PERDITA DURANGO (Alex de la Iglesia)

Action/thriller/horreur
Long métrage américain/espagnol/mexicain
Réalisé par Alex de la Iglesia
Scénarisé par Alex de la Iglesia, Barry Gifford, David Trueba et Jorge Guerricaechevarria, d’après le roman de Barry Gifford
Avec Rosie Pérez, Javier Bardem, James Gandolfini, Alex Cox, Screamin’ Jay Hawkins…
Année de production : 1997

Le personnage de Perdita Durango a été créé par Barry Gifford pour son roman Wild at Heart: The Story of Sailor and Lula, adapté par David Lynch au cinéma peu de temps après sa sortie. Dans Sailor et Lula, Perdita a un rôle secondaire et elle est incarnée par l’italienne Isabella Rossellini. Gifford a écrit deux autres livres se déroulant dans cet univers, le dernier étant 59° and Raining: The Story of Perdita Durango. L’adaptation a failli être réalisée par l’espagnol Bigas Luna (Jambon, Jambon) qui avait envisagé Madonna puis Victoria Abril dans le rôle-titre. Après son retrait, le projet est revenu à son compatriote Alex de la Iglesia…

Remarqué grâce à ses deux premiers délires sur pellicule, Action Mutante et Le Jour de la Bête, Alex de la Iglesia signait là sa première co-production avec les U.S.A., en emmenant avec lui des collaborateurs fidèles comme son co-scénariste Jorge Guerricaechevarria et l’acteur Santiago Segura à qui il a réservé un petit rôle bien frappé. Les années 90 n’ont pas manqué de longs métrages sur des tueurs en cavale (Tueurs nés, Kalifornia, Une Nuit en Enfer…) et Alex de la Iglesia a su se distinguer grâce à son cocktail personnalisé de romance, de sexe, d’humour très noir, d’horreur et d’action saignante.

Perdita Durango (électrisante Rosie Pérez) est une femme hantée par la mort violente de sa soeur. À la frontière mexicaine, elle fait la rencontre de Roméo (campé par un Javier Bardem affublé d’une coiffure improbable…ce qui ne sera pas la première fois de sa carrière), un escroc qui tombe sous son charme. Beau parleur, Roméo prétend être un prêtre de la Santeria et déterre des cadavres pour ses cérémonies en sniffant de la coke. Un jour, il reçoit l’ordre de transporter un camion rempli de foetus destinés à l’industrie cosmétique pour le compte d’un mafieux. Perdita le convainc de kidnapper un couple de petits blancs pour faire cette fois un véritable sacrifice afin de leur assurer la chance pour leur mission. Les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu…

Peuplé de personnages plus grotesques les uns que les autres, Perdita Durango est un road-movie sexy et imprévisible, marqué par des ruptures de ton souvent savoureuses. L’ensemble n’est pas totalement maîtrisé, le film est même un peu trop long pour son propre bien (et je garde une préférence pour les deux précédents de Alex de la Iglesia), mais la mise en scène est énergique et le récit est traversé par de nombreuses fulgurances, dans la façon dont les flashbacks sont amenés, dans l’expression de passions débridées et dangereuses, dans l’évocation de l’amour du cinéma avec la belle référence à Vera Cruz de Robert Aldrich.

Mention spéciale également au regretté James Gandolfini, en flic pugnace qui s’en prend plein la gueule du début à la fin, le meilleur gag récurrent. Et malgré ce qui s’est passé, impossible de ne pas ressentir une certaine tristesse pour Perdita, qui finit son aventure comme elle l’a commencée, sans direction à donner à sa vie…

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