PUNISHER (Vol. 6) #8 : QUAND FRANK DORT
Petite révolution avec cette épisode : pas de Garth Ennis (déjà absent dans l’épisode précédent, comme dit précédemment), ni même de Steve Dillon. Ron Zimmerman au scénario et Mike Lilly au dessin assurent une pige d’un épisode, pour une histoire qui aurait pu être publié quasiment n’importe quand. Je m’explique.
Avant un énième « nettoyage » du QG d’un grand ponte de la Mafia, Frank Castle entend un « Capone m’aurait donné le feu vert ». Cette réplique trotte dans son cerveau, comme une équation évidente : sans Capone, pas de Mafia et si pas de Mafia, sa famille ne sera pas tuée. Et la solution : remonter le temps, et tuer Capone. Il s’adresse donc à Nick Fury, qui s’adresse à Red Richards, et qui fait ce qu’il faut pour envoyer le Punisher à l’époque de la prohibition. Le justicier arrive à s’infiltrer dans l’organisation du mafieux, et à gagner sa confiance … jusqu’à un certain point, car Capone n’était pas arriver jusque là sans avoir été prudent. Cependant, le Punisher, très blessé, arrive à ses fins, et au moment de perdre la vie … son réveil sonne.
Connu surtout pour ses scénarios pour la télé, Ron Zimmerman produit ici son 1er épisode de comic book (ai-je l’impression). Il a le profil du renouveau voulu par Joe Quesada et Bill Jemas, qui veulent intégrer du sang neuf chez Marvel, et pas que issu du milieu du comic book. Il ne s’agit donc pas d’un épisode resté dans un tiroir et qui serait ressorti pour combler un trou dans la série. Même s’il en a bien l’apparence.
En tout cas, son style diffère complètement de celui d’Ennis, puisqu’on a ici beaucoup plus de matière à lire, notamment avec plus de dialogues entre le Punisher et les autres protagonistes (quasi inexistants avec l’Irlandais, qui use beaucoup plus du récitatif). Le personnage reste de toute façon violent et implacable, Zimmerman le respectant. Alors, évidemment, au départ, avec Red Richard (comment peut-il accepter cela ?), ou pendant le déroulé dans le passé, on se pose beaucoup de question sur la faisabilité et sur quel va être le twist… jusqu’à se dire que ce scénario n’est pas possible. ça fonctionne tout de même et ça donne l’originalité de voir Castle à l’époque de la prohibition.
Le style de Mike Lilly détonne également, en comparaison de celui de Steve Dillon. Les cases sont plus allongées et rectangulaires (en tout cas, elles me sembles plus petites), ce qui rend la visibilité bien moins claire dès qu’il y a beaucoup de détails, mais vu la période contée, c’est sûrement volontaire. L’ambiance est vraiment très sombre et l’encrage de Rodney Ramos me semble plus gras que celui de Jimmy Palmiotti. Après, cela reste tout de même lisible et maîtrisé, pour ce dessinateur qui n’avait fait que quelques piges avant ce numéro.