1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

Max le Punichien, troisième partie :

Max, le chien de garde du Punisher, fait donc un premier tour de piste entre fin 1991 et début 1992. Il faudra attendre Punisher War Journal #59, daté d’octobre 1993, pour voir revenir le molosse.

Le courrier des lecteurs de Punisher War Journal #62 (donc après sa réapparition : il fallait bien expliquer ce mystère aux lecteurs attentifs) nous apprend que « Frank n’a pas euthanasié son chien, mais a pratiqué une opération chirurgicale d’urgence afin de le sauver ». Ce qu’on ne nous dit pas, c’est qu’il s’agit aussi de chirurgie esthétique.

En effet, le chien que nous montrent le scénariste Chuck Dixon et le dessinateur Gary Kwapisz n’a plus rien du fidèle berger allemand que Baron et Haynes nous ont présenté presque deux ans plus tôt. Max est désormais un molosse lorgnant vers le rottweiler ou l’american staff. L’intervenant pratiqué quand il était mourant a fait des miracles.

On peut s’interroger sur les coulisses de la rédaction de ces pages. Déjà, il est possible d’imaginer que la rédaction n’a pas pris la précaution d’avertir Kwapisz que Max fait son retour, et de lui fournir des images en guise de documentation. De même, si Chuck Dixon nomme le chien Max, c’est qu’il est au courant des péripéties précédentes. Face à un changement de race de chien, on peut s’étonner qu’il n’ait pas pris le soin de rédiger des dialogues expliquant que c’est un autre animal, par exemple. Toujours est-il que tout est fait pour nous donner à croire que Max a survécu. Le changement de casting canin est donc relégué au rang des licences poétiques, même si la rubrique courrier se fend d’une explication rétroactive, dernier signe de la gaffe.

Toujours est-il que les retrouvailles entre Frank Castle et son bon gros toutou, sous les yeux d’une Lynn Michaels un brin médusée (qui est appelée à jouer un rôle durable dans la série) sont chaleureuses, et réinstallent le chienchien dans la série.

Car dès le même épisode, Max reprend son rôle de chien de garde, s’occupant d’un gang local régnant sur le quartier bien pourri, désaffecté en termes pudiques, dont le Punisher a fait son nouveau foyer.

Le molosse parvient à faire fuir la plupart des assaillants, dans une scène d’ailleurs qui confine à la fois à l’horreur, au home invasion et à la comédie, grâce au talent du dessinateur.

Hélas, à peine de retour dans son rôle de chien de garde, Max prend un méchant coup sur la tête. Assommé, il est capturé par un bandit qui veut en faire son chien préféré. Ce qui n’est pas du goût du Punisher, on en conviendra.

Dans l’épisode suivant, le Punisher fait irruption dans la planque du gang qui a détruit la sienne. Il laisse quelques traces de son passage, demandant des éclaircissements quant au sort de son chien.

C’est là qu’il apprend que Max, rétif à tout dressage, s’est révélé bien moins facile à gérer que le gredin ne l’envisageait. Ce dernier a donc vendu Max à un homme qui organise des combats clandestins de chien. Petite révélation qui ne lui vaut aucune clémence de la part du justicier.

Avec Mickey, personnage que Dixon soigne et fait apparaître de manière régulière depuis son arrivée dans Punisher War Zone #1, Frank remonte la piste des combats de chiens.

Une scène nous apprend que Max, ingérable, incontrôlable, est une véritable terreur et fait peur même aux autres chiens, pourtant rompus à l’horreur de l’arène.

Se présentant comme un acheteur potentiellement intéressé par un rottweiler puissant, Frank attire l’attention des trafiquants locaux. Après avoir fait un peu le ménage et récupéré quelques informations, il se rend, épaulé d’un Mickey pas tout à fait rassuré (et qui continue à l’appeler « Johnny ») près des arènes où Max, excédé, fait un carnage.

Le sifflement de Frank fait dresser l’oreille à Max, dont le comportement change quelque peu. Mais il distrait la foule des assoiffés de sang qui ont payé pour assister au spectacle, ce qui permet au Punisher de faire le ménage avec sa légèreté et sa discrétion habituelle.

Dixon, qui ne perd jamais une occasion de caractériser le personnage, consacre une page au déni dans lequel est Frank. Mickey lui fait remarquer qu’il déploie beaucoup d’effort pour un chien, et la voix off s’interroge sur les réelles motivations du personnage, dont la simple interrogation en dit long sur son trouble.

La fusillade, mise en scène par un Gary Kwapisz très inspiré, permet de liquider tout le monde et surtout conduit l’organisateur des combats à tomber dans l’arène… où se tient un Max énervé (tu parles : nourri à la pâtée mélangée à la poudre explosive, de quoi bien rendre vénère…) qui cherche un nouvel adversaire.

Descendant à son tour dans l’arène, Frank retrouve son chien, sous le regard inquiet de Mickey. Ce dernier, en prenant le volant afin de les ramener en ville, lui demande s’il aurait agi de la sorte dans le cas où ça aurait été lui ou Micro qui avait été capturé. La réponse de Frank ne le convainc pas.

Max opère, à l’occasion de ces deux épisodes, un retour en fanfare. Mais bizarrement, ce n’est pas le plus grand épisode qui lui est consacré. Le chapitre le plus étonnant reste encore à venir.

Jim

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