PUNISHER (Vol.7) #75
Le mois de décembre 2009 (d’après la couverture) voit la sortie du dernier numéro de cette série du label Max, sous un format anthologique. 5 histoires de 5 auteurs et 5 dessinateurs, dont des têtes connues des lecteurs de l’homme à l’effigie d’une tête de mort.
Dans Sally (Dolls en VO, je trouve que vue l’histoire, « Poupées » aurait eu son sens), par Tom Piccirilli (seul histoire de comic book qu’il ait écrite à ma connaissance), le Punisher, alors qu’il jouait au sniper, est dérangé par une petite fille qui cherche son papa. Les pages vont jouer sur la recherche de ce dernier, et le temps qui passe, et donc le timing du justicier qui diminue pour achever sa cible. L’aspect rigolo est quand le père est enfin trouvé, qu’il voit l’homme au crâne lui demander de se retourner en serrant sa fille. Il prend forcément peur, lui, un passant comme les autres … mais en fait, c’est juste pour utiliser son épaule comme appui pour son fusil longue portée lui permettant d’atteindre sa cible. Histoire courte assez sympa, qui amène un peu de légèreté, et étrangement, de la gaieté. Même si dessiné par Laurence Campbell, la nuit et la neige n’empêchant pas la bonne humeur de la petite.
Dans Gateway, Gregg Hurwitz narre l’histoire d’un simple passeur d’information au sein de la pègre, et qui se considère comme non responsable des conséquences de ce qu’il peut fournir… même quand cela peut entraîner la mort d’innocents, comme l’était la famille Castle. Et ça, Frank, il considère que le messager est aussi responsable.
L’auteur joue sur le décalage entre le sentiment d’innocence ressenti par ce « Gateway », heureux et satisfait de ce qu’il fait, de sa vie, et ce que ses actions entraînent indirectement. La chute n’en est que plus terrible pour lui.
Le dessin très coloré (on dirait de la pastel) de Das Pastoras (que je ne connais pas du tout) étonne un peu pour un univers comme celui du Punisher, mais en fait, cela joue encore plus avec le décalage du personnage appelé Gateway. Et puis il sait quand même faire ans le violent visuel.
Dans Vautour (Ghoul en VO), Duane Swierczynski nous montre un sergent qui récupère les pièce à conviction de la scène du meurtre de la famille Castle (des vêtements tachés de leur sang par exemple) pour les revendre sur le marché noir … évidemment, ça ne plait pas au survivant, qui l’enlève, lui casse un doigt (un moindre mal, il craignait le pire), afin de lui passer l’envie de recommencer… tout en rattrapant son erreur en rachetant tout ce qu’il a vendu pour le brûler.
Je pense que le titre et l’histoire ne demandent pas de commentaire particulier, tout est plutôt clair dans les intentions/dénonciations de l’auteur. Le tout dessiné par un Tomm Coker impeccable de ce genre d’ambiance sombre.
Dans Fête des pères, Peter Milligan rend hommage à la double prestation d’Ennis sur le personnage, en remontant le fil des épisodes de l’Irlandais à chaque case, De Valley Forge au Russe, tout en mettant dans les récitatifs une lettre du fils du Punisher. Un épisode paradoxal, qui montre des scènes violentes, avec une finalité touchante et que j’ai particulièrement apprécié. Dessiné par l’incontournable Goran Parlov.
Enfin, dans Pas le moindre petit bout, Charlie Huston fait un parallèle entre un combat à la vie à la mort et le rêve de ce qu’il ne vivra jamais. Enfin, c’est ce que je crois avoir compris, car j’ai trouvé ce petit récit assez abscons, même après deux relectures. Donc inintéressant
Je crois que c’est la première fois que je vois Ken Lashley dessiner du Punisher, et j’espère bien que ce sera la dernière. Son style (ou l’encrage de Rob Stull) ne s’y prête pas, c’est trop chargé.
Dommage de terminer par celui-ci car c’est ainsi que s’achève cette excellente (pas de bout en en bout, mais au moins la prestation d’Ennis) série du Label Max. La suite, dans la prochaine série, toujours dans le même label.