Comédie/science-fiction/horreur
Long métrage espagnol/français
Réalisé par Alex de la Iglesia
Scénarisé par Alex de la Iglesia et Jorge Guerricaechevarria
Avec Antonio Resines, Alex Angulo, Frédérique Feder, Juan Viadas…
Titre original : Acción mutante
Année de production : 1993
L’espagnol Alex de la Iglesia a fait ses débuts au cinéma en tant que décorateur à la fin des années 80 avant de se faire remarquer grâce à Mirindas asesina, un court-métrage tourné en 1990. C’est après avoir vu ce petit film d’une dizaine de minutes que Pedro Almodovar a contacté Alex de la Iglesia, lui proposant de financer son premier long métrage. Pas encore trentenaire, Alex de la Iglesia s’est donc lancé dans ce qui est devenu la base de son univers cinématographique principalement porté sur l’humour noir et le décalage des genres avec le (déjà) frappadingue Action Mutante.
Dans un futur proche…qui est maintenant notre passé (en 1993, ce futur proche était l’année 2012), la société a rejeté toutes les personnes handicapées et celles qui ne rentrent pas dans les canons de beauté. Des terroristes qui se voient eux-mêmes comme des « mutants » ont décidé de prendre les armes pour débarrasser le monde des gens beaux et superficiels. Mais comme le montre le très drôle pré-générique, les gars sont complètement ineptes. Ils attendent la sortie de prison de leur chef Ramon qui a monté un dernier coup, l’enlèvement de Patricia, la riche héritière du milliardaire Lord Orujo…
Le kidnapping a lieu le jour du mariage de Patricia. Et vu que les membres d’Action Mutante ont tous un pète au casque (les riches présentés comme des décadents vulgaires ne valent guère mieux), les choses dégénèrent rapidement et tournent au bain de sang. Les Action Mutante perdent deux hommes mais réussissent à s’emparer de Patricia et organisent le rendez-vous pour la rançon sur une planète minière isolée. Et comme il n’y a pas vraiment de héros dans cette histoire, la confiance ne règne pas parmi les activistes…ils ont bien raison car Ramon compte bien garder l’argent pour lui-même…
Le voyage vers la planète Axturiax vire au règlement de comptes bien gore et les ennuis de Ramon et de Patricia, qui s’amourache de son kidnappeur façon Syndrome de Stockholm, ne s’arrêtent pas là. La galerie de personnages est savoureusement grotesque (les mineurs d’Axturiax qui n’ont plus vu de femmes depuis des années sont tous de gros dégénérés) et les péripéties s’enchaînent sur un rythme aussi chaotique (notamment une ellipse qui rend une transition pas très compréhensible) que jubilatoire avant un final façon défourraillage de western où tout le monde en prend pour son grade.
Sur Action Mutante, Alex de la Iglesia a travaillé pour la première fois avec Jorge Guerricaechevarria, qui restera ensuite son co-scénariste régulier. Et parmi la distribution, on retrouve de sacrées trognes qui feront partie de ses acteurs fétiches comme Alex Angulo (déjà l’affiche de son court métrage Mirindas asesina) et le truculent Santiago Segura (notamment connu en Espagne pour la série des Torrente).