1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

J’osais pas l’avancer.

Jim

Huston avec Moon Knight & Deathlok.
Edmonson avec Punisher & Black Widow.

Des scénaristes qui semblent être connotés « républicains » dans l’ensemble (dans un milieu où il y a l’air d’y avoir plus de démocrates).

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Je me souviens avoir lu quelques Punisher de ces scénaristes romanciers, et ce que j’en avais retenu, c’est qu’ils abordaient le personnage et son univers de manière très 1er degré. Avec un Laurence Campbell, ça passe, une fois, parce que le traitement du dessinateur s’y prête. Mais à la longue…

Si je ne suis pas fan du Ennis de MK (trop déconneur et pas aussi transgressif que sur Preacher), il faut qu’il y ait tout de même de l’humour. C’est pour cette raison que les Max que j’ai pu lire, avec Parlov, je les adore.
Franchement, lire les exploits de Castle sans une dose de second degré, c’est pas du tout ma came. J’ai d’ailleurs souvent évité ces scénaristes qui possèdent un ton qui ne me plaît pas beaucoup. Je crois que Ghisler a réalisé un arc des X-Men avec Bachalo, la seule histoire qui m’aie marqué, et pas pour son scenar’…

PUNISHER : A MAIN NUE

Le Punisher s’attaque cette fois-ci à l’industrie locale des snuff movies, en lien avec des trafics de femmes. Mais il doit s’introduire au 8ème étage de l’immeuble hyper protégé de Mickey Fane, spécialiste en la matière, et qui utilise une technologie dernier cri, associée à une surveillance humaine accrue. C’est aussi ce Mickey Fane qui est l’initiateur des films pornos, qui finissent en torture (et mort) filmée en fin de semaine de production. Et pour que son plan fonctionne, Castle a besoin d’un malfrat qu’il a épargné (contrairement à ses autres potes amateurs de ce genre spécifique du 7ème art) et qui connait tous les rouages de sécurité de l’immeuble.
Et donc, d’étage en étage, le Punisher va tuer et démembrer, afin de passer les différents seuils de sécurité, jusqu’au dernier où il finit par tuer tous les gardes et même vingt-huit-sept (je vous laisse deviner l’origine de son nom de scène), l’acteur responsable des morts. Il finit par s’échapper avec les filles en créant une sorte d’échelle avec … les corps.

A vérifier, mais il semblerait que ce soit le 1er travail pour l’industrie des comic books pour le romancier (encore un) Jonathan Maberry.
Si le sujet des snuff movies me semble moins classiques dans les bandes dessinées américaines, la construction du numéro l’est totalement, en revanche. C’est chronologiquement linéaire et l’auteur utilise un « naïf » pour expliquer la problématique dans lequel le Punisher se trouve. Maberry fait en sorte que le justicier doivent utiliser autre chose que des armes à feu ou de poing (excepté pour la fusillade finale), ce qui fait qu’on voit l’ingéniosité de Castle qui exploite l’environnement où il se trouve afin d’atteindre ses différents objectifs, un peu comme Steven Seagle. D’ailleurs, une référence à McGyver est faite dans les dialogues. Oui, il y a un peu d’humour dans ce numéro (ça parle même de Pokemon).
Concernant le sujet, évidemment, ce n’est que juste survolé, de toute façon, sur un seul numéro, même avec plus de pages, difficile d’en dire beaucoup. Disons, qu’ici, Maberry met bien les sales mecs en avant, mais précise aussi que des femmes peuvent aussi être responsables de ce genre de sexploitation. Après, cela reste un épisode classique du personnage.

Le dessin est assuré une nouvelle fois par Laurence Campbell, qui devient un habitué des one-shots. On est au moins sûr de la qualité graphique et d’une ambiance qui sied à l’univers du Punisher, d’autant plus dans le domaine des snuff movies. Il utilise beaucoup les bandes, très peu de cases finalement, ce qui donne beaucoup d’espace de mouvement pour les personnages. Et cela amplifie encore plus l’effet voulu quand il utilise plus de la moitié d’une page pour une seule case.

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Oui. Mais je trouve qu’ils apparaissent et sont sur plusieurs titres plus ou moins voyants pendant quelques mois ou années, puis disparaissent et ne reviennent jamais.
C’est peut-être un tremplin vers des voies plus lucrative, comme la tv.

PUNISHER (Vol.7) #71-74 : BIENVENUE DANS LE BAYOU

Le dernier arc de la série ramène Victor Gischler, qui décide de sortir le personnage de New York, et de l’amener au fin fond de la Louisiane… enfin, ce n’est pas ce qui était prévu au départ.

