1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

PUNISHER : LA FIN

Ce que tout le monde craignait depuis les débuts de la guerre froide est malheureusement arrivé : LA guerre atomique est déclarée et se sont les américains qui en font les frais en premier. Pour éviter qu’une bande de tueurs, de dealers et autres violeurs se répandent dans un New York apocalyptique, le directeur de Sing Sing donne l’ordre à ses gardiens restants de tuer tous les détenus. Ayant fait leur office avec le professionnalisme qui les caractérisent, ils s’apprêtent à conclure leur ultime job avant de rejoindre l’abri anti-atomique situé sous la prison : descendre Franck Castle. Mais même en étant un soixantenaire bien tapé, le Punisher reste dangereux et est prêt à attendre que les radiations retombent suffisamment pour terminer sa dernière mission…tuer, quelles qu’en soient les conséquences pour l’humanité, ceux qu’ils jugent comme responsables de cette catastrophe planétaire, des nantis bien lotis dans leur bunker new-yorkais situé sous l’ancien emplacement des tours jumelles. Malheureusement pour eux, celui qui a conçu cet endroit était enfermé à Sing-Sing avec Castle. Et avant de mourir, il lui a tout dévoilé, code d’entrée inclus. Comme ultime vengeance pour une ultime punition.

En parallèle du 1er arc de la série Max (voir ci-dessus), Garth Ennis écrit le The End (Marvel lançait plusieurs one-shot ou mini-série sous cette appellation, à l’époque) du personnage qu’il dirige depuis plus de deux ans.
L’auteur pousse sa vision du Punisher à son paroxysme, si bien que cette fois-ci, il n’y a pas de doute, il est cinglé. Mais pour autant, on reconnait le vigile « ennissien » façon Max, que ce soit celui de Born ou celui du début du volume 7 (même si The End n’est pas sur la même Terre marvelienne que les deux autres récits). On le reconnait à travers les récits de ceux qu’il a tués dans le bunker de la prison. On le reconnait avec cette fin, quand il tue celui qui l’accompagnait, qui rappelle beaucoup la scène de la mort de Microchip (en fin d’histoire, comme par hasard). Et c’est là que c’est fort dans ce récit, car on voit bien qu’Ennis reste dans sa même ligne directrice et nous montre que son personnage n’a pas changé sa vision des choses et reste toujours aussi déterminé malgré son âge. Je dirais même que sa folie s’est accentuée et qu’il est vraiment prêt à tout (et je ne suis pas sûr que le mot « tout » soit assez fort) pour faire régner SA justice obsessionnelle. Cela dépasse largement le cadre de la vengeance et du règne de l’ordre.
Un sens extrême de la justice qui l’amène à ne pas se poser de question, même s’il doit achever lui-même l’humanité.

Qui dit histoire post-apocalyptique dit … Richard Corben ! On retrouve parfaitement son style si caractéristique et qui colle parfaitement à l’histoire. C’est évidemment violent, et un peu gore aussi : déchéance physique purulente des corps, une ville de New York mortifiée, des cranes et des squelettes en veux-tu en voilà. Un dessin sobre car Corben ne fait pas dans l’exagération et reste « réaliste » si je puis dire, mais tellement efficace. Comme le Punisher en fait.
Et puis il y a des scènes assez fortes, avec des ellipses qui parlent d’elles-mêmes.

Le tout est colorisé par un excellent Lee Loughridge, qui sait donner plus de force au dessin et nous mettre d’autant plus dans l’ambiance.

N’en déplaise à @n.n.nemo, cette Fin est très bien.

PS : il serait pas mal, Clint Eastwood, dans cette adaptation, hein ?

(Note : c’est le contenu revu et remastérisé de la chronique parue sur France-Comics en son temps … avant l’attaque nucléo-électronique)

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