Souvent cité comme l’un des épisodes les plus marquants de la deuxième série What If, le numéro 24 nous propose de découvrir ce qu’il se serait passé si Wolverine était devenu le Seigneur des Vampires, en lieu et place de Dracula, bien sûr.
Le scénario, de Roy Thomas et R.J.M. Lofficier (à savoir, le couple Lofficier, donc), s’articule autour d’Uncanny X-Men #159, un épisode où les mutants parviennent à repousser la tentation incarnée par Dracula.
Le dessin est assuré, d’une manière énergique (euphémisme) par Tom Morgan, qui s’encre lui-même, rajoutant au dynamisme et aux exagérations propres à son trait.
Le principe est simple : mordu et contaminé, Wolverine réagit d’une manière inattendue, grâce à son facteur auto-guérisseur. Il lutte en duel contre Dracula et tue le vampire, prenant sa place. Avec les autres X-Men également convertis, il répand l’infection chez les New Mutants puis parmi le Hellfire Club.
Bien entendu, les vampires savent que la plus grande menace est représentée par Doctor Strange, autre favori de Roy Thomas, et se débarrassent rapidement du Sorcier Suprême.
Mais si le corps de Strange est détruit, son esprit désincarné est toujours en action. Tandis que Captain America et les Avengers organisent une zone de quarantaine, le Sorcier Suprême survole une Terre à feu et à sang (c’est le cas de le dire), à la recherche d’une ancre dans le monde matériel qui lui permettent de prononcer les sorts de la Formule Montesi, contenue dans le Darkhold. Et où la trouve-t-il ? En la personne de Frank Castle.
Cela vaut aux lecteurs une image assez saisissante, celle du Punisher revêtu de la cape de lévitation de Strange. Vraiment, relire ce genre de récits aujourd’hui, c’est frappant : une invasion de vampires, des héros contaminés, un justicier composite, ce qui était un clin d’œil en direction d’un monde parallèle est devenu de nos jours la continuité.
Donc, le « Doctor Castle » s’envole en direction du Saint des Saints, bien entendu rattrapé, à un moment, par le clan des mutants vampiriques (si je pensais un jour écrire une phrase pareille). Tom Morgan, avec son trait simonsonien, livre de belles planches de baston, et l’association de l’arsenal mystique et de l’artillerie lourde est assez amusante.
Et quelle belle occasion de montrer un nouveau combat entre Wolverine et le Punisher, les deux grands massacreurs dans l’univers Marvel ? D’autant qu’ici, dans ce monde alternatif, on peut y aller franco.
Dans le feu de l’action, Kitty Pryde, quoique vampirisée, s’interpose entre les deux combattants, espérant sauver Wolverine, mais elle meurt sous les coups du Punisher.
La réaction du nouveau Seigneur des Vampires ne se fait pas attendre, et il trucide le Punisher avant de se recueillir sur la dépouille de la jeune Pryde.
Surgit alors la forme spectrale de Strange, qui fait comprendre au maître vampire qu’il est responsable de la situation, et donc de la mort de Kitty. Et le Sorcier renvoie le mutant à ses propres responsabilités. C’est ainsi que le Seigneur des Vampires ouvre le Darkhold et lit la Formule Montesi, mettant un terme à sa vie, et à l’ensemble de la race vampirique.
Quant à Strange, un personnage que Roy Thomas a toujours soigné, il s’élance dans l’espace, se fondant avec le cosmos et retrouvant ainsi son mentor disparu, l’Ancien.