En effet, le Punisher a un colis bien sage dans le coffre, qu’il doit livrer à la Nouvelle-Orléans. Préférant les petites routes afin d’éviter toute rencontre policière, il s’arrête à une station-service à la décoration bien étrange, lugubre et au personnel qui l’est tout autant. Une voiture de jeunes gens y est également. Quand il repart, il s’attend à se faire doubler à nouveau … sauf que ce n’est pas le cas. Il attend … et se doute qu’il y a un problème pour les deux couples de jeunes. Il revient sur ses pas, voit la station fermée… et découvre derrière une maison où habite une jeune blonde délurée … et qui fait en sorte, avec ses minauderies, de le ramener à sa voiture. Pas dupe, Castle se gare plus loin et revient, en s’enfonçant plus loin dans le marais. Il découvre alors une des 2 jeunes femmes, attachée, encore vivante, mais qui subit les mains libidineuses de celui qui tenait la station-service. S’en suit une bagarre, à laquelle finit de participer la blonde délurée, frangine du libidineux. Mais ce que le Punisher ne savait pas, c’est qu’ils sont toute une famille, et tous rappliquent. Avec son arme à feu, il en tue plusieurs, jusqu’à ce que le patriarche appelle son fils Earl, une grande baraque musculeuse qui assomme rapidement le justicier. Ce dernier se retrouve pendu par les bras écartés, attendant d’être cuisiné et boulotté par la communauté (très) locale.
Pendant ce temps, son colis commence à se réveiller et arrive à sortir du coffre de sa voiture. Nigel cherche à comprendre où il est, puisqu’il était à Houston quand le Punisher l’a attrapé. Il file donc à la station-service pour trouver de quoi se nourrir et une voiture, mais se fait vite attrapé et se retrouve lui aussi attaché. Mais comme il a été jugé moins dangereux, il arrive à s’échapper dans la nuit pendant que tout le monde dort, saoul. Voulant se venger du Punisher, il se retrouve finalement obliger de le libérer. Les deux fugitifs sont découverts par le grand musculeux, mais le Punisher arrive à le tuer en l’empalant sur le tourne-broche qui lui était destiné. Poursuivis, les fuyards s’enfoncent alors dans le marais … vers un autre fils, Junior, plus grand, plus fort, plus difforme et encore moins encéphaliquement développé que le reste de la famille. Cependant, le Punisher n’est pas sans ressource et arrive à tuer tout le monde. Il laisse finalement Nigel s’enfouir et va libérer la dernière jeune femme encore en vie … en ayant oublié que la blonde délurée était encore vivante… mais que pour quelques instants.

Victor Gischler livre ici un vrai récit de genre, qui n’est évidemment pas sans rappeler le célèbre Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, sauf que cette fois-ci, cela se déroule dans le Bayou de la région natale de l’auteur.
Il est assez difficile d’en dire quoi que ce soit, parce qu’on a complètement ce qu’on peut attendre de ce genre d’histoire, avec les jeunes qui sont torturés et les horreurs qui vont bien, mais avec une pointe d’humour malgré tout (même quand un crocodile bouffe la moitié d’un humain vivant, façon orque). D’ailleurs, pour montrer l’horreur de la situation, l’auteur fait dire au malfrat, qui se retrouve là malgré lui, que même dans son quartier, il n’avait jamais vu cela.
Là où Grischler apporte un peu de variété dans la narration, c’est qu’au moment où le Punisher est accroché, la voix off devient celle de Nigel, et cela apporte une autre voix plutôt bienvenue, presque une petite fraîcheur récréative (une récréation fraîche)

Et quand il s’agit de mettre le Punisher au soleil, c’est souvent Goran parlov qui s’y colle, et je trouve que cela lui va bien. Il a mis de côté le sourire béat du Barracuda pour donner des personnages avec une belle variété de trombines, mais qui donne quand même une pointe d’humeur quand ils apparaissent. Leur assurance bête aide aussi à cela.

En tout cas, c’est un récit bien dynamique et distrayant, qui donne ce qu’on attend de lui, avec une dose adéquate d’horreur et d’humour.

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Les couvertures de cet arc :

PUNISHER (Vol.7) #75

Le mois de décembre 2009 (d’après la couverture) voit la sortie du dernier numéro de cette série du label Max, sous un format anthologique. 5 histoires de 5 auteurs et 5 dessinateurs, dont des têtes connues des lecteurs de l’homme à l’effigie d’une tête de mort.

