1963-2023 : BON ANNIVERSAIRE LES AVENGERS !

On a déjà évoqué ici la série Marvel Adventures The Avengers, sorte de série jeunesse accessible à ceux qui ne connaissent pas les Vengeurs et qui proposent des histoires ingénieusement farfelues. J’ai déjà parlé de ma perle numéro 2, voici ma perle numéro 1.

L’épisode 12 est réalisé par la même fine équipe, Jeff Parker au scénario et Juan Santacruz au dessin. Tout commence alors que les héros affrontent des catastrophes naturelles de grande ampleur.

Très rapidement, grâce aux travaux de Bruce Banner (la série n’oublie pas que l’alter ego de Hulk est un savant touche-à-tout, un polymathe de gros calibre, ce qui est toujours pratique pour créer des machines utiles à l’équipe), ils découvrent que ces phénomènes sont provoqués par l’arrivée d’un corps céleste dans le système solaire.

De son côté, Tony Stark a déjà customisé un Quinjet afin d’embarquer toute la petite troupe dans l’espace. Dans l’appareil, Banner branche son traducteur universel et commence à le calibrer afin de se caler sur les ondes du corps céleste en question, qu’ils soupçonnent être intelligent.

Mais quand l’appareil restitue des sons compréhensibles, tout le monde pense que Bruce leur fait une blague. Ce serait une première, même l’intéressé le reconnaît. Car ce qu’ils entendent, c’est les propos d’un dragueur. Pas très fin ni léger, en plus.

Car le corps céleste en question, c’est Ego qui, en anglais, passe du statut de « living planet » à celui de « loving planet ». C’est sur ce jeu de mots idiots que Parker construit un épisode assez hilarant, qui en plus s’offre le luxe de montrer des séquences d’action, où les héros tente de réveiller des volcans à la surface d’Ego afin de gêner ses entreprises de séduction.

Mais Ego est gigantesque, il entend à peine les messages des terriens et ne ressent qu’une gène passagère, de l’ordre du gargouillis, quand ses volcans se réveillent. En revanche, en s’approchant de la Terre (il n’est pas insensible à ses deux jolies calottes glaciaires), il s’aperçoit que la planète qui l’attire est peuplée de milliards de petits être grouillants, les humains.

Un peu échaudé, Ego finit par faire demi-tour et aller voir ailleurs dans la galaxie s’il y est. Redescendant sur Terre, les Vengeurs sont accueillis en triomphe, mais ils se demandent comment ils vont expliquer les véritables raisons de leur « victoire ».

Un épisode de grand n’importe quoi, qui renoue avec un sens du merveilleux un brin grotesque qui s’allie parfois si bien au genre super-héros. Une idée saugrenue, traitée avec sérieux mais sans se prendre au sérieux, qui offre un excellent divertissement.

Jim

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Autocollant Valkyrie, offert par les chewing-gums Topps, 1975 :

Jim

Et si tous ceux qui ont été Vengeurs un jour étaient restés Vengeurs :

Extrait de What If? #34, par Jim Shooter, Bob Hall et Brett Breeding.

Jim

Détournement :

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Magneto raps revolution on the cover of the Madison Kaleidoscope, November 1969.

Sean Howe :

Like Luke Cage, the Cat was subjected to medical experiments that gave her super powers. Instead of just super-strength, though, Greer Grant, formerly a docile homemaker, was given an intensified “women’s intuition.” (Two years later, the character was subjected to radiation, which transformed her into a furry, striped feline named Tigra. Her costume was simply a bikini.) Alas, the message of empowerment was lost on Wally Wood, who sent back the cover of The Cat #1 with the heroine’s clothes removed, and Marie Severin—who’d had more than her fill of boys’ club shenanigans over the years—had to white out the Cat’s nipples and pubic hair.

