ABSOLUTE CARNAGE #1-5 (Donny Cates / Ryan Stegman)

Il n’a pas toujours été gâté, comme avec la série de Daniel Way qui est très fameuse par la complexité inutile de ses scénarios qui la rendait incompréhensible !

J’ai également été surpris de l’attachement qu’il a su créer entre le perso et moi en quelques numéros seulement, avec pourtant des ficelles plus qu’éculées dans les comics comme le fils caché ou la maltraitance subie durant l’enfance.

Il y serait carrément à sa place, même si je suis très content pour l’instant de la prestation de Spencer (au contraire des avis exprimés sur ce forum :wink: ).

Il prétend aussi avoir un « plan pour cinq ans » sur Batman, mais bon, je ne suis pressé de le voir quitter l’écurie Marvel, ou tout du moins pas avant d’avoir fini son arc au long cours sur Thanos !

Je crois que j’ai réussi à éviter ça, puisque je ne m’en souviens pas du tout.

J’ai l’impression que Cates n’a pas peur des clichés (que ce soit sur ses trucs pour Marvel ou sur ses trucs indés). C’est son approche des péripéties qui change.
Pour en revenir à Brock, c’est peut-être aussi parce que personne n’avait vraiment creusé le personnage, son passé, sa famille, sa jeunesse. Il me semble que Cates y a trouvé un bac à sable encore vierge (mais je connais somme toute assez mal le personnage), ce qui permet de créer des choses susceptibles d’accrocher les lecteurs.

Oh oui, j’ai bien l’impression que le Titan fou va revenir : vu qu’il le traîne de série en série, je le vois bien déjà réapparaître dans Thor (dont il faudrait que je reprenne la lecture, mais Cates m’a plutôt échaudé sur ce coup-là…).

Jim

Il me semble que le passé de Brock était déjà évoqué durant les 90’s, mais peut-être pas sous le même angle. Que les spécialistes nous éclairent !

La toute fin de ses GotG me donnaient bien l’impression qu’il n’en avait pas fini avec lui ! Et le ton volontairement cosmique de ses Thor paraît propices à ce retour (pour ne pas dire qu’il écrit ainsi le titre pour justifier d’y ramener le Titan fou). J’ai bien aimé le lancement du titre, puis les épisodes m’ont moins emballé, mais le dernier en date a bien remonté le niveau je trouve !

Oui, je crois qu’il a laissé Thanos dans un état intéressant, qui lui permettrait de le faire revenir sous une forme un peu différente. De quoi changer un peu la perception qu’on a du personnage.

Jim

J’aimais beaucoup ce qu’il fait jusqu’à présent, mais il m’a un poil déçu sur les derniers récits que j’ai lu de lui. Que ce soit absolute carnage, qui aurait dû rester un arc de la série. Parceque faire un cross over sur une histoire qui est juste un prologue c’est un peu too much, bon sur ce coup là c’est marvel qui foire. Où sur sa reprise de thor, ici il évacue super vite tout ce qu’Aaron a construit ces dernières années.
Je reste assez friand de ses gardiens. Et venom reste intéressant.

Je suis en train de lire le cross-over, et je dois avouer que j’aime bien. J’en suis assez épaté, parce que si je n’aime pas trop Venom en général, je déteste Carnage, qui remplit à mes yeux tous les critères de la surenchère idiote et encombrante.

Et pourtant, Cates parvient à le rendre intéressant. D’une part parce qu’il donne un passé cohérent au personnage (dans l’one-shot Web of Venom: Carnage Born), et d’autre part parce qu’ici, il met en scène le criminel en stratège cruel qui a un plan et qui s’y tient, bien au-delà du simple tueur sadique que nous avaient proposé Michelinie et Bagley et qui, avais-je l’impression, n’avait guère évolué depuis (mais il est vrai que je n’ai pas lu les récits récents).