Dans Sally (Dolls en VO, je trouve que vue l’histoire, « Poupées » aurait eu son sens), par Tom Piccirilli (seul histoire de comic book qu’il ait écrite à ma connaissance), le Punisher, alors qu’il jouait au sniper, est dérangé par une petite fille qui cherche son papa. Les pages vont jouer sur la recherche de ce dernier, et le temps qui passe, et donc le timing du justicier qui diminue pour achever sa cible. L’aspect rigolo est quand le père est enfin trouvé, qu’il voit l’homme au crâne lui demander de se retourner en serrant sa fille. Il prend forcément peur, lui, un passant comme les autres … mais en fait, c’est juste pour utiliser son épaule comme appui pour son fusil longue portée lui permettant d’atteindre sa cible. Histoire courte assez sympa, qui amène un peu de légèreté, et étrangement, de la gaieté. Même si dessiné par Laurence Campbell, la nuit et la neige n’empêchant pas la bonne humeur de la petite.

Dans Gateway, Gregg Hurwitz narre l’histoire d’un simple passeur d’information au sein de la pègre, et qui se considère comme non responsable des conséquences de ce qu’il peut fournir… même quand cela peut entraîner la mort d’innocents, comme l’était la famille Castle. Et ça, Frank, il considère que le messager est aussi responsable.
L’auteur joue sur le décalage entre le sentiment d’innocence ressenti par ce « Gateway », heureux et satisfait de ce qu’il fait, de sa vie, et ce que ses actions entraînent indirectement. La chute n’en est que plus terrible pour lui.
Le dessin très coloré (on dirait de la pastel) de Das Pastoras (que je ne connais pas du tout) étonne un peu pour un univers comme celui du Punisher, mais en fait, cela joue encore plus avec le décalage du personnage appelé Gateway. Et puis il sait quand même faire ans le violent visuel.

Dans Vautour (Ghoul en VO), Duane Swierczynski nous montre un sergent qui récupère les pièce à conviction de la scène du meurtre de la famille Castle (des vêtements tachés de leur sang par exemple) pour les revendre sur le marché noir … évidemment, ça ne plait pas au survivant, qui l’enlève, lui casse un doigt (un moindre mal, il craignait le pire), afin de lui passer l’envie de recommencer… tout en rattrapant son erreur en rachetant tout ce qu’il a vendu pour le brûler.
Je pense que le titre et l’histoire ne demandent pas de commentaire particulier, tout est plutôt clair dans les intentions/dénonciations de l’auteur. Le tout dessiné par un Tomm Coker impeccable de ce genre d’ambiance sombre.

Dans Fête des pères, Peter Milligan rend hommage à la double prestation d’Ennis sur le personnage, en remontant le fil des épisodes de l’Irlandais à chaque case, De Valley Forge au Russe, tout en mettant dans les récitatifs une lettre du fils du Punisher. Un épisode paradoxal, qui montre des scènes violentes, avec une finalité touchante et que j’ai particulièrement apprécié. Dessiné par l’incontournable Goran Parlov.

Enfin, dans Pas le moindre petit bout, Charlie Huston fait un parallèle entre un combat à la vie à la mort et le rêve de ce qu’il ne vivra jamais. Enfin, c’est ce que je crois avoir compris, car j’ai trouvé ce petit récit assez abscons, même après deux relectures. Donc inintéressant
Je crois que c’est la première fois que je vois Ken Lashley dessiner du Punisher, et j’espère bien que ce sera la dernière. Son style (ou l’encrage de Rob Stull) ne s’y prête pas, c’est trop chargé.

Dommage de terminer par celui-ci car c’est ainsi que s’achève cette excellente (pas de bout en en bout, mais au moins la prestation d’Ennis) série du Label Max. La suite, dans la prochaine série, toujours dans le même label.

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Le Punisher, Daredevil et le Caïd par Greg Murray

Matteo Scalera :

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Steve Dillon et Frank Martin

Klaus Janson

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C’est dans quelle édition, ça ?

Jim

Ce serait l annual 1

Merci !

Jim

PUNISHERMAX #1-5 : LE CAÏD

Un peu plus d’un an après le départ de Garth Ennis, Alex Alonso décide de stopper la première série du Punisher dans le label Max, pour en relancer une toute nouvelle, en janvier 2010, soit un mois après la sortie (sur la couverture) du dernier numéro choral.
Et pour cela, rien de tel que de lancer une nouveau run avec un spécialiste du Punisher, Steve Dillon, et un auteur qui semble avoir une appétence et une réussite avec les personnages violents : Jason Aaron.

