PUNISHER (Vol. 6) #9-12 : LA GUERRE DES TAXIS
En attendant le retour de Garth Ennis, Tom Peyer va assurer un petit arc de 4 épisodes, où tout démarre dans un taxi. Frank Castle prend la place du chauffeur habituel d’un mafieux local. Il ne perd pas de temps à se débarrasser de ce dernier, et en cuisinant le taximan, il apprend que celui-ci se sent en danger, après la mort récente de 4 de ses homologues. Il va s’avérer rapidement qu’il avait raison, puisqu’il est tué sur le chemin du retour, malgré la protection de Castle, par un autre taxi, qui n’aura pas survécu de sa rencontre avec le justicier. Le Punisher commence à trouver ça louche, et va finir par rentrer dans la danse.
Il s’avère en fait que toutes ses morts sont liées au Médaillon, un richissime inconnu, d’apparence assez immonde (gore presque), qui a pour objectif de gagner des millions en se lançant dans une guerre de taxis. Il a des « espions » dans son agence, mis il peut compter sur son dévoué majordome pour tout un tas de choses concernant sa personne, de deux agents « spéciaux » pour le sale boulot et d’un freelance, M. Badwrench, un mécano psychopathe équipé d’une clé à la place de la main droite, capable de transformer n’importe quel véhicule (dont des taxis) en arme mortelle. Petit à petit, le Punisher va les éliminer les uns après les autres, jusqu’au majordome…
Tom Peyer livre donc une histoire assez simple, par forcément toujours facile à suivre dans le premier épisode (du moins, pour ce qui concerne les plans du Médaillon, mais que je ne trouve pas forcément éloignée du style Ennis (dans les perso créés et dans le déroulé, d’autant plus qu’il utilise le même genre de procédé dans les récitatifs). Le vilain est grotesque, dans tous le sens du terme, ainsi que pitoyable. L’auteur se moque bien de lui, jusqu’au bout, puisqu’il changera d’avis sur ses plans pour gagner de l’argent, nous faisant découvrir qu’en fait, c’est un loser bourré de pognon, et grande gueule, entouré d’autant de losers. Peyer développe suffisamment ses perso pour leur donner une touche humoristique, assez noir et moqueuse. J’aime bien ce genre d’humour, et là, le temps de 4 épisodes, finalement, ça passe (surtout avec ce nombre de persos, le nettoyage peut prendre du temps).
Et pour être bien dans la continuité d’Ennis, le scénariste n’oublie Soap (c’est vraiment une histoire de losers, sous toutes leurs formes), et va plus loin dans la bassesse avec lui, parce qu’il va le faire coucher avec la fille de sa « copine ». Malgré lui ? Il est tellement bête qu’on pourrait le croire (et là, on découvre un barman assez retors).
Enfin, il y a un peu de social, et ici, les évocations sur le racisme sont lâchés de manière subtiles, au milieu de l’histoire, et même se répondent, d’un épisode à l’autre.
Manuel Gutierrez n’essaie pas de faire du Dillon, et je pense que toute façon, c’est mieux de garder son style. Ici, c’est plus gras, plus sombre, plus de traits… plus d’ombrage, mais ça fonctionne. Il y a du rythme, de l’énergie, les chocs des voitures sont bien là (même si une scène un peu brouillonne vers la fin). Les expressivités sont bien là, et c’est d’autant plus important pour rajouter du décalage entre les textes et les images. Et les situations ne manquent pas pour cela.
Bref, une histoire qui n’a pas grand intérêt dans l’Histoire du Punisher, mais qui est méchamment drôle.