Pour @soyouz : en gros, Wallace Wood semble avoir mangé l’information selon laquelle Greer Grant obtenait des capacités hors norme par le biais de la science et suivait un parcours de « woman empowerment » (tiens, j’ai entendu le mot « empouvoirement », récemment : je ne sais pas trop quoi en penser), et a livré une illustration où l’héroïne est fort dénudée. C’est donc Marie Severin qui s’est chargée de gouacher les parties compromettantes.

Quand on voit la manière dont le dessin a été utilisé pour la couverture finale, on peut se dire qu’elle a en grand tout refait, avec des collages de Wood tout autour :

Jim

Wanda Maximoff vs. Henry Gyrich (en provenance de la maxi-série d’Englehart & Howell) :

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Et bah, c est le temps que ça met pour arriver en province ?

Dans le social, le terme est déjà hasbeen.

Clin d’œil

Tu te doutes bien que moi, je fais pas dans le social.

Jim

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Mais si : chroniquer des comic oubliés, c est un acte de dévouement altruiste

En direction d’une élite.

Jim

Elitroller de forum !

Dave Sim :

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Ma… Tou m’as réconnou ?

Jim

Elitroller ?

Ça sonnait bien.

Sal Buscema fête aujourd’hui ses 87 ans.

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La vache, que le temps passe vite.

Jim

Le défilé de Halloween de Rutland, première partie :

La petite ville de Rutland, dans le Vermont, est connue des amateurs de comics et de super-héros à cause de son défilé de Halloween, vaste parade où des gens déguisés en super-personnages font l’événement. La tradition remonte à 1959 et elle a connu en Tom Fagan un ardent défenseur. Écrivain et fan de comic books, il travaille pendant des années dans le milieu de l’édition. Il écrit de nombreuses lettres afin de promouvoir l’événement, certaines trouvant même leur chemin dans les pages de courrier des lecteurs, notamment dans Detective Comics #327, en 1964.
Au fil des ans, Fagan prend de plus en plus d’importance dans l’organisation du festival et du défilé. Ami de nombreux auteurs, il partage avec eux une passion de lecteur et de collectionneur. Ces amitiés finissent par l’amener à inviter des auteurs aux festivités annuelles autour de Halloween et à mettre à la disposition des participants les vingt-quatre pièces d’un manoir suffisamment grand pour accueillir tout le monde. C’est l’occasion de cosplays amusants (Roy Thomas en Spider-Man et sa première épouse Jeanne en Sue Storm) et de crypto-cross-overs (Yellowjacket face à The Fly…).
Fatalement, la Rutland Halloween Parade devait un jour ou l’autre apparaître dans les pages mêmes des comic books. Et tout commence dans les pages d’Avengers #83, daté de décembre 1970 et intitulé « Come on in… the Revolution’s Fine ».

L’action débute quand Janet revient au Manoir des Vengeurs et découvre que l’endroit est occupé par Scarlet Witch, Black Widow, Madame Medusa et une nouvelle venue, la Valkyrie.

Celle-ci explique ses étranges origines : laborantine méprisée par sa hiérarchie masculine, elle se réveille un jour nantie de pouvoirs et décide de prendre les choses en main et de donner un tour super-héroïque au mouvement de libération des femmes.

Chose étrange, elle parvient sans mal à dépasser les doutes et les méfiances des héroïnes réunies et les emporte sur son chariot tiré par deux étalons volants. Vers où ? Vers Rutland, dans le Vermont.

Là-bas, des hommes et des femmes costumés sirotent des sodas en savourant le confort d’une bâtisse accueillante, quand sonnent à la porte les véritables Vengeurs, venus résoudre une mystérieuse affaire d’enlèvement. Tom Fagan y est représenté dans le costume de Nighthawk, membre du Squadron Sinister (et donc considéré comme super-vilain : rappelons que les héros n’ont pour l’heure rencontré que la version maléfique de l’Escadron et que la confrontation avec le Squadron Supreme devra attendre encore quelques courts mois). Pour Fagan, c’est normal : Nighthawk est une créature de la nuit, ce qui convient parfaitement à Halloween. Dans la réalité, Fagan porte un costume de Batman à l’occasion des défilés, il est donc logique que la rédaction de Marvel l’affuble de la tenue que porte l’équivalent du Chevalier Noir de ce côté-ci de l’Omnivers. Par la suite, dans la vraie vie, Fagan sera photographié en costume de Nighthawk également.

