, la Silver Sorceress est un décalque de la Scarlet Witch et Wandjina, dieu australien de la pluie, est un homologue de Thor.

Ces personnages sont les défenseurs d’Angor (aussi connus sous l’appellation des « Assemblers »), un monde ravagé par une guerre atomique elle-même provoquée par les grandes corporations industrielles régnant sur le monde de Cam-Nam-Lao. Ces entreprises sans pitié utilisent des robots extracteurs de richesses, qui désormais explorent les autres dimensions, les réduisant à néant, comme ce fut le cas d’Angor et comme cela risque d’arriver à la Terre.

Bien entendu, il y a méprise et Mike Friedrich, le scénariste, recourt à l’astuce marvélienne du combat pour mettre en scène tous ses protagonistes. Dick Dillin en profite pour livrer quelques cases bien énergiques. Dans la mêlée, Blue Jay est touché et grièvement blessé, mais il est sauvé par Scarlet Witch, ce qui met un terme à la confrontation. Les héros d’Angor reprennent alors leur croisade contre les méchantes corporations.

Riche en idées, l’épisode demeure quand même un peu bancal, présentant des antagonistes qui ne dépassent pas réellement le stade du clin d’œil et proposant un sous-texte politique très intéressant mais guère creusé.

Cependant, les Champions d’Angor feront de nouvelles apparitions dans les séries liées à la Ligue de Justice, se faisant connaître, dans la version Giffen et DeMatteis, sous l’appellation des Extremists, version nettement plus musclée (et lorgnant cette fois davantage vers un pastiche des Maîtres du Mal que des Vengeurs).

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Super-Team Family : Les Avengers sur la Planète des Singes

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Bullpen Bits par Chris Giarrusso :

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Nous sommes donc en février 1971 (du moins sur la couverture des parutions, soit à la toute fin de l’année 1970). Pendant que les Justiciers croisent le chemin des Champions d’Angor, que se passe-t-il chez Marvel ?

Vengeurs / Ligue de Justice, rencontre cryptée, seconde partie :

Dans Avengers #85, daté, donc, de février 1971, les Vengeurs reviennent du monde d’Arkon, qu’il viennent de visiter.

Thor utilise la magie de son marteau pour ramener tout le monde à bon port, mais l’opération rate.

Quatre membres de l’équipe, Goliath, Scarlet Witch, Quicksilver et Vision, se retrouvent sur un monde qu’ils ne reconnaissent pas, où ils existent à un état fantomatique et qui est en proie à une grande catastrophe : immeubles en ruines, cadavres dans les rues, soleil écrasant. Pietro remarque qu’ils ne sont pas à la bonne date, mais projetés quelques semaines dans l’avenir.

Wanda recourt à sa magie afin de finir l’opération lancée par le marteau et d’arriver à bon port. Ouf, les voilà à New York. Ils vérifient la date auprès d’un kiosquier, et constatent que tout va bien. Hélas, ils sont allés trop vite en besogne, n’ont regardé que la date du journal sans s’arrêter sur les différents articles de la une qui leur auraient peut-être mis la puce à l’oreille.

Or, quand ils rentrent dans leur Manoir, une surprise les attend, sous la forme de héros qui ressemblent à leurs adversaires du Squadron Sinister (d’où méprise et baston, mais aussi surprise pour les gans), et que le lecteur curieux (le fameux lecteur avisé qui ose s’aventurer dans le catalogue de la concurrence et que nous avons évoqué plus haut) reconnaît. C’est ainsi qu’ils croisent d’abord Nighthawk, duplicata aviaire de Batman, puis Lady Lark, double de Black Canary, Hawkeye dont le nom ne laisse aucun doute (d’autant que l’appellation est libre puisque Clint a troqué son carquois contre la tenue de Goliath), Tom Thumb et American Eagle, ces deux derniers étant des références plus tordues à Atom et Hawkman / Superman : Roy Thomas fait appel aux bons souvenirs des plus vieux fans, qui se rappelleront que le premier Atom était un héros de petite taille et que l’aigle américain est depuis longtemps associé au surhomme de Metropolis, ce qui rend Blue Eagle moins facilement transposable (d’autant que le personnage appartient clairement à la catégorie des héros patriotiques : une équipe à lui seul).

Alors bien entendu, pif paf pouf, ça bastonne, les deux équipes se prenant mutuellement pour des assaillants. La baston dure jusqu’à une communication vidéo de Doctor Spectrum (l’équivalent de Green Lantern), Hyperion (le pendant de Superman) et Whizzer (l’homologue de Flash), qui s’apprêtent à lancer une fusée de la plus haute importance.

Une révélation en accompagnant une autre, les Vengeurs comprennent que le lancement de la fusée solaire est sans doute lié à la destruction de la planète dans un futur proche, à laquelle ils ont assisté au début de l’épisode. Le combat se poursuit contre l’Escadron, mais les héros décident d’aider cette Terre parallèle qu’ils ont découverte, avec l’aide récalcitrante de Nighthawk.

L’épisode se conclut à ce moment, annonçant une deuxième partie d’un diptyque qui promet d’être mémorable. Contrairement à ce que Friedrich et Dillin ont fait chez DC sous la supervision de Julius Schwartz, Roy Thomas étend son récit, qui visiblement a besoin de place afin de déployer son potentiel.

