1974-2024 : BON ANNIVERSAIRE LE PUNISHER !

Julie Michel

Connais pas.

Tu connais des boulots où Zaffino a fait ses propres couleurs ?

Jim

non j etais persuadé qu il le faisait lui meme tant ca me semble important pour son style…
J ai vu qu il a desiné les premiers Terror Inc

Ah oui, tiens, c’est sans doute là que j’ai identifié son nom. Mais spontanément, je n’aurais pas retrouvé.

Jim

des couvs de Nam aussi

Tiens encore une série du début des années 90 comme par hasard … Complot !!!
Edit : en évoquant Terror inc, j’y vois aussi une touche de Janson dans son style.

Dale Eaglesham :

995557

Le savoir sur la série m a donné envie d y jetter un oeil… jusque là j avais plutot envie de passer mon tour (déjà j ai un mal fou sur Darkhawk)

Je reviens un instant sur le sujet…
Je crois que ce qui me plaisait, dans les années 1990, outre que j’avais enfin accès à la VO parce que j’étais sur Paris, et que ça changeait ma vision des choses, c’est la variété des formats.
Et la sensation qu’on était face à des événements importants. Éditorialement parlant, je ne parle pas de la qualité propre des choses.
Mais il y avait une atmosphère qui véhiculait cette impression que les choses changeaient, qu’un soin tout particulier était accordé aux objets publiés.
C’est lié à ce que relevait le Mallrat au sujet des « Deluxe » chez Marvel : les années 1990, c’est la décennie des expériences (là où les années 1980, c’était l’exploration : après avoir balisé le terrain, on voit ce qui pousse !). Le papier, les couvertures, l’impression, la pagination, tout change. Régulièrement, on lance des projets spéciaux qui associent des créateurs en vogue et des personnages à la mode, dans des formats prestigieux, qui flattent en définitive le lecteur.
Il y avait quelque chose de grisant à être présent alors que tout bougeait. Certes, parfois, les histoires n’étaient guère plus intéressantes que le tout venant des séries mensuelles (on ne réédite pas toutes les semaines l’exploit d’un God Loves Man Kills, d’un Death of Captain Marvel, d’un Ronin ou d’un Dark Knight), et oui, l’emballage était clinquant, attirait l’œil, trompait un peu sur la marchandise. Mais les graphic novels et les prestige formats pleuvaient, et l’ambiance générale était à la fête, avec les cross-overs multiples entre maisons d’édition.
Je crois aussi que l’effet que ces produits spéciaux suscitaient était renforcé par le fait qu’ils profitaient du contraste avec les séries mensuelles. Celles-ci continuaient, parfois bien, parfois mal, tous les mois, alignant une numérotation croissante, et au milieu surgissait un prestige format sur tel ou tel personnage, qui donnait la sensation d’être un privilégié, un témoin de quelque chose d’important.
Aujourd’hui, à l’heure où les séries redémarrent tous les deux ou quatre ans, de telles parutions perdraient de leur charme. On récompense désormais la fidélité d’un lecteur autrement, peut-être avec des séries parallèles, des variations sur le même thème qui trouvent refuge dans un support à part. Récemment, le seul frisson comparable, c’est à la découverte du format de cette production du Black Label de DC. Notamment le Superman de Miller et Romita Jr : là, pour le coup, l’alliance d’une équipe de légende, d’un personnage incontournable et d’un format novateur m’a donné l’impression de ce caractère exceptionnel que revêtaient de nombreux prestige il y a trente ou trente cinq ans.

Jim

1 « J'aime »

Oui mais je pense que le souci des 90’ c ewt d avoir perdu des talents chez les big two comme Moore, Miller, Mignola, Mazzuchelli, A. Adams… d avoir cree vertigo ce qui eloigna une partie des auteurs du mainstream…
Donc tu produits plus avec moins quoi…

Apres y a la meprise de ce qui fit le succes de watchmen et DK…
Et surement le fait que des auteurs avaient pas le talent pour ca…

Puis le triomphe des image boys ou le plus important n est pas de raconter mais de faire des posters avec du sexy ou du gore

Bien sur qu il y a de supers series mais moi ca reste un moment ou le mainstream m a le plus ennuyé

Est-ce que c’est pas la rançon de la gloire ? Les deux gros éditeurs ont créé des vedettes (la comm chez Marvel période Shooter insistait bien sur la mise en avant d’un Frank Miller, d’un John Byrne, d’un Walt Simonson…) et les vedettes, contrairement aux personnages, ne leur appartiennent pas. Donc, au bout d’un certain temps, fuite des talents (le label Legends chez Dark Horse en est l’une des belles réussites, mais on peut aussi cite le label Bravura chez Malibu…). Ça s’est accéléré avec la création d’Image, qui a changé le marché, démontrant qu’on pouvait sortir du modèle bipolaire (à moyen terme, en tout cas, parce que aujourd’hui, on voit bien que les deux éditeurs règnent toujours…).