Pour la petite histoire, Roy Thomas et son épouse Jeanie (parfois orthographié Jean ou Jeanne selon les sources et articles), déguisés respectivement en Spider-Man et en Sue Storm (Jeanne Thomas est brune, mais elle est ici représentée en blonde), font leur apparition. Le scénariste fait demander à sa belle « Oh, les Avengers ! Mais où est donc Madame Peel ? », remarque que rabroue gentiment Roy. C’est tout de même maladroit, pour un épisode censé défendre les femmes, de mettre une bêtise dans la bouche de sa propre moitié, même sous la forme d’un clin d’œil pop-culturel. (On peut sans doute lire la petite blague dans l’autre sens : Jeanie fait une référence amusante que Roy ne comprend pas, petite pique à l’égard des « pourceaux mâles chauvinistes », mais même dans ce sens-là, ce n’est pas très explicite.)

À l’invitation de Fagan, les Vengeurs prennent part au défilé. Bien entendu, dans la foule, nous retrouvons leurs ennemis de toujours, les Maîtres du Mal, qui projettent effectivement un enlèvement, visant le docteur T. W. Erwin, de l’université de Miskatonic, spécialiste du « temps parallèle ». L’équipe de criminel, composée de Klaw, de Whirlwind, du Radioactive Man et du Melter, donne un peu de mal aux héros.

C’est à ce moment qu’arrivent les Liberators. Elles ont un plan en tête mais la bagarre entre Avengers et Masters of Evil est inattendue. Les héroïnes se lancent dans la mêlée, et leur intervention permet de sauver la mise aux héros. Mais la Vakyrie s’empresse d’écarter violemment les héros. Les femmes se regroupent alors près du savant visé par les criminels.

C’est alors qu’on comprend que la Valkyrie convoite le « projecteur à temps parallèle » du docteur Erwin. La Valkyrie ? Non, en réalité l’Enchanteresse, qui a pris une forme nouvelle afin d’enrôler les héroïnes dans sa croisade. Et en réalité, derrière tout cela, il y a l’histoire d’une femme déçue et blessée qui cherche à se venger des hommes.

L’Enchanteresse projette de détruire ses ennemis, mais Scarlet Witch retourne son sort contre elle. L’épisode se conclut dans une de ces scènes de dispute dont Roy Thomas fait son miel régulièrement, et démontre cependant que les idées de la Valkyrie progressent dans l’esprit des équipières. Le scénariste, comme Denny O’Neil dans Green Lantern / Green Arrow, démontre aussi qu’il n’est pas toujours très à l’aise avec des idées progressistes qui semblent pourtant séduire sa génération d’auteurs, et si l’épisode est rapide, enlevé et généreux, il ne manque pas de retourner contre lui-même les arguments de son pitch.

Et Rutland, pendant ce temps ? Hé bien le festival continue, comme en atteste Batman #237, un numéro daté de décembre 1971.

Jim

Le défilé de Halloween de Rutland, première partie : Avengers #83
Le défilé de Halloween de Rutland, deuxième partie : Batman #327
Le défilé de Halloween de Rutland, interlude : Marvel Feature #2
Le défilé de Halloween de Rutland, troisième partie : Amazing Adventures #16, Justice League of America #103, Thor #207
Le défilé de Halloween de Rutland, quatrième partie : Avengers #119

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Tom Reilly :

Batman et Nighthawk par Jim Steranko, pour la Rutland Halloween Parade de 1970 :

Jim