Le premier épisode de la mini-série fait le point sur la situation (celui qui n’a pas lu l’one-shot cité ni la série Venom possède les informations essentielles) et se présente sous la forme d’un gros numéro, l’équivalent de trois épisodes, ce qui est rendu palpable par le chapitrage de l’ensemble. On se rend bien compte que l’intrigue semblait prévue pour une série mensuelle avant de donner naissance à quelque chose de plus gros.
Y a vraiment de chouettes passages. La confrontation dans le bar est à la fois pleine d’humour et assez intense. J’aime aussi le sens des ellipses du scénariste, ou sa capacité à nous laisser sur un cliffhanger de mi-parcours, montrant les personnages face à une révélation qui ne sera expliquée au lecteur que quelques pages plus tard. C’est ingénieux et ça permet de soutenir le rythme de ce récit au long cours. On sent également que ces séquences bénéficient d’un aménagement : pourquoi insister sur une révélation puisqu’elle sera expliquée deux pages plus loin, là où des bulles éclatées et des volées de points d’exclamation auraient été utilisées en cas de feuilleton ?
Bon, cela dit, on peut se demander pourquoi Marvel n’a pas fait une mini-série en sept épisodes, en donnant à chaque chapitre son fascicule, au lieu de cinq ? À part l’envie de faire raquer beaucoup de blé aux acheteurs d’un énième numéro 1 ?
L’autre truc cool de l’événement, c’est que Cates va vraiment faire le point sur l’état des personnages. Sous le prétexte de rassembler les « codices » des différents porteurs de symbiotes, il fait le ménage ou bien ressort du placard quelques personnages, comme Norman Osborn. La portée éditoriale du projet nourrit l’intrigue, et réciproquement.

Jim

Moi j’en sors mitigé. J’ai adoré les 2 premières parties et apprécier le dernier numéro mais l entre deux m’a quelque peu ennuyé.

La série de Conway et Perkins l’utilisait intelligemment, d’abord en croquemitaine, puis en le liant à Chthon. C’était un peu Carnage (et Eddie Brock) contre l’équivalent Marvel de Cthulhu.
J’avais beaucoup aimé, alors que comme toi je n’ai rien pour Carnage, et beaucoup contre.
(j’en parle plus ici)

Je lis en parallèle la série Venom, qui est plutôt sympa (centrée autour du jeune Dylan) et peut-être même plus intéressante que la mini principale. Je trouve que Cates s’en sort très bien dans la gestion des deux actions parallèles. Là où je suis un peu déçu, c’est que le lettreur Clayton Cowles n’utilise pas toujours les mêmes effets dans les bulles d’une scène figurant dans l’une et l’autre série. Dommage. Mais c’est un défaut secondaire.

J’imagine qu’au-delà du premier épisode, l’événement tire un peu à la ligne.

J’en ai entendu beaucoup de bien, mais le nom de Conway n’a pas pesé assez lourd par rapport à l’effet répulsif que m’évoque celui de Carnage. J’irai lire ton avis, cela dit.

Jim

Boah, Conway/Perkins/Chthon, quand même. :wink:

Je suis pas fan de Perkins : trop photo-réaliste pour moi.

Chthon, je ne savais même pas.

Jim

Bon, faut peut être que je remette le nez dans Absolute.
Par contre, la minimaxi de Conway est vraiment sympa

Là, je viens de lire le troisième, et j’ai été bien cueilli par un retournement de situation.

Jim

Le bouquin est tombé par terre quand tu t’es endormi ?

ça a été le plus gros « retournement » dans mon cas.

Je ne suis pas fan non plus du personnage, qui est un peu « trop tout » : trop extrême et trop exploité par rapport à son potentiel, peut-être aurait-il fallu qu’il soit juste utilisé une fois pour montrer à Eddie ce que donnerait un symbiote infectant un psychopathe, puis qu’on soit passé à autre chose. Il reste quelques histoires intéressantes, je pense à l’excellente mini-série liée à l’event Axis où un Carnage « inversé » tente de faire le bien, mais avec sa grille de lecture bien personnelle.

Purée.
Hé bin, j’aime bien. J’aime même beaucoup.
Bah zut alors, je suis épaté.

Donc, le deuxième épisode (qui, si l’on estime que le premier est constitué de ce qui aurait pu être trois chapitres, serait donc le quatrième volet), enquille sur les événements en proposant une surenchère de la baston : Kasady est arrivé dans l’asile puis a libéré Osborn (qui se prend pour Kasady depuis les derniers Amazing de Slott). Spider-Man version Parker et là, et ça défouraille.

Le seul petit reproche que je ferais est adressé à Stegman, qui donne à Kasady et Osborn, sous leur forme vénomisée, une allure si comparable que parfois la narration s’y perd… et moi avec.
Donc ici, le principe est simple : Kasady est à la recherche des anciens porteurs de symbiotes, afin de leur retirer leur « codex » (une sorte de trace résiduelle servant de connexion à l’esprit de ruche), dans le but de réveiller le dieu Knull dont l’ombre plane sur la série depuis le premier arc, avec le dragon « Grendel ». Ce qui conduit à croiser le chemin du Scorpion et de l’autre Spider-Man, Miles Morales. L’épisode prend des allures de récit de zombies ou d’infectés à mesure que l’influence de Kasady se répand sur les autres personnages. Ce chapitre réserve son lot de baston, c’est essentiellement de la tension, mais ça fonctionne très bien.

