Beaucoup de cases. C’est aussi un peu ce que je dis plus haut !
PUNISHER : LA FIN
Ce que tout le monde craignait depuis les débuts de la guerre froide est malheureusement arrivé : LA guerre atomique est déclarée et se sont les américains qui en font les frais en premier. Pour éviter qu’une bande de tueurs, de dealers et autres violeurs se répandent dans un New York apocalyptique, le directeur de Sing Sing donne l’ordre à ses gardiens restants de tuer tous les détenus. Ayant fait leur office avec le professionnalisme qui les caractérisent, ils s’apprêtent à conclure leur ultime job avant de rejoindre l’abri anti-atomique situé sous la prison : descendre Franck Castle. Mais même en étant un soixantenaire bien tapé, le Punisher reste dangereux et est prêt à attendre que les radiations retombent suffisamment pour terminer sa dernière mission…tuer, quelles qu’en soient les conséquences pour l’humanité, ceux qu’ils jugent comme responsables de cette catastrophe planétaire, des nantis bien lotis dans leur bunker new-yorkais situé sous l’ancien emplacement des tours jumelles. Malheureusement pour eux, celui qui a conçu cet endroit était enfermé à Sing-Sing avec Castle. Et avant de mourir, il lui a tout dévoilé, code d’entrée inclus. Comme ultime vengeance pour une ultime punition.
En parallèle du 1er arc de la série Max (voir ci-dessus), Garth Ennis écrit le The End (Marvel lançait plusieurs one-shot ou mini-série sous cette appellation, à l’époque) du personnage qu’il dirige depuis plus de deux ans.
L’auteur pousse sa vision du Punisher à son paroxysme, si bien que cette fois-ci, il n’y a pas de doute, il est cinglé. Mais pour autant, on reconnait le vigile « ennissien » façon Max, que ce soit celui de Born ou celui du début du volume 7 (même si The End n’est pas sur la même Terre marvelienne que les deux autres récits). On le reconnait à travers les récits de ceux qu’il a tués dans le bunker de la prison. On le reconnait avec cette fin, quand il tue celui qui l’accompagnait, qui rappelle beaucoup la scène de la mort de Microchip (en fin d’histoire, comme par hasard). Et c’est là que c’est fort dans ce récit, car on voit bien qu’Ennis reste dans sa même ligne directrice et nous montre que son personnage n’a pas changé sa vision des choses et reste toujours aussi déterminé malgré son âge. Je dirais même que sa folie s’est accentuée et qu’il est vraiment prêt à tout (et je ne suis pas sûr que le mot « tout » soit assez fort) pour faire régner SA justice obsessionnelle. Cela dépasse largement le cadre de la vengeance et du règne de l’ordre.
Un sens extrême de la justice qui l’amène à ne pas se poser de question, même s’il doit achever lui-même l’humanité.
Qui dit histoire post-apocalyptique dit … Richard Corben ! On retrouve parfaitement son style si caractéristique et qui colle parfaitement à l’histoire. C’est évidemment violent, et un peu gore aussi : déchéance physique purulente des corps, une ville de New York mortifiée, des cranes et des squelettes en veux-tu en voilà. Un dessin sobre car Corben ne fait pas dans l’exagération et reste « réaliste » si je puis dire, mais tellement efficace. Comme le Punisher en fait.
Et puis il y a des scènes assez fortes, avec des ellipses qui parlent d’elles-mêmes.
Le tout est colorisé par un excellent Lee Loughridge, qui sait donner plus de force au dessin et nous mettre d’autant plus dans l’ambiance.
N’en déplaise à @n.n.nemo, cette Fin est très bien.
PS : il serait pas mal, Clint Eastwood, dans cette adaptation, hein ?
(Note : c’est le contenu revu et remastérisé de la chronique parue sur France-Comics en son temps … avant l’attaque nucléo-électronique)
Avec la première maxi c est mon punisher préféré par Ennis. loin de Born qui est tout caca
Quelle 1ère maxi ?