Mais force est de constater que les auteurs (aidés ici par Len Wein qui joue les intermédiaires entre les deux scénaristes) utilisent les mêmes ressorts narratifs : découverte d’un monde alternatif, menace d’une destruction planétaire et, bien entendu, apparition de doubles déformés évoquant les héros de la concurrence. Pour l’univers DC, l’existence de Terres parallèles fait partie des fondements de cette vaste fiction complexe, mais pour l’univers Marvel, c’est assez nouveau. L’existence de futurs alternatifs possibles ainsi que de dimensions voisines est acquise, mais il est fort possible que l’apparition du Squadron Supreme, lui-même version divergente du Squadron Sinister déjà croisé par les héros, soit le premier pas vers un Multivers dûment constitué, où vivent des versions alternatives de mêmes protagonistes. L’autre gros repère sur ce chemin, c’est Fantastic Four #118, daté de janvier 1972, soit moins d’un an après, dans lequel Ben Grimm et Lockjaw font un crochet par un monde alternatif dans lequel Reed Richards est devenu la Chose et où Ben Grimm convole avec Sue Storm : j’y vois les deux bases du Multivers Marvel, mais j’oublie peut-être une autre occurrence évidente.

Dans Avengers #86, cette fois illustré par Sal Buscema et Jim Mooney, les Vengeurs s’allient à Nighthawk et à ses équipiers afin de sauver cette Terre parallèle en empêchant le décollage de la fusée solaire.

L’épisode débute par un long récapitulatif de cinq pages, suivi par la confrontation entre les héros et les trois justiciers locaux supervisant le lancement. Re-baston, jusqu’à ce que Nighthawk se montre.

La coalition réfléchit au lancement, ce qui est l’occasion pour les lecteurs de découvrir l’existence de Brainchild, un enfant dont les parents ont été irradié, ce qui a valu au bambin une intelligence précoce et un physique déformé. Le personnage est à la croisée de plusieurs traditions éditoriales : ses origines de science-fiction renvoient aux histoires courtes liées à l’atome dont le catalogue DC faisait son miel dix-douze ans auparavant, mais Brainchild est également un mutant, sujet au regard soit méprisant soit pitoyable d’autrui, et en cela il renoue avec la longue lignée de super-vilains frustrés et blessés dans leur orgueil, dont l’Homme-Taupe est l’exemple le plus connu, directement en prise avec la figure du monstre génial mais revanchard dont Stan Lee a rempli plein de pages dans les années 1950.

Et pendant que, sur leur Terre d’origine, Iron Man, Thor et Black Panther tentent de retrouver leurs équipiers, ceux-ci, avec l’Escadron, tentent de raisonner Brainchild, alias Arnold Sutton. Occasion d’ailleurs pour constater que Roy Thomas et Stephen King ont les mêmes références littéraires.

Brainchild (qui renvoie sans doute à Brain Wave, adversaire de la Justice Society depuis 1943) est un enfant suicidaire ayant décidé de mourir avec le reste des Terriens en transformant le soleil en super-nova, dans l’espoir d’en finir avec toutes les brimades subies.

Alors que les héros ont empêché le décollage et s’apprête à prendre son repaire d’assaut, Brainchild utilise ses pouvoirs mentaux afin de les opposer à diverses menaces, qui s’avèrent des illusions. Quand Goliath, utilisant le corps inconscient d’un Hyperion assommé, parvient à renverser l’enfant prodige, ce dernier, choqué par sa défaite, retombe en enfance.

Doctor Spectrum utilise alors sa gemme stellaire afin de restituer à Brainchild son apparence d’enfant de dix ans. Et alors que la menace sur cette Terre parallèle est écartée, les Vengeurs perdus se dématérialisent soudain, avant de revenir sur leur monde d’origine et de retrouver leurs équipiers.

Bien entendu, Vision, qui pense toujours trop, se demandent s’ils sont réellement rentrés dans leur monde d’origine, ou bien s’ils n’auraient pas été secourus par les Vengeurs d’un troisième monde à la recherche de leurs propres amis disparus. Et ce crypto-cross-over, qui au départ est une plaisanterie de potaches entre auteurs et un gros clin d’œil à destination des lecteurs de Justice League of America et d’Avengers, s’avère un premier pas dans un Multivers en pleine expansion.

Jim

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Scarlet Witch par Jay Anacleto :

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She-Hulk par Kevin Nowlan :

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Hawkeye par Bob Layton :

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La Valkyrie par Joseph Michael Linsner :

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M.O.D.O.K. par Bob McLeod :

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Yondu, membre des « Vengeurs de demain », par Jae Lee :

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Hawkeye par Paul Smith :

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Wonder Man par Brian Hurtt :

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Publicité dessinée par Steve Leialoha, annonçant l’arrivée de l’équipe David Michelinie, John Romita Jr et Bob Layton sur la série Iron Man :

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Les Vengeurs de la Côte Ouest par Bob Hall :

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Le Black Knight par Kerry Gammill :

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Frank Cho :

Mike Allred

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Mark Pacella

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Avengers Infinity War Retro Trailer :