Le troisième épisode montre Brock revenir dans sa cachette. Il croit y trouver le Maker, mais c’est en réalité Spider-Man et les Avengers qu’il croise (les événements sont expliqués dans la série Venom : d’ailleurs, le sens de lecture proposé à la fin des épisodes n’est pas parfait, et j’ai lu le cross-over et la série mensuelle dans un ordre un peu différent afin que les événements soient plus souples dans leur enchaînement, mais bon, ce n’est qu’un détail.
Et là, Cates nous réserve une belle surprise, avec une mise en scène qui nous conduit à prendre un personnage pour un autre. C’est plutôt chouette, et rusé, d’autant qu’il y a un petit indice pourtant bien visible et dont on ne se rend compte qu’après avoir été berné (enfin, vous peut-être pas, mais moi je me suis fait avoir… et je dois avouer que j’aime bien ça, ça veut dire que les auteurs se sont bien débrouillés).

Ce troisième volet se conclut alors que le symbiote de Brock décide que ce dernier est trop faible et choisit d’infecter Hulk. S’ensuit une grosse baston, dans le quatrième épisode, mais Cates a le bon goût de ne pas s’attarder sur cette empoignade de géants et de plutôt s’intéresser à la stratégie d’Eddie.

Ce qui nous vaut un de ces moments dont le scénariste a le secret, où un homme complètement dépassé par les forces qu’il affronte décide pourtant de tout donner. Je me répète, mais c’est une de ces séquences où je retrouve les qualités d’un God Country, preuve que ce récit n’était pas une erreur de parcours.
La fin de l’épisode joue encore sur une fausse piste : on a droit à une voix off, celle de Brock, placée dans les intercases noirs, et qui nous laissent entendre qu’il « sent » quelque chose. On pense bien entendu que ce quelque chose, c’est Knull réveillé. Et en fait, non, c’est… « l’espoir ».

Et en fait, Brock décide d’absorber tous les codex recueillis (par ce traître de Maker) et de devenir plus puissant que Kasady (lui-même déjà assez balaise).

Une fois de plus, le scénariste prend le contre-pied des attentes du lecteur. En effet, souvent, dans ce genre de récits reposant sur l’accumulation de pouvoir, la résolution se fait soit en sapant le pouvoir à sa base (débrancher l’appareil, casser le Cube Cosmique, jeter l’anneau dans le volcan…) soit en laissant le possesseur en acquérir davantage jusqu’à ce qu’il explose / implose / s’endorme / accède à la révélation / croule sous son propre poids…
Et là, Cates joue la carte de la surenchère totale. Il rend ses personnages plus puissants qu’avant, et gère sa conclusion autour de deux axes : la grosse baston, le duel colossal d’un côté, et l’acceptation des conséquences de l’autre.

Tout ceci à l’avantage de bien connecter le cross-over à la série mensuelle, où il s’enracine et qu’il nourrit à son tour, et de jouer sur la carte de la responsabilité, des conséquences, et de la capacité à assumer qu’ont ses personnages. Qui plus est, toujours dans le cadre de la vaste entreprise consistant à ranger les jouets et à faire un sort à tous ces symbiotes qui traînent, il fait le point sur la relation entre Venom et Spidey.
Et enfin, il finit sur une dernière page qui joue sur les ressorts émotionnelles de Brock et sa famille.

Bref, bilan carrément positif pour cet événement dont je n’attendais rien et que je n’aurais sans doute pas lu si je n’avais pas jeté un œil aux premiers épisodes du mensuel. Et ça, je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas eu besoin de documentation pour une traduction. Comme quoi, ça tient à peu de choses.

Jim

On n’est pas près d’être déconfiné !

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2020 est vraiment une année bizarre.

Jim est atteint par le coronavirus : il a perdu son goût.

Tori.

Hahahahahaha.
(Riez pas avec ça : je viens d’apprendre qu’un pote dessinateur a été atteint le mois dernier. Bon, ça va, il a l’air requinqué, mais il a failli perdre plus que le goût.)
Au-delà de ça, je suis le premier surpris : je ne m’attendais pas à être embarqué dans l’aventure avec autant d’enthousiasme !

Jim