REALISATEUR & SCENARISTE
René Manzor
DISTRIBUTION
Alain Musy, Patrick Floersheim, Louis Ducreux, Brigitte Fossey…
INFOS
Long métrage français
Genre : action/thriller/horreur
Année de production : 1990
Représentant du cinéma de genre français, René Manzor, de son vrai nom René Lalanne, a débuté sa carrière cinématographique en 1986 avec Le Passage, drame fantastique bercé par le sirupeux tube de son frère Francis, On se retrouvera. Trois ans plus tard, il s’est une seconde fois associé avec ses frangins Francis et Jean-Félix pour ce 3615 Code Père Noël, pour lequel il a à nouveau dirigé son fils Alain, crédité à l’écran Alain Musy pour ses deux seules apparitions sur grand écran (il s’est ensuite spécialisé dans le domaine des effets spéciaux, travaillant sur de nombreuses superproductions américaines).
Les thèmes du cocon familial brisé, de l’innocence de l’enfance face à la violence du monde extérieur reviennent souvent dans le cinéma de Manzor. Le petit héros de 36-15 Code Père Noël est Thomas, un enfant surdoué qui vit avec sa mère et son grand-père dans une immense demeure. Son père est mort et sa mère dirige l’entreprise familiale, une grande chaîne de magasins de jouets. Thomas ne manque de rien, il a même transformé la maison en un gigantesque terrain de jeux, avec des passages secrets, des installations de caméras et des pièges dans tous les coins. Comme sa maman (jouée par Brigitte Fossey) n’est pas souvent là, il laisse libre cours à son imagination et croit toujours au Père Noël, ce qui lui vaut les moqueries de son seul ami.
Thomas a bien l’intention de prouver l’existence du Père Noël en se cachant et en filmant son arrivée. Mais sa nuit de Noël va tourner au cauchemar car l’homme à l’habit rouge et à la barbe blanche qui pénètre chez lui se révèle être un cinglé qui s’en prend aux gardiens et au chien de la famille avant de poursuivre Thomas dans toute la maison. .Il y a des idées interessantes dans ce 36-15 Code Père Noël. La maison et ses environs sont filmés tel un château de conte de fées évoluant dans une ambiance un peu suréelle (comme si les protagonistes étaient coupés du monde, dans une boule à neige) avant d’être contaminé par le mal, une sorte de « grand méchant loup ».
Plus connu pour sa prolifique activité de doubleur (il fut notamment la voix française de Robin Williams, Jeff Bridges, Michael Douglas, Ed Harris ou encore Christopher Walken), Patrick Floersheim affiche une présence solide et inquiétante en Père Noël tueur. Il est tout de même dommage que l’écriture de son rôle soit si limitée. L’un des défauts d’un long métrage divertissant par moments mais aussi très inégal. La réalisation de René Manzor est souvent maladroite dans ses effets, les changements de ton ne sont pas toujours très bien gérés et il manque un grain de folie qui aurait pu rendre certaines scènes plus efficaces.
36-15 Code Père Noël n’atteint donc pas ce qui aurait pu être son plein potentiel mais malgré cela, il y a des éléments (le travail sur les décors par exemple, très réussis), des visuels et passages qui font leur petit effet, particulièrement dans le dernier acte qui lorgne un un peu plus vers l’horreur. La noirceur de la scène finale, le regard hanté et l’ultime réplique du petit Thomas, mini-Rambo redevenu un enfant apeuré après son affrontement contre le monstre, touchent juste.
36-15 Code Père Noël a rétrospectivement été comparé à un Maman, j’ai raté l’avion (sorti en France un peu moins d’un an plus tard) avant l’heure et il est vrai qu’il y a des ressemblances notables. De quoi faire dire à René Manzor que John Hughes se serait un peu trop inspiré de son film après l’avoir découvert au Marché du Film du Festival de Cannes en 1989.