Cela dit, je te réponds avec le regard d’aujourd’hui. Mais à l’époque, j’étais fasciné à l’idée de découvrir les titres Bravura, Sin City, Next Men, les prestige réguliers de Marvel, les cross-over genre Tarzan / Predator ou Magnus / Predator, ce genre de choses. Et je conserve beaucoup de sympathie pour cette période en partie à cause de ces souvenirs.

Tu veux dire que les éditeurs ont cru que c’était les formats plus ambitieux qui ont fait le succès ?
Ou la tonalité plus sérieuse ?
Et donc, se sont précipités sur des dos carrés, de meilleurs papiers, pour imprimer des histoires plus sombres ?

Je suis assez d’accord.
Même complètement.

J’avoue que j’ai aimé les mutants après le départ des Image Boys. J’aimais bien suivre certaines séries de Marvel, j’aimais la vivacité, le côté un peu foutraque mais marrant. Chez DC, y a plein de petites séries que j’appréciais (ce que Nikolavitch a appelé un jour les « chemins de traverse » des grands univers). Et puis, j’aimais l’Ultraverse, j’aimais le Valiant Universe, j’aimais le catalogue de Topps…

Jim

1 « J'aime »

Dustin Weaver :

51124caa00971b0a57b7e1ec55c477d2

Non je parle de copier le contenu plus violent, plus sexue, plys ynique mais sans fond

Le format au depart comme le format mini ou gn aura cree de bons recits… de bonnes innovations avant qu on y colle tout et n importe quoi comme toujours

C’est la loi du marché.
Ça marche, on décline.
À tous les sens du terme.

Jim

À propos du Wolverine vampirique de What If volume 2 #24 :

Jim

2 « J'aime »

Un trio qui a failli être réuni ailleurs à la même période (sauf que le Punisher n’y fait qu’un caméo).

3 « J'aime »

C’était drôle, ça.
La blague dans la blague.
La potacherie jusqu’au bout.

Jim

2 « J'aime »

On parlait récemment de ces chères années 1990, tant décriées et en même temps objet d’une certaine forme de nostalgie, liée en grande partie à l’effervescence du marché à l’époque, à la profusion de titres, aux audaces éditoriales et narratives associées à de pétaradantes entreprises commerciales…

Le prestige format Ghost Rider / Wolverine / Punisher est à mes yeux l’une des grandes incarnations de cette époque. Il y a tout : des personnages vedettes qui incarnent, chacun à sa manière, la tendance outrée du « grim & gritty » qui s’est imposé dans la décennie précédente ; un format que j’aime beaucoup, le prestige format donc, ces albums format comics à dos carré et couverture souple, ici agrémenté d’une wraparound cover qui se déplie, formant une vaste fresque en quatre parties, une sacrée curiosité à l’époque qui a contribué à attirer l’attention ; une équipe d’auteurs tenant le devant de la scène, avec Howard Mackie, scénariste de la série mensuelle Ghost Rider, John Romita Jr alors en feu et Klaus Janson toujours aussi efficace tant pour les scènes d’action que pour les séquences plus calmes.

L’histoire est simple, le récit est assez bourrin, mais pour l’avoir relu hier soir (ça traîne pas : la fluidité et l’accent mis sur l’action fait que ça se lit vite), le plaisir est toujours là.

L’histoire débute, après une séquence pré-générique montrant un rituel satanique dans la bourgade de Christ’s Crown, alors que Danny Ketch quitte New York pour se rendre dans la petite ville. Il trouve une chambre à louer chez une habitante, qui s’étonne de l’affluence, sachant que deux autres chambres sont déjà louées.

L’identité des deux autres visiteurs, monsieur Logan et monsieur Frank (lui-même sous une fausse moustache : ah, ce déguisement est bien rentabilisé), est bien vite dévoilée, en tout cas aux lecteurs qui les reconnaissent, ce qui n’est pas le cas de Danny.

