PUNISHER (Vol.1) #1-5 (autrement dit : CERCLE DE SANG)
C’est dès le début de 1986 (mais quelle drôle d’année pour les comic books !), d’après la couverture, que parait la première mini-série du Punisher, soit plus de deux ans après sa dernière apparition. Steve Grant assure le scénario et Mike Zeck gère le dessin et en partie la couleur… presque jusqu’au bout (j’y reviens plus tard).
Le Punisher est de retour en prison, celle de Ryker’s, après un passage en cure de désintox, puisqu’il avait été drogué (ce qui explique, d’après Grant, son attitude lors de sa précédente apparition dans Spectacular Spider-Man, et j’avoue, qu’à titre perso, cela me va bien). Evidemment, cela se passe plus où moins bien, mais il finit par retrouver une vieille connaissance, Puzzle. Evidemment, ce dernier veut se rappeler à son bon souvenir, mais c’était sans compter sur la pugnacité de Castle. Cette guéguerre en prison ne fait pas les affaires de Don Cervello, autre détenu, qui a un plan pour s’échapper, mais il faut pour cela que tout le monde se tienne tranquille. Il passe donc un accord avec le justicier.
Evidemment, quand le plan se met en marche, les malfrats trompent le Punisher, mais il finit par s’en sortir et empêcher la grande évasion, tout en sauvant le directeur de la prison et son adjoint.
Ce qu’il ne savait pas, c’est que ceux-ci sont en lien avec une organisation représentée par des civils haut placés, le Trust. Ce groupe est inquiet par la montée de la criminalité et souhaite aider le Punisher dans son combat. Celui-ci accepte de réfléchir au deal (qui n’a pas de contrepartie), mais dans un premier temps, se retrouve illégalement libre de mener son combat.
Dans le 2ème épisode, le Punisher ne perd pas de temps, et s’en va directement se débarrasser du Caïd. Sauf qu’en fait, c’est un guet-apens, et malgré la chute du haut de l’immeuble, après l’explosion du bureau, il survit, notamment grâce à Angela, qui passait (étrangement ?) dans le secteur.
Il comprend que le CaÏd voulait faire d’une pierre, deux coups, et se faire passer pour mort. L’annonce de celle-ci amènent les seconds couteaux à se battre (et s’éliminer) pour prendre la place. Ceux-ci décident de faire une trêve, mais se font décimer lors d’une réunion de réconciliation, pour une individu inconnu qui se fait poursuivre par le Punisher, et trouve la mort violemment dans le métro, non sans avoir fait quelques victimes innocentes. Cette guerre de gang tue également des innocents et Castle voit bien que la situation lui échappe. Ce qu’il en sait pas en revanche, c’est qu’il semblerait que le Trust le manipule, notamment par le biais d’angela, qui est en fait la maîtresse de son contact.
Pour reprendre la main, le Punisher tente d’organiser une nouvelle rencontre entre les gangsters restants, mais là aussi, fiasco, la faute à un homme qui porte le même costume que lui. En remontant la piste, il se rend compte qu’une armée de Punisher est au service d’un certain Coriander, qui s’avère n’être qu’un homme de paille d’Alaric, son contact à la Trust. Et Angela finit par se dévoiler, mais avec un flingue, cette fois-ci.
Le Punisher décide donc de remonter la piste, par le biais de l’adjoint de la prison (mais qui est tué par un faux Punisher), puis par le directeur, qui se suicide pour ne pas subir de courroux, après avoir donné l’adresse d’Alaric. Après avoir échappé une nouvelle attaque contre une armée de Pupu, Castle trouve la propriété, où il retrouve Puzzle, déguisé lui aussi. il comprend alors que ces hommes ont subi un lavage de cerveau. Mais piégé par Alaric, il est également en passe d’en subir un lui aussi…
…cependant, il a encore son matériel, ce qui lui permet de s’échapper de la chambre gazeuse, mais de se retrouver face à Puzzle qui a retrouvé ses esprits. mais celui-ci ne fait décidément pas le poids, et le résultat du combat amène les autres faux-punisher à fuir. Castle retrouve Alaric qui, sous la peur de mourir, dévoile tout à la presse.
