Discutez de Abaddon
Je crois qu’il faut mettre ça ailleurs. Ci-dessous, les éléments de l’intégrale.
On le lit d’une traite, partagé entre fascination et curiosité…
C’est avec lui qu’ont démarré les éditions Ici Même. C’est avec lui que Shadmi a été révélé au public : Abaddon.
Depuis, Koren Shadmi a cumulé les romans graphiques formidables et les succès : Love Addict, Bionique, Le Voyageur…
Aussi, il était grand temps de permettre à tous de découvrir ou redécouvrir cette perle noire, ce roman graphique délicieusement anxiogène, enfin édité ici en un volume unique.
Un jeune homme vient visiter une chambre à louer dans un appartement. L’endroit est immense, classieux, l’affaire est vite conclue avec les autres locataires. Mais voilà que bien vite, le nouvel arrivé découvre qu’il ne peut plus sortir… pas davantage que les autres occupants. La porte par laquelle il est entré semble condamnée, comme le sont les fenêtres, et toute autre issue.
Ainsi commence Abaddon, roman graphique de Koren Shadmi, jeune New-Yorkais d’origine israélienne. Ainsi commence un cauchemar polymorphe, où l’auteur, dans un graphisme très personnel et fascinant, alterne le quotidien emmuré des cinq protagonistes et les cauchemars du héros, hanté par des images de guerre.
Immédiatement, le lecteur est pris au piège, happé par l’angoisse, et l’on n’aura de cesse de tenter de trouver une explication à cet enfermement.
Ce bijou noir n’est pas sans évoquer Le Locataire chimérique de Topor, où drame et comique se côtoient avec talent.
Ici Même Editions
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Bérengère Orieux
Date de parution : 16/04/2021
Format : 30 x 22 cm
248 pages couleur
Couverture cartonnée
EAN : 9782369121015
Comics VF > Divers, ça te semble convenir ?
Jim
Ouais
Merci
Cool.
Jim
Je garde un très bon souvenir de cette double lecture. Une atmosphère particulière (la colorisation y joue d’ailleurs).
Et puis cette histoire.
Mais difficile de s’épancher, gardons tout cela mystérieux.
En tous les cas, je conseille vivement !
Ok, je prends.
En espérant que ça te plaise.
Curieux de ton retour.
Y a un mec qui en parlé au club de lecture auquel je participe, ainsi que d’une autre de ses BD, Le Voyageur.
Je vais également me procurer Abaddon (et si ça peut soutenir)
Le dessin est convaincant
Très belle réussite que cette bd qui mêle sentiment d’enfermement et un léger érotisme dont la fonction est déterminante.
Une première partie dans l’appartement où La femme articule les désirs de tous, piégeant chacun et une seconde partie, qui redouble la première et où se démontrera qu’aucune porte de sortie n’existe réellement tant tout tourne autour d’un objet agalmatique qui succède à La femme dans sa fonction, renouvelant le piège de la première partie dans un circuit plus large qui aboutit pourtant au même.
De mémoire, rarement la névrose n’aura été aussi bien retranscrite, mettant en scène le leurre qui structure le désir ainsi que le fonctionnement de la pulsion. Pas nécessaire d’en faire le détails sans dire en moins bien et en jargonnant ce la bd transmet si brillamment.
Souvenir d’une citation : le névrosé s’invente des portes de sortie dont il se plaint de ne pas avoir la clef. Comment ne pas y entendre le propos de l’auteur ?
Le style du dessin fait ici narration, aussi expressif que vaporeux, comme onirique, empêchant tout saisie véritable.
On ne fait que tourner autour de l’objet convoité en le ratant à chaque fois, assurant la répétition et l’oubli.
Mention spécial à un « c’est tout ? » qui fixe le propos qui se répète aussi bien comme commentaire que dans l’histoire elle-même et qui s’adresse au lecteur autant qu’il est formulé à lui-même par le personnage. Pris dans un piège qui d’en savoir la dimension de leurre n’empêchera pas d’y retomber encore et encore, surtout lorsqu’on cherche à ne pas.
La fascination érotique trouvera ses ressorts dans la suite, entre désir de l’Autre et fantasme Œdipien, sans pour autant permettre aucune fuite. C 'est tout ? Oui, mais on n’en sort pas. Toxique dit l’époque.
Si Abaddon est l’enfer d’un monde sans dieu alors l’'enfer ici ce n’est pas les autres, c’est la structure de notre désir.
Je vais poursuivre avec le voyageur et merci @Hugolino et les autres pour la découverte.
Ouais bon je m’en doutais un peu, tu y as lu des trucs que je n’ai pas vu, ou en tous cas, pas comme ça.
Ton retour me donne envie de le relire avec ces notions d’analyses en tête.
Content que ça t’ai plu.
Shadmi avait créé Love addict, après Abaddon, mais pour le coup, je n’avais que peu adhéré. Où il était question de désir, encore, mais sur fond d’application de rencontres.
Je lirai vos retours sur Le Voyageur pour voir si je prendrais ou non.
Tu peux le tutoyer.
(Sinon, j’ai mis le mien)
Que je n ai pas lu pour ne pas me spoiler mais que je lirai sans faute.
Ca va pas te divulgâcher grand chose… si j’en crois ton analyse ci-dessus.
J’ai toujours ce truc de ne lire les retours des autres qu’après lecture, pour éviter les spoils, mais donc de ne pas me laisser embarquer par les conseils, faute de les avoir reçus.
Mais j’irai lire.
Tu as raison. Je fais peesque pareil.
Parce qu’en lisant l’avis 3 ans plus tôt j’ai le temps d’oublier et de relire.
(Et comme j’ai rien compris à l’analyse de nemo, je suis serein)
C est fait exprès. Seuls ceux qui ont lu peuvent capter. Et encore.
Clin d’œil
J’ai pas la 4G.