REALISATEUR & SCENARISTE
Peter Hyams, d’après le roman de Arthur C. Clarke
DISTRIBUTION
Roy Scheider, John Lithgow, Helen Mirren, Bob Balaban, Keir Dullea…
INFOS
Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1984
En 1982, soit 14 ans après 2001 : L’Odyssée de l’Espace, Arthur C. Clarke a publié 2010 : Odyssée Deux, le deuxième volet de ce qui est devenu par la suite une tétralogie (avec les sorties de 2061 : Odyssée Trois en 1988 et 3001 : L’Odyssée Finale en 1997).
Dans ce second roman, qui se déroule sur fond de tensions entre l’Amérique et l’U.R.S.S., comme si la Guerre Froide ne s’était jamais arrêtée, une expédition menée par un équipage russo-américain se dirige vers Jupiter pour étudier l’étrange monolithe noir apparu des années auparavant et découvrir ce qui est arrivé à bord du Discovery One, événements qui ont conduit à la mort de quatre astronautes et à la disparition de David Bowman…
La Metro-Goldwyn-Mayer, qui avait distribué le chef-d’oeuvre de Stanley Kubrick en 1968, a rapidement montré son intérêt pour une adaptation cinématographique : le contrat fut signé fin 1982; le réalisateur Peter Hyams (un solide artisan qui venait de signer le très bon western spatial Outland avec Sean Connery) a été engagé peu de temps après (Hyams demanda d’abord la bénédiction de Stanley Kubrick qui lui répondit à peu près en ces termes : « n’aie pas peur, fais ton propre film »); Hyams collabora étroitement avec Arthur C. Clarke sur le scénario et la pré-production en 1983; le tournage de 2010 a eu lieu début 1984 et la sortie à la fin de cette même année.
Je ne connais pas l’oeuvre écrite de Arthur C. Clarke (j’ai du lire un seul de ses romans quand j’étais adolescent, je crois que c’était Les Enfants d’Icare), donc je ne peux pas juger de la qualité du matériel original. En ce qui concerne son pendant cinématographique, il est évident que 2001, L’Odyssée de l’Espace demeure un film qui se suffit à lui-même. Mais s’il n’a pas le mystère, la poésie, la fascination, le côté presque hallucinatoire du Kubrick, le long métrage de Peter Hyams ne manque pas d’intérêt, respectueux tout en proposant quelque chose de complètement différent, peut-être un peu trop explicatif (le scénario donne notamment une raison au comportement de HAL 9000) mais sans que cela réduise la tension progressive de ce véritable thriller spatial.
Visuellement, 2010, L’Année du Premier Contact est une très belle production…tant au niveau des décors et les maquettes que des effets spéciaux qui sont excellents. Peter Hyams est, comme souvent, son propre directeur de la photographie et il a concocté des plans superbes et puissants : l’abordage du Discovery; les sorties spatiales (dans lesquelles la peur de ces hommes qui ne sont pas tous des vétérans de l’espace est véritablement palpable); l’apparition du Monolithe géant, accompagnée de ce son si caractéristique…
Le contexte est également très intéressant, car ce qui se déroule sur Terre a immanquablement un impact sur les relations entre les membres de l’équipage du Leonov, russes et américains devant faire la part entre les impératifs politiques et la nécessité de coopérer pour survivre…
La distribution est impeccable : Roy Sheider (Les Dents de la Mer) reprend le rôle du Dr Heywood Floyd, tenu par William Sylvester dans le 2001 de Kubrick; Helen Mirren (Excalibur) est la capitaine du Leonov; John Lithgow (Les Aventures de Buckaroo Banzai) est l’ingénieur Walter Curnow et Bob Balaban (Rencontres du troisième type) est le Dr Chandra, créateur de HAL 9000. HAL 9000 a en version originale la même voix que dans 2001, L’Odyssée de l’Espace, celle de Douglas Rain.
2001 et 2010 (dont la fin m’a fait pensé à un Abyss avant l’heure) ont aussi en commun la présence au générique de l’acteur Keir Dullea, l’interprète de David Bowman qui réapparaît dans la deuxième moitié du métrage. Il est notamment au centre d’une scène épatante, une discussion entre un Heywood Floyd médusé et les différentes incarnations de David Bowman vues à la fin de 2001, L’Odyssée de l’Espace. Très bien joué, très bien monté, très efficace…