Je continue à relire X-Men Forever, même si je n’ai pas le temps de rédiger mes petites chroniques. Rattrapage !
Donc, le troisième recueil nous permet de renouer avec Colossus qui, dans cette chronologie, s’est éloigné du groupe pour retourner dans sa mère Russie. Piotr est envoyé en mission par la « Tsarina », alias Black Widow, avec qui il entretient une relation.
Il affronte une certaine adversité avant d’être bientôt rejoint par Kitty, Gambit et 'Ro, qui apprend petit à petit à utiliser ses pouvoirs. L’épisode est composé de divers subplots, consacrés aux recherches de Hank autour du « burnout » qui frappe la race mutante, ou de Nick Fury qui, décidément, trouve le Manoir plus confortable que les installations du SHIELD. C’est peut-être la partie la plus désarçonnante de cette proposition, qui fait de Fury un allié des mutants (bon, pourquoi pas) mais également, l’air de rien, une sorte de commanditaire de l’ombre.
L’épisode se conclut par l’enlèvement de la petite Iliyana, ce qui ne manquera pas de provoquer la colère de Colossus et de ses alliés. C’est à la lecture de cette saga que j’ai été étonné de voir la magicienne retournée à l’âge de gamine, tout ça parce que je n’avais pas lu les épisodes de New Mutants dans le cross-over Inferno (et là, vous sentez venir une autre note de re-lecture, hein ?). D’ailleurs, en y réfléchissant bien, je me demande comment elle est redevenue adolescente dans la continuité normale, mais ça sera pour une autre recherche !
Donc, on découvre un personnage appelé Bhodan Shkuro et surnommé le Cossack, visiblement familier des choses magiques (puisqu’il a croisé Belasco). C’est sous l’influence de ce monsieur que l’enfant rebascule du côté obscur de la magie.
Les héros affrontent donc Black Magik, qui à son tour parvient à influencer Kitty, qui change de camp elle aussi et devient Firecat. Claremont renoue avec un (double) thème fréquent dans ses œuvres, la possession, ici féminine. Il faut peut-être aussi voir dans l’intrigue une réponse du scénariste à la manière dont Inferno a été géré, saga pour laquelle il avait prévu de faire d’Ilyana la grande méchante (ce dont s’est chargée, sous une forme un peu différente, Louise Simonson, somme toute).
Petite saga bien sympathique, ce récit permet à Claremont de renouer avec ses petites fixettes personnelles. Il laisse libre cours à Tom Grummett pour s’éclater dans de grandes cases. Parfois, ça délaie un peu, et quelques scènes de baston auraient gagné à être plus ramassées et à libérer de la place pour autre chose. Remarquons que, à l’exemple des deux sagas précédentes, Black Magik s’échappe, comme Storm ou Ziggy Trask. Les X-Men obtiennent des victoires incomplètes et donc insatisfaisantes.
Le scénariste développe deux subplots intéressants. Le premier permet de rapprocher, sentimentalement parlant, Jean Grey et Hank McCoy. Là aussi, c’est classique (avec l’inévitable scène de danse) mais sensible. Le second fait revenir le Consortium, qui aurait placé des agents au sein du SHIELD.
Mais plutôt qu’amener la saga suivante aussitôt, Claremont préfère consacrer un épisode à sa traîtresse favorite, Storm (version adulte) dont il montre le parcours jusqu’à son accession au trône du Wakanda. Force est de constater que le portrait de son héroïne en méchante fonctionne bien, d’autant qu’il ne cherche pas à l’amender.