REALISATEUR
Nathan Juran
SCENARISTE
Ken Kolb
DISTRIBUTION
Kerwin Mathews, Kathryn Grant, Richard Eyer, Torin Thatcher…
INFOS
Long métrage américain/britannique
Genre : aventures/fantastique
Titre original : The 7th Voyage of Sinbad
Année de production : 1958
Le Septième Voyage de Sinbad a marqué un tournant dans la filmographie du magicien des effets spéciaux Ray Harryhausen. Du Le Monstre des Temps Perdus à The Strange World of Planet X, ses premières créatures se mouvaient dans des histoires de science-fiction mâtinées de film catastrophe se déroulant à l’époque moderne. Le succès aidant, Ray Harryhausen a pu imposer de plus en plus ses idées et monter avec son fidèle collègue le producteur Charles H. Schneer des fantaisies situées dans un passé romantique, des grandes aventures épiques peuplées de héros au grand coeur, de méchants très méchants…et de monstres en tout genre !
Librement inspiré par les exploits de Sinbad le marin relatés dans Les Mille et Une Nuits, Le Septième Voyage de Sinbad est le premier volet d’une trilogie qui sera complétée au début des années 70 par Le Voyage Fantastique de Sinbad et Sinbad et l’Oeil du Tigre. Ces longs métrages étaient particulièrement chers au coeur de Ray Harryhausen puisqu’il participa à la conception des histoires parallèlement à la conceptualisation du superbe bestiaire fantastique.
L’action ne met pas beaucoup de temps à démarrer. Le capitaine Sinbad navigue vers Bagdad en compagnie de la femme qu’il aime, la princesse Parisa. Son bâteau fait escale sur l’île de Colossa, afin de s’occuper du réapprovisionnement. C’est alors qu’apparaît Sokurah, un magicien, poursuivi par un gigantesque cyclope (l’une des créations les plus emblématiques de Ray Harryhausen). Sokurah a volé la lampe magique dans le trésor du monstre et celui-ci compte bien la récupérer. Sinbad sauve Sokurah, mais dans la précipitation le cyclope reprend la lampe…
De retour à Bagdad, Sokurah, obsédé par l’idée de remettre la main sur la lampe et son grand pouvoir, tente de convaincre le sultan de monter une expédition pour retourner sur Colossa, mais ses plans sont contrecarrés par Sinbad. Pour le contraindre, il miniutarise la princesse et informe Sinbad et le sultan que la coquille d’un oiseau Roc est l’ingrédient principal de l’antidote qui lui rendra sa taille normale. Et bien évidemment, les oiseaux Roc ne vivent que sur Colossa…
Ceci n’est que le début d’une aventure merveilleuse, aux nombreux rebondissements rythmés par la partition musicale du grand Bernard Herrman. La solide réalisation est l’oeuvre de Nathan Juran, artisan de la série B qui n’en était pas à sa première collaboration avec Ray Harryhausen puisqu’il a signé l’année précédente À des millions de kilomètres de la Terre. Et il a à nouveau dirigé les acteurs Kerwin Mathews et Torin Thatcher dans Jack le Tueur de Géants en 1962.
Kerwin Mathews et Torin Thatcher ont d’ailleurs reproduit fidèlement leurs prestations dans Jack le Tueur de Géants en campant des personnages aux caractéristiques identiques. Le Septième Voyage de Sinbad a rendu célèbre Kerwin Mathews, qui s’est ensuite spécialisé dans les rôles de héros athlétiques comme dans Les Voyages de Gulliver (autre production estampillée Ray Harryhausen) et même en France où il a incarné OSS117 à deux reprises.
Mais si la distribution est de qualité, les véritables stars du Septième Voyage de Sinbad restent les créatures de Ray Harryhausen qui évoluaient ici pour la première fois en couleurs. Et il y a de quoi être diverti avec les cyclopes, la femme-serpent, les oiseaux Roc, le dragon…et mon petit chouchou qui est au centre d’une de mes scènes préférées, le combat qui oppose Sinbad à un squelette animé par la magie de Sokurah, qui préfigure une scène inoubliable de Jason et les Argonautes (deux moments forts de l’art de Ray Harryhausen auxquels Sam Raimi a rendu un vibrant hommage dans son Evil Dead III : L’Armée des Ténèbres).