À DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE (Nathan Juran)

REALISATEUR

Nathan Juran

SCENARISTES

Christopher Knopf et Robert Creighton Williams

DISTRIBUTION

William Hopper, Joan Taylor, Frank Puglia, Thomas Browne Henry…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : 20 Million Miles to Earth
Année de production : 1957

Après les succès du Monstre vient de la Mer et des Soucoupes volantes attaquent, Ray Harryhausen et Charles H. Schneer décidèrent de renforcer leur collaboration en fondant Morningside Productions, une société de production développée principalement autour de projets qui mettaient en valeur les talents d’animateur en stop-motion de Ray Harryhausen.
Le créateur rêvait déjà d’autres horizons, de fantasy, de couleurs, de décors exotiques, mais en 1957 le filon des films de science-fiction à base de grands monstres n’était pas encore tari (ce fut d’ailleurs l’année la plus prolifique dans ce genre particulier) et la demande était encore forte.

À des millions de kilomètres de la Terre suit donc une nouvelle fois fidèlement le modèle des films qui ont précédé et met en scène une créature venue des profondeurs de l’espace qui sème la terreur dans une grande ville. Ray Harryhausen, plus impliqué dans les décisions de production, a pu cette fois-ci imposer Rome comme lieu de l’action (et comme il avait toujours voulu visiter l’Italie avec sa femme, il a fait d’une pierre deux coups) et l’extra-terrestre est en partie basé sur un de ses concepts abandonnés, The Giant Ymir.

Ymir, qui est le nom officiel de la créature (même si elle n’est jamais désignée par ce terme à l’écran), est un extra-terrestre ramené de Vénus par une expédition américaine. D’abord être de petite taille surgissant d’un cocon, il grandit de plus en plus sous l’effet de l’atmosphère terrestre et commence à semer la panique. Au début, le vénusien mi-humanoïde mi-lézard ne se montre pas dangereux…mais attaqué de toutes parts, il devient de plus en plus agressif…

Pour son quatrième film en tant que responsable des effets spéciaux, Ray Harryhausen avait affiné sa technique…les mouvements sont de plus en plus fluides, les postures sont très naturelles (la manière dont Ymir se comporte après son réveil du cocon est assez savoureuse) et surtout le visage de la créature est très expressif (même plus que celui de l’acteur principal, diront certaines mauvaises langues). Déplacé de son habitat naturel et plongé dans un monde qu’il ne comprend pas, Ymir évoque par moment King Kong et son destin tragique.
Les scènes d’anthologie ne manquent pas : la sortie du cocon, Ymir qui bat la campagne, l’affrontement contre un éléphant dans les rues de Rome et le final dans le Colisée figurent parmi les moments les plus marquants d’une série B qui n’évite certes pas les clichés tout en demeurant très divertissante grâce à un rythme enlevé et des trucages qui n’ont rien perdu de leur charme.

À la réalisation, on retrouve d’ailleurs un habitué du genre, Nathan Juran, particulièrement prolifique en cette année 1957 puisqu’il réalisa également La Chose surgit des ténèbres (la chose en question étant une mante religieuse géante) et Le Cerveau de la Planète Arous. Nathan Juran est le metteur en scène qui travaillera le plus souvent avec le duo Ray Harryhausen/Charles H. Schneer : il retrouvera les deux compères pour Le 7ème voyage de Sinbad l’année suivante et Les Premiers Hommes dans La Lune en 1964.

Le héros est ici campé par William Hopper (La chose surgit des ténèbres, La Conquête de l’Espace)…et dans le rôle du chef des armées, c’est à nouveau Thomas Browne Henry (Les Soucoupes volantes attaquent) qui s’y colle…cette vieille baderne de Morris Ankrum ne devait pas être disponible.

À des millions de kilomètres de la Terre fut à nouveau un succès au box-office. Il s’agit du dernier film en noir et blanc de Ray Harryhausen et également du dernier long métrage dans lequel il n’anima qu’une seule créature. Place aux couleurs chatoyantes, à la grande aventure en costumes et aux décors fastueux, place aux monstres de légende…place à Sinbad, Gulliver, le capitaine Nemo et Jason et ses Argonautes !

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Jay Fife :

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Anselmo Ballester :

La couverture de l’adaptation en roman-photos dans la revue française Star Ciné Cosmos :

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