Le Punisher par Mark Bagley :
Jim
Et quelques années plus tard…
Jim
Et entre les deux :
Namor the Sub-Mariner #16, page 20 by John Byrne & Glynis Wein. 1991.
Namor the Sub-Mariner #18, page 11 by John Byrne & Glynis Wein. 1991.
Sensational She-Hulk #37 cover by John Byrne & Glynis Wein. 1992.
La série Punisher 2099 débute donc dans une preview publiée dans Punisher War Journal #50, daté de janvier 1993, avant de démarrer officiellement dans un premier numéro daté du mois suivant. La série durera trente-quatre épisodes durant lesquels Jake Gallows, le Punisher du futur, châtie les coupables en digne héritier de Frank Castle. Pat Mills et Tony Skinner signeront les scénarios des vingt-neuf premiers chapitres, et c’est Chuck Dixon qui rédigera les cinq dernières livraisons, avec Rod Whigham au dessin. À part le numéro 13, inclus dans le cross-over « Fall of the Hammer », je n’en ai lu aucun. La série s’interrompt à une période où le label connaît une baisse de popularité et où, conjointement, Marvel, à la recherche d’économie, s’apprête à resserrer son personnel. Joey Cavalieri, responsable éditorial, fera bientôt l’objet d’un licenciement (ce qui lui permettra d’aller superviser Legends of DC Universe, et notamment Jean-Marc Lofficier et José Ladronn - qui pensent beaucoup de bien de lui - sur le diptyque « Transylvane », ainsi que John Byrne sur Wonder Woman…). Le départ de Cavalieri signera l’arrêt de la collection, certains auteurs de longue date préférant partir. Bref, tout n’est pas rose en 2099.
L’arrêt de Punisher 2099, une série à la traîne en matière de ventes, semble avoir été soudain. En effet, sur son blog en 2016, le scénariste poste les planches d’un épisode entier de la série, dessiné par Quique Alcatena et entièrement lettré, signe que le chantier était déjà bien avancé. Le nom de Joey Cavalieri figure dans les crédits, mais il ne semble pas facile d’identifier le numéro auquel étaient destinées ces pages.
Il n’est pas facile de lire les mentions dans la marge du haut. Il semble que le numéro de l’épisode ne soit pas identifié, ce qui peut signifier qu’un récit avait été commandé sans pour autant être placé dans le planning éditorial.
La pagination demeure étrange également : Dixon présente dix-huit planches, à une époque où les comic books en contiennent vingt-deux. La rédaction avait-elle prévu une back-up ? Ou bien Dixon a-t-il mis de côté des planches ne relevant pas directement de l’histoire ? Ou bien était-il prévu de ménager de la place pour d’éventuels subplots destinés à intégrer la continuité et les intrigues en cours une fois que la date de parution serait décidée ? Enfin, était-ce prévu pour le sommaire d’un éventuel Annual ou d’un numéro spécial ? La première solution semble la plus logique, mais les voix de l’éditorial sont impénétrables.
Des indices complémentaires proviennent du blog de Quique Alcatena, le dessinateur. En mai 2013, il postait lui aussi des planches. Mais il va plus loin et montre la suite de l’épisode dévoilé par Dixon.
Là encore, on constate que le lettrage a été effectué. L’avancée du travail était conséquente et l’on peut en conclure que l’annonce de l’arrêt a été soudaine.
Quique Alcatena poste de nombreuses pages, mais le deuxième chapitre semble incomplet : on n’a pas la fin. Celle-ci n’a-t-elle pas été dessinée ? C’est possible. Mais il faut remarquer que, au sujet du premier volet, le dessinateur montre moins de pages que ce que l’on trouve sur le site de Dixon. Peut-être n’a-t-il pas conservé trace de l’ensemble et peut-être, par conséquent, le second volet est-il complet également. Il dit lui-même : « deux numéros dont voici quelques pages. » Est-ce à dire qu’il a fait une sélection ?
