PUNISHER WAR ZONE #1-6
Le début des années 90, c’est la période de gloire du Punisher avec 2 séries régulières, des one-shots, des numéros spéciaux, des Graphic Novel, … bref, c’est donc dans un fauteuil que sort en mars 1992 cette 3ème série régulière, avec une couverture « wraparound », légèrement découpé sur la partie supérieure droite, pour permettre de voir une partie du crâne de l’illustration intérieure de la première double page (je le sais pour l’avoir ce 1er épisode VO). Même si l’époque était aux couvertures variantes en tout genre et sous tout format, les moyens étaient vraiment mis pour la version standard de ce premier épisode.
Pour lancement, c’est Chuck Dixon qui se charge du scénario. Il opère depuis plusieurs années déjà, sur beaucoup de séries, notamment Moon Knight, Nam, Savage Sword of Conan, etc… donc ce n’est pas un personnage porte-flingue qui le dérangera.
Et pour le dessin, ce n’est pas moins la super-star de Marvel de l’époque, peut être celui qui a dessiné tous les personnages de la maison des idées : John Romita Jr.
On retrouve donc Frank Castle et Microchip dans leur planque, échangeant sur un différent « créatif » suite à la dernière sortie du justicier. Cependant, ce dernier pense que son ami a perdu la foi et en l’espionnant, provoque son ire et donc son départ, que l’anti-héros pense temporaire. Continuant ses petites affaires, il attrape Mickey Fondozzi, l’une des petites mains des Carbone, deux frères qui règnent sur une partie de New York. Il a pour idée d’infiltrer le gang en se faisant passer pour le cousin de Mickey. Et comme ils ont besoin d’hommes…
Et cela devient du pain béni pour le Punisher. Sous son rôle de cousin, il se débarrasse des ennemis des Carbone, et en parallèle, il tue également ses « coéquipiers » et démonte des opérations que seul quelqu’un de l’intérieur ne peut connaître. Craignant de se faire répérer, il trouve le bouc-émissaire idéal : le frère de l’aîné de Carbone, et le laisse mourant dans les eaux glacées de la campagne newyorkaise. Cependant, l’un des sous-fifres du frangin ne croit pas en la supercherie de Castle, et le duo est démasqué.
Alors que Castle se retrouve attaché dans une voiture avec du C4 près à exploser en copilote, et qu’il ne peut pas compter sur Microchip, apparaît Shotgun, ancien camarade de l’armée, et mandaté par une organisation gouvernementale secrète pour se débarrasser du gang Carbone, qui cherche à faire alliance avec une famille européenne. C’est en voyant les photos qu’il a fait le lien et décidé d’en savoir un peu plus … et qu’il sauva et s’allia au Punisher.
La donne change complètement, car le duo va tout d’abord libérer Mickey, puis rejoindre toute la famille sur l’ile aux Requins. Mais il ne seront pas les seuls à s’inviter à la fête : le petit frère Carbone, Salvatore, a finalement survécu, mais en ayant complètement perdu la mémoire et la raison, si ce n’est un instinct qui le ramène auprès des siens, mais avec de violents sentiments. Tout cela va finir en tuerie générale, avec les deux frangins partis pour s’entretuer au milieu des requins, devant la fille du chef de famille.
Sauf que Salvatore, sous l’effet de la folie, semble avoir une force intérieure hors du commun, puisqu’il survit aux requins, à al noyade et aux balles du Punisher… mais sa vengeance sera une autre histoire…
Toute ressemblance avec Un flic dans la Mafia n’est sûrement par fortuite, mais avec un peu plus de violence. Chuck Dixon ne fait pas trop dans la demi-mesure, même si visuellement, cela reste encore acceptable par rapport à ce qu’on lire chez Garth Ennis dans la décennie suivante. Disons que, comme d’habitude, il n’y a pas de fioriture, surtout avec la présence de Shotgun, qui lui, en plus, semble prendre plaisir à tuer. C’est accentué par les dessins de JR² qui montre un Punisher fortement amocher sur la seconde partie de l’album, à l’instar de ce qu’il a fait avec Spider-Man plus tard.
La construction de l’histoire est très classique, avec 1 premier épisode de lancement (où Dixon en profite pour se débarrasser de Microchip), 2 épisode de montée, 1 épisode pour de descente et 2 épisode pour l’attaque finale.
Toujours est-il qu’il n’y a pas vraiment de moment de pose, même quand Castle fricote avec la fille Carbone.
Du blockbuster assez facile d’accès donc, avec John Romita Jr qui fait parler son coup de crayon massif. J’aime beaucoup cette période du dessinateur, qui donne énormément de poids, d’énergie à ses pages généreuses qui ne laissent pas trop place vide. Pour chaque épisode, il fournit une double page qui se lit dans un sens qui demande de retourner le comic book d’un 1/4 de tour, afin de profiter de plus de profondeur.
Il diversifie aussi ses plans, et ceux très rapprochés donnent encore plus d’impact au récit.
Pas d’une folle originalité (mais un Pupu dans la Mafia, ça s’est pas souvent vu), mais une histoire qui envoie du bois avec des dessins au diapason.