Je trouve aussi.
Celle avec Dillon (avant leur relance de la série régulière).
Avec Ma Gnucci et le Russe donc. Merci.
Pas lu, celle là.
En fait… tu n’as lu que celui des X-Men si je comprends bien.
Et celle des Fantastiques.
En tout cas, il en a regardé les dessins.
Jim
Et celle de hulk au moins en plus.
Poohnisher par Marat Mychaels
Alors, j’ai lu ça également ce week-end, mais comme tu en parles vachement mieux que moi, je m’appuie sur ton analyse, qui est beaucoup plus clairvoyante que moi, une fois finie ma lecture.
Alors, le commentaire sur la société, je ne l’ai pas aussi bien vu que toi, et à la lecture de ton avis, il y a quand même des choses que je ressentais, mais je ne mettais pas les mots dessus.
La satire de la gestion du « village » par exemple.
Mais aussi la bagarre entre les justiciers, au début, que j’ai trouvé finalement plus logique que les quiproquos classiques entre super-héros. J’ai bien aimé qu’ils s’appellent par leurs prénoms, ça faisait une sorte de bagarre entre personnes qui se respectent. Et c’est vrai que la fin est finalement dans le même ton.
Le travail sur Wolverine avec la fille est intéressant aussi. Finalement, Milligan joue avec la « faiblesse » du mutant, mais sans un faire un neuneu naïf.
Après, on voit bien que Wolverine est le facteur vendeur, puisque je trouve que le titre devrait démarrer par le Punisher, car finalement, tout démarre par lui et qu’il a provoqué indirectement cette histoire et la création de ce village mythique. Et pour la précision, cette histoire sort en parallèle du 1er arc de la série Max de Garth Ennis.
Et ouais, le dessin de Lee Weeks, associé à Tom Palmer est formidable. J’ai eu l’impression que Weeks s’appuyait sur le Serval de Buscema (il est d’ailleurs plus petit que Castle).
Donc, ton analyse m’a fait revoir positivement cette histoire (même si, je ne sais pas pourquoi, mais la trad’ au début m’a un peu gêné, au niveau de la fluidité)
Marco Fontanili
PUNISHER (Vol.7) #7-12 : KITCHEN IRISH
Un membre extrémiste de l’IRA, Finn Cooley, a plastiqué un bar de Hell’s Kitchen, mais la bombe s’est déclenchée beaucoup trop tôt, en plein jour, ce qui a entraîné la mort de nombreux civils, alors qu’étaient initialement visés différents chefs de bandes rivales irlandaises qui sévissent entre autres dans le quartier : les Westies, les Rivers Rats et le gang de Maginty.
Cooley leur avait tendu en fait un piège, en leur donnant rendez-vous dans ce bar afin que chacun présente un code différent leur a donné avant de mourir le vieux Nesbitt, un Irlandais qui régnait sur le quartier. Une fois réunis, ces codes doivent leur permettre de trouver le butin de 10 millions de dollars de l’ancien. Et comme cela a raté, tout est à refaire.
Et pire encore pour eux : Frank Castle déjeunait dans le troquet d’en face au moment de l’explosion, et il échappa de peu à la mort (contrairement à la majorité de ceux qui étaient autour de lui). Et comme il a entendu de la bouche des enquêteurs que des Irlandais seraient la cause du massacre, il se rend au QG des Westies pour, un bar (évidemment ). Mais il se rend vite compte que la situation n’est pas aussi simple qu’il n’y parait puisque leur leader, qu’il comptait faire causer à sa façon, se fait violemment enlever par des inconnus (qui s’avéreront être des sbires de Maginty, mais Castle ne le sait pas à ce moment là). Il perd donc un indice.