Le récit suit les aventures de Jake Gallows, le Punisseur du futur (qui n’est pas nommé dans le preview) : lors d’une intervention, il est infecté par une drogue génétique qui le change progressivement en monstre. Dans la dernière page postée par Alcatena, on voit que le généticien contacté par Gallows lui a concocté un contre-poison susceptible de lui rendre forme humaine. On peut donc estimer que le récit n’allait pas dépasser la longueur du diptyque dans lequel il semblait prévu, à moins qu’il s’agisse d’un Annual ou d’un numéro spécial.
Alcatena semble très content de sa relation avec Joey Cavalieri, qu’il qualifie d’estupendo, soit de formidable. Le dessinateur fait lui aussi la comparaison entre la série et 2000 AD, estimant que le personnage se situe dans la lignée du fameux magazine britannique (et personnellement, je trouve que certaines de ses planches montrées ici peuvent évoquer le travail d’un Kevin O’Neill ou d’un Carlos Esquerra).
Alcatena a également travaillé sur un récit titré « A Wanderer Unknown », et présentant un personnage appelé Radian. L’épisode, également supervisé par Cavalieri, est écrit par Terry Kavanagh et semble, si l’on en croit les notes en bas de case, connecté à la série Doom 2099. Tous ces travaux tomberont dans les oubliettes quand Marvel décidera de réduire le catalogue et d’arrêter certains titres, ce que déplore Alcatena.
Jim
Jake Gallows par Ramona Fradon :
Jim
Trading card du Punisher dans la collection Marvel Universe, en 1990 :
Jim
Trading card du Punisher dans la collection Marvel Masterpieces Holofoil, en 1994 :
Jim
Jake Gallows, le Punisher 2099, a droit à sa trading card dans la collection Marvel Metal de 1995 :
Jim
L’excellent lettreur Todd Klein, reconnu et récompensé pour son travail sur des titres aussi prestigieux que Sandman ou encore la ligne de comics ABD supervisée par Alan Moore, a travaillé sur certains logos liés au label 2099 (il s’occupera notamment de travailler sur la réfection d’un nouveau logo pour Ghost Rider 2099).
La série Punisher 2099 devient, avec son numéro 28 daté de mai 1955, Punisher 2099: Agent of S.H.I.E.L.D., et ce jusqu’au numéro 32. C’est Todd Klein qui s’en occupe en 1994, comme il l’explique ici.
La première difficulté, c’est que le titre est long. Klein fait une première proposition avec un bloc compact.
La deuxième difficulté, c’est la présence de l’acronyme. Cela implique que des points se glissent entre chacune des lettres. Son idée est d’intégrer le point dans la lettre.
Klein n’a pas conservé les essais 2 et 3. On passe directement à la quatrième version, à laquelle a été rajoutée les lettres « A.D. » pour « After Doom » (la série se situe alors dans la période où Doom prend le pouvoir). Cette partie avait été déjà travaillé par ses soins et ne nécessitait qu’un peu de rangement dans le logo afin de trouver sa place. D’après Klein, l’aigle a été designé par quelqu’un d’autre. De son propre aveu, les points dans l’acronyme « S.H.I.E.L.D. » ne sont pas très reconnaissables, même s’il est content de l’idée.
Dans la cinquième version, les différents éléments sont éloignés les un des autres. Les points dans « SHIELD » ont disparu, mais ceux de « A.D. » sont restés. Enfin, l’ombre derrière l’aigle a été retirée.
t’as des liens qui ont sauté Jim.
Purée, les mecs, vous me flattez : je poste un truc, vous réagissez au bout d’une minute. C’est cool d’avoir des fans aussi attentifs, assidus et rapides.
Bon, là, ça devrait être réparé !
Jim
Yep c’est bon.
Je vois ça.
C’est bizarre, parfois, ça passe tout seul, suffit de copier l’URL de l’image, et parfois, faut la charger sur l’ordi puis la glisser dans le message. Et la prévisualisation n’indique rien, bien souvent, et c’est seulement quand c’est posté qu’on peut vérifier si l’image s’affiche.
Va comprendre.
Jim
L’Internet ? T’es pas fou.
Youpi !
J’ai trouvé !