Une nouvelle fois, les parrains de la Mafia veulent se débarrasser du Punisher. Pour cela, l’un d’eux, Don Rigoletto, propose un nouveau plan : créer un leurre, générer un mythe dans les rues, un sorte parrain en chef, qui n’existe donc pas et qui attirera le Punisher ailleurs, pendant que les mafieux prépareront leur riposte, notamment grâce au garde du corps de Rigoletto : le massif Wilson Fisk.
Cependant, Fisk veut surtout préparer le terrain en détournant les fonds de l’opération Caïd, pour prendre le pouvoir au sein de la Mafia. Et s’il fait bien ce qui est prévu en travaillant le mythe du Caïd dans les rues, ce qui perturbe effectivement un peu Castle, il se débarrasse aussi de Mamma Cesare, la femme de Don Massimo, qui, malgré son grand age, avait deviné la supercherie.
Et puis, une fois que le Punisher est bien occupé (et près de mourir) par l’assassin que Don Rigoletto a embauché, le Mennonite, Fisk fait tuer tous les parrains qui avaient participé à l’opération Caïd, et alors qu’il s’apprêtait à se débarrasser de son patron, il découvre que celui-ci a pris en otage sa femme et son fils. En effet Rigoletto avait été contacté par un autre Don qui lui avait indiqué qu’il y avait un problème avec les fonds et a donc senti le vent tourner et la supercherie. Cependant, Fisk privilégia le pouvoir à son fils Richard, qui mourut égorgé.
Épilogue. Deux semaines plus tard, on retrouve Vanessa, la femme de Fisk, s’alcooliser en haut de la tour qui sert de QG au Caïd, qui a à ses pieds toutes les huiles de la ville, et qui s’apprête à recevoir un tueur à gage embauché par Rigoletto avant sa mort, et qui se nomme … le Tireur.

Dès le début, Jason Aaron signale bien au lecteur qu’il évolue dans le même univers Max qu’Ennis, et qu’il prend tout bonnement sa suite en faisant référence en une bulle à Cavella, Cooley et Barracuda. Sauf que contrairement à l’auteur irlandais, il inscrit son scénario dans une veine plus marvellienne en amenant Fisk, dans une histoire qui évoque son ascension pour devenir le Caïd. Ce qui la différencie avec l’univers 616, puisqu’ici, pour rappel, cela fait plus de 30 ans que le Punisher fait un carnage dans les rangs de la Mafia. Pour autant, même s’il a une belle force physique, elle me parait plus limitée que celle du Caïd qu’on connait bien, et son embonpoint plus « normal », si je puis dire.
Jason Aaron s’intéresse beaucoup aux personnages, et même si le justicier est bien là, c’est quand même Fisk, comme le titre l’indique, qui a le premier rôle. On le voit main dans la main avec sa femme sur ce projet de prise de pouvoir, qu’elle suit et valide. On le voit aussi auprès de son fils, comme un père qui rentre du travail. Sa voix dans les récitatifs insiste aussi un peu sur son amour pour son fils. Ce qui a marché sur moi, c’est que le dosage de l’auteur, qui ne m’a pas permis de détecter (jusqu’au dernier épisode) ce qui allait se passer. On sent qu’Aaron veut insister sur l’impact que peuvent avoir les choix du père, entre ceux du Caïd et sa soif du pouvoir, et en filigrane, ceux du Mennonite, dont la mort (par devoir ? Ses motivations ne sont pas très claires) va forcément amener la mort de sa femme malade et l’abandon de ses deux jeunes fils. Et c’est bien là qu’Aaron veut nous amener, je pense. Les passés de Fisk narré dans ces pages sert surtout à préparer et comprendre le présent.
Pour ce qui est de la narration, j’ai bien aimé l’utilisation de récitatif, en plus des bulles, avec comme narrateurs, en fonction des scènes, le Caïd ou le Punisher (surtout sur la fin pour lui). Ce dernier va d’ailleurs beaucoup souffrir, comme lors des récits d’Ennis. De cela, on a l’habitude. A l’inverse, le fait d’avoir un Fisk qui peut être cru (pas en permanence, là aussi, Aaron sait doser), ça peut surprendre, mais pour autant, cela va bien avec le personnage présenté et la relation qu’il a avec sa femme.

Steve Dillon, on commence à avoir un peu l’habitude, mais c’était pour le label Marvel Knights, qui était dans une ambiance plus grotesque, plus humoristique si je puis dire. Et donc, le risque est de faire un amalgame, de se rappeler du Russe, etc… alors que le récit est plutôt premier degré, malgré le sourire narquois de Fisk. Et je trouve qu’il s’en sort plutôt bien, en fait. L’expressivité des visages est bien là, et on peut dire que la souffrance, il y en a eu, de tous les côtés. Il a eu des scènes dures à retranscrire, qui font mouche. Et puis, c’est lui qui s’encre, et je trouve que ça change quand même quelque chose, dans le sens où c’est moins lisse. Ce qui est complètement paradoxal par rapport à son précédent travail sur Wolverine: Origins qui était complètement froid et figé (et pour ne pas dire assez raté). D’autant plus que les scènes, sans être hyper dynamiques, ne souffrent pas de manque à ce niveau-là.

Même univers, mais autre parti pris. Et pourquoi pas ?!

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Les couvertures de cet arc :

Steve Dillon :