Cependant, le départ de Cooley vers les Amériques a fait bouger le MI6, et le Punisher trouve dans un rade son vieux camarade anglais Yorkie Mitchell, qui lui raconte tout sur le terroriste et lui demande de l’aider, ce qui n’est pas du goût du justicier, de voir que le Royaume-Uni ne gère par ses problèmes directement sur son sol.
D’autant plus que Yorkie est accompagné du fils d’un ancien collègue, tué par le neveu de Cooley, membre aussi d’un nouvel IRA, qu’il a amené avec lui aux Etats-Unis.
Evidemment, le Punisher va se débarrasser d’eux en mode frontal, puis en leur tendant un piège. Mais il n’arrivera qu’à diminuer leurs gangs.
Les 4 chefs finissent par se décider de se réunir, non sans tension. Et quand il se rende sur un vieux cargo, c’est là que tout s’achèvera. Car, si le Punisher, mal en point, est sauvé in extremis par Yorkie, sans avoir eu le temps de se débarrasser des 4 chefs restants, ceux-ci, en découvrant la malle du trésor du vieux Nesbitt, vont se rendre compte qu’il s’est bien fiché d’eux depuis le début : l’ouverture de la malle a déclenché une bombe et ils ont juste le temps de lire le petit mot d’adieu qu’il leur a laissé.
Nous sommes au deuxième semestre 2004 quand sortent ces épisodes, et si le processus de paix en Irlande du Nord est enclenché depuis plusieurs années, des dissidents au sein de l’IRA forment des groupuscules armés, plus ou moins actifs. Donc, ce n’est pas tout à fait fini, et si Garth Ennis en parle pendant 6 épisodes (avec tout un tas péripéties et d’horreurs - façon Dexter - que je ne vous ai pas contées), alors qu’il avait déjà évoqué le sujet lors de sa prestation sur la série Marvel Knights, avec l’épisode #18, c’est qu’il semble en avoir soupé de ce conflit, et que celui-ci s’externalise (peut être, je n’ai pas cherché). Ici, ce sont les Irlandais et leur profonde attitude à se taper dessus, même quand ils sont immigrés depuis au moins une génération, et que les douleurs du passé devraient être derrière eux, qui sont clairement visés. Il y a un passage assez éloquent via le sbire de Cooley à ce sujet, lui-même regrettant tout ces massacres. Ennis n’y va tellement pas avec le dos de la cuillère qu’aucun criminel ne va s’en sortir. Et il y a deux images intéressantes, puisque les chefs vont mourir pour des causes anciennes qui n’existent plus, et le jeune neveu, par un flic qui va se demander si sa vengeance était nécessaire.
Et la dernière phrase de Castle semble vouloir demander à l’Etat britannique de gérer son problème.
Et je n’évoque pas les références à la futilité des territoires, qui rappellent également une phrase évoquée dans l’épisode #18 cité ci-dessus.
Je ne sais pas ce que pense Ennis de la situation de l’Irlande du Nord, mais il est sûr qu’il n’est pas pour le conflit armé.
C’est le premier (et pas unique) passage de Leandro Fernandez sur la série. Il s’est fait connaître sur la série Queen & Country de Rucka, puis il est rentré chez Marvel avec deux épisodes de Spider-Man en 2002. Avant de rejoindre Ennis, il a fait un arc avec Bruce Jones sur Hulk, puis a pris la suite de Robertson sur le Wolverine de Rucka le temps de 6 épisodes. Autant que dire que les flingues et la violence, il maîtrise. Et ici, question mutilation, il a de quoi faire. De plus le récit est dense, et Fernandez n’est pas avare en cases et détails sur chaque page. Les arrières-plans participent à l’ambiance, tout autant que les couleur de Dean White. Il a un gros travail sur les ombres et la lumières, et certaines cases me rappellent un peu Eduardo Risso, en moins stylisées, bien évidemment. Le rythme et la violence des combats sont bien rendus (faut dire qu’il a démarré fort avec l’attentat, pour lequel Ennis a visiblement souhaité en montrer)
Les couvertures de cet arc :