On apprend alors que Danny s’est rendu à Christ’s Crown après avoir reçu une lettre lui affirmant que les secrets du Ghost Rider lui seront bientôt dévoilés. Il s’avère que les deux autres locataires ont reçu des missives comparables promettant pour l’un d’identifier les meurtriers de sa famille (ce qui éveille ses soupçons puisqu’il sait s’en être déjà occupé) et pour l’autre de lui dévoiler les secrets de son squelette d’adamantium (ce qui semble ne pas le préoccuper). Mais curieux, ils sont tout de même venus.

C’est une histoire de Ghost Rider. Howard Mackie soigne son personnage. De la sorte, Danny Ketch est le seul à s’intéresser sincèrement au mystère proposé. Dans la même logique, le jeune homme n’est pas réellement connu des deux autres héros, qui ne feront pas le rapport (en tout cas pas de manière explicite) entre leur colocataire et le Ghost Rider qui ne manquera pas de surgir. Cela préserve l’identité du jeune héros et cela le place un peu en retrait, un peu à part dans l’intrigue.

Très vite, l’auteur de ces missives apparaît, Blackheart, le fils de Mephisto (que Romita Jr a créé dans Daredevil), et leur fait le coup de la tentation. Son but, avoué (car s’il a bien des défauts, le garçon n’est point menteur), est de les enrôler dans sa guerre contre son père. Mais les héros refusent.

Face à l’obstination des justiciers, Blackheart passe à la vitesse suivante, en hypnotisant la population de la ville, ce qui met la puce à l’oreille du trio, d’autant que la petite Lucy, la fille de leur hôtesse, est présentée comme la seule âme innocente de Christ’s Crown (pensez donc : le reste de la population se livre à des invocations diaboliques, ça pèse sur le karma, ces affaires-là). Pour compliquer l’affaire, il dérobe la bécane infernale de Danny, l’empêchant de se transformer.

Wolverine et le Punisher veulent sauver l’enfant puis libérer les habitants de l’influence qui les contrôle. Danny, quant à lui, cherche un moyen de se transformer en Ghost Rider sans sa moto. Les propos de Blackheart l’amènent à penser que la transformation n’est pas provoquée par un contact avec sa machine, mais peut être déclenchée indépendamment : le pouvoir est en lui.

Je n’ai plus trop la série de Mackie en tête : sa lecture remonte à de longues années, et je ne me rappelle plus l’ordre des péripéties ni l’évolution dans les pouvoirs du héros, mais la relecture de ce prestige format me donne l’impression qu’il constitue une étape dans le parcours de Danny Ketch. En soi, ce récit peut être lu à part, mais constitue semble-t-il un plus pour les lecteurs de la série mensuelle.

Une fois transformé, le Ghost Rider rejoint les deux autres justiciers pour un affrontement musclé face à Blackheart. Le combat se déplace très vite en Enfer, où ils tentent de reprendre la petite Lucy des griffes du démon.

Romita Jr assure comme un beau diable. Les poses stéréotypées et répétitives ne sont pas encore légion, et le dynamisme de ses cases de baston fait plaisir à voir. Il rappelle parfois, par le naturel de certaines anatomies, un Garcia-Lopez, mais aussi John Romita, son propre père, notamment dans la représentation de Wolverine.

Au niveau design, c’est pas toujours ça, les démons dessinés par Romita Jr étant des silhouettes à contour interchangeables, qu’on a déjà vu mille fois dans d’autres de ses productions. Mais il y a une belle énergie dans les planches.

À la fin du récit apparaît Mephisto, dans le design étrange que Romita Jr lui avait déjà donné, et qui n’a pas perduré (mais qui date bien le récit de son époque). Le démon est content de la manière dont l’affaire tourne : son fils est devenu un manipulateur sans pitié, comme il l’espérait. Le mystère de Zarathos, l’entité derrière le Ghost Rider, s’épaissit, Howard Mackie entretenant le suspense autour de son personnage.

Les héros reviennent sur Terre avec la petite Lucy, seule âme innocente rendue à sa mère (et à sa bourgade de satanistes). La morale finale, axée sur la protection des innocents, ne s’encombre ni de pudibonderies ni de scrupules, à l’image des héros de l’époque.

Il existe un deuxième récit assemblant les trois personnages, publié trois ans plus tard, en décembre 1994. Également écrite par Howard Mackie, cette nouvelle aventure est cette fois dessinée par Ron Garney. Je ne l’ai pas, il faudrait que je la trouve, j’aime bien Garney.

Jim

2 « J'aime »

Le Punisher par John Romita Jr et Dick Giordano :

Jim

1 « J'aime »

Le Punisher par Ron Frenz :

Jim

1 « J'aime »