Fin bis : Parallèlement à toute cette histoire, le Punisher était suivi par le fils d’un mafieux qu’il avait tué. Embrigadé par son oncle, le fiston n’a guère envie de tuer le justicier, qui, même en étant au courant de cela, continuait d’avancer dans ses recherches et sa propre vengeance. Finalement, un échange verbal amène le jeune homme à renoncer à une vengeance à laquelle il croyait à peine et pour laquelle il avait plus à perdre.
Fin ter : dernière scène, Angéla apparaît en voiture, mais le Punisher arrive à la faire changer de trajectoire, au point que le véhicule finit en balancier entre le pont et le vide. Le Punisher laisse là la femme avec son destin…
Pour une première mini-série consacrée au héros urbain, ça ne fait pas dans la dentelle. Le contraire eut été surprenant. Steven Grant reprend beaucoup d’éléments construits auparavant, mais s’affranchit par exemple du Journal de Guerre. La perte du van du Punisher, ainsi que de tout son historique doit y être lié. Cependant, il lui crée un nom, un prénom et une origine italienne, dès le 1er épisode. Autre spécificité, on voit le Punisher fricoter avec une jeune femme (en 1986, c’est l’heure de la sexualisation), là où jusqu’à présent, la gente féminine n’était que peu présente. Evidemment, pour l’auteur, ce n’était pas gratuit et surtout utile à son scénario.
Ce qui est intéressant, tout de même, c’est qu’au niveau des massacres, ça allait crescendo, et c’était presque devenu insupportable pour le « héros » de voir des innocents souffrir (et mourir) dans sa guerre. Il a donc une limite. La fin de la mini-série est d’ailleurs assez surprenante, comme s’il en avait soupé des tueries et qu’il voyait aussi également d’autres méthodes dans sa vengeance. ou qu’il mettait des degrés dans les crimes.
Le fil rouge du jeune fils de mafieux, embarqué malgré lui dans une vengeance qu’il ne voulait pas, pris entre deux choix, amène aussi l’auteur à mettre des limites dans la légitimité de l’action du Punisher.
On voit également un Punisher qui ne veut être dépendant de personne, qui essaie au maximum d’être autonome et solitaire.
Bref, Grant poursuit et confirme des éléments qui font la base du perso (et avec un ennemi qui deviendra récurrent), dans une mini-série calibrée pour le perso (sans super-héros), dynamique et qui sait apporter un peu de variété dans les scènes d’action.
Le premier (long) épisode de Mike Zeck est magnifique. Dès la première page, le Punisher en impose, on le reconnait de suite, même sans son costume. Vraiment un épisode de haute volée graphique, le meilleur des 5. Zeck montre aussi tout le dynamisme et l’explosivité des ses planches toutes au long des 4 épisodes. Les scènes de guérillas dans la prison font vraiment leur effet.
Sur les épisodes suivants, son style me semble moins léché, plus nerveux. Pris par le temps et des délais raccourcis parait-il (cf. les avis de Jim et Captain Fred), il n’assurera même pas le dernier épisode, assuré par Mike Vosburg, qui ne sera pas au même niveau que Zeck (bien loin, même, si bien qu’on n’en évoquera pas plus), malgré la présence, toujours, de John Beatty çà l’encrage (après, je en sais pas dans quelles conditions Vosburg a dû assurer le remplacement). D’ailleurs, Jo Duffy est même créditée comme dialoguiste pour cet ultime numéro.
NB : Panini a réussi à se planter dans la traduction du surtitre de la couverture du 5ème épisode, en mettant « 4ème épisode » au lieu de « 5ème épisode ». Le diable, les détails, tout ça …