Reprenons :
Alors en fait, je me rends compte que mes archives de 2015 sont incomplètes (je ne sais plus où j’avais récupéré ces pages) et qu’en plus, les fichiers sur le blog de Dixon sont en meilleure qualité. En comparant avec ce que j’avais, je viens de me rendre compte qu’il a en fait vingt-deux pages, soit quatre de plus que dans mes archives. Du coup, hop, deuxième couche, en meilleure def (et réponse à la question : non, pas de back-up, juste le matos pour un épisode normal).
Partant du principe que Chuck Dixon a de meilleures archives que moi (logique), je me suis dit qu’il avait peut-être de meilleures archives que Quique Alcatena, alors j’ai fouiné un peu sur son blog.
Effectivement, Quique Alcatena a sélectionné des planches. Mais sur le blog de Chuck Dixon, un peu plus loin, il y a le deuxième épisode en entier (enfin, 21 pages, un compte un peu bizarre, mais davantage conforme aux pratiques de l’époque : peut-être en a-t-il oublié une, ou bien l’épisode est plus court).
Je les ai donc récupérées, car en plus elles sont en meilleure def que chez Alcatena. Les revoici :
Et comme on dit dans les milieux autorisés… bonne lecture !
Jim
On a vu précédemment que Chuck Dixon avait créé, dans Punisher War Zone Annual #1, un certain Cord, inventeur d’une armure appelée Phalanx et destinée à aider les pompiers, les sauveteurs, les infirmiers dans leur mission.
Comme il le précise sur sur blog, le scénariste et son responsable éditorial estiment que le personnage mériterait de revenir faire un tour de piste :
Here’s pencils for a never completed back-up of a character I created for a PUNISHER annual drawn by John Buscema. Editor Don Daley and I thought he was worth re-visiting.
Ils mettent donc en chantier une back-up, sans doute destinée à un autre Annual. C’est Flint Henry qui se charge du dessin. Ce dernier, au trait foisonnant, très organique, déformé, pour tout dire étrange, a déjà travaillé avec Dixon, notamment sur Lawdog, une série sous le label « Heavy Hitters » chez Epic / Marvel (tiens, encore un chouette truc des années 1990, tiens, ce label) puis plus tard sur une mini-série Man-Bat chez DC.
Rappelons-nous, Cord, inventeur d’une armure que les pègres du monde entier pourchassent, et co-responsable avec le Punisher d’un massacre de mafieux, a quitté sa femme et son foyer afin de les protéger.
Dans l’histoire courte concoctée par Dixon et Henry, on retrouve le personnage, qui vit dans une bourgade en tant que mécanicien. Il loge visiblement chez une habitante, et le fils de celle-ci découvre des photos renvoyant au passé de l’inventeur. Un jour, la violence débarque littéralement sur son perron, opposant les forces de l’ordre à un gang armé. Cord revêt alors son armure et se mêle de l’affaire. Après avoir aidé la police, à nouveau, il est contraint de fuir, dans la grande tradition des héros maudits de la télévision, devant tracer la route sans pouvoir jamais se fixer.
Les marges des planches identifient le récit comme « Phalanx ». Le titre est « HardShell » et Dixon l’évoque sous le nom de « Spartan ». Il semble que le nom Phalanx soit donc changé, sans doute pour éviter la confusion avec les ennemis des X-Men. Dixon ne précise pas pourquoi cette back-up n’a jamais été publiée.
Jim
Ron Adrian
On a vu plus haut que Chuck Dixon et Russ Heath ont travaillé sur une version western du Punisher, apparemment prévue pour Punisher War Zone (dans la série régulière ou dans un Annual ? On ne sait pas).
Sur son blog, Dixon poste quelques pages de ce chantier inachevé, parmi lesquelles des planches qu’on n’avait pas encore postées ici.
Donc… compléments :
(Soit dit en passant, le blog de Dixon, si l’on louvoie entre ses commentaires politiques, est assez passionnant. Ses souvenirs éditoriaux (par exemple, la rencontre avec Denny O’Neil dans les locaux de DC…) et l’évocation de ses travaux, dont les projets avortés, constituent une véritable mine.)
Jim