AFTERLIFE WITH ARCHIE #1-10 (Aguirre-Sacasa/Francavilla)

Quand il n’y a plus de place en enfer, ils reviennent… à Riverdale!

Le scénariste Roberto Aguirre-Sacasa a été engagé par l’éditeur Archie Comics pour s’occuper d’une nouvelle série régulière, en collaboration avec le dessinateur Francesco Francavilla, confrontant le célèbre groupe de lycéens à la menace zombie.
Les deux premiers arcs ont pour titre « Escape from Riverdale » et « Betty R.I.P. ».

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[size=85]Couverture variante de Life with Archie #23[/size]

Lien
Le site de l’éditeur: archiecomics.com

C’est une bonne nouvelle. :slight_smile:

[size=200]INTERVIEW DE ROBERTO AGUIRRE-SACASA[/size]

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[size=150]INTERVIEW DE ROBERTO AGUIRRE-SACASA[/size]

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Source: www.comicbookresources.com

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Source: www.newsarama.com

Jamais lu un comics Archie de ma vie, mais là, c’est tentant. Francavilla est de plus en plus impressionnant.

Ouate de phoque ???

Cellulose de cellulite phocidéenne, bien-sûr. Tu savais pas ?

Moi non plus, je ne connais pas bien (je connais mieux les parodies qu’en ont fait des gens comme Harvey Kurtzman dans Help!, voire les déclinaisons par Stan Lee dans Millie the Model…), mais il y a un jour ou deux, je suis tombé sur une couverture d’un comic book intitulé Life with Archie, et là, je me suis dit qu’il fallait que je cherche.
Parce que, en fait, je ne connaissais que la série Archie, qui a débuté en 1942 je crois, et je pensais que c’était une institution qui roulait toute seule, à part d’éventuelles déclinaisons sur Betty et Veronica, mais en fait, c’est plus vaste, y a plein de titres, et notamment une série qui a duré une grosse trentaine d’années, et qui a débuté en 1958, intitulée… Life with Archie. Son principe, c’était d’explorer des sortes de versions alternatives (une sorte de What If de chez Archie, quoi), où les personnages sont tantôt des agents secrets, tantôt des super-héros… De Life with Archie à Afterlife with Archie (qui devient donc une référence à un titre qui, apparemment, est bien connu des fans), il y a une logique, logique éditoriale en plus puisqu’il s’agit ici d’une déclinaison, d’une version que l’on peut également considérer comme alternative.
Chose intéressante, en cherchant un peu, j’ai découvert qu’en 2003, Aguirre-Sacasa avait écrit une pièce de théâtre où les personnages grandissaient et quittaient Riverdale. Apparemment, l’auteur abordait le thème de l’homosexualité et il y a eu fâcherie du côté d’Archie Comics. Mais visiblement, les tempéraments se sont calmés, puisqu’il écrit pour l’éditeur désormais…

Jim

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Source: www.comicbookresources.com

Source: www.comicbookresources.com

Ci-dessous, les couvertures de « Afterlife With Archie #6 » par Francesco Francavilla et Andrew Pepoy:

[size=150]INTERVIEW DE ROBERTO AGUIRRE-SACASA[/size]

J’ai commencé à bouquiner la série, et premier bilan, c’est plutôt bien.
Déjà, en tant que récit de zombie, ça fonctionne de manière très bien huilée : la menace graduelle, les jeux de légers flash-backs, les différents destins séparés, les interludes, la définition des personnages (c’est classique mais efficace, et surtout, c’est super accessible pour qui ne connaît pas), l’ambiance crépusculaire, les cuts de séquence qui font monter la pression… Bref, question construction, c’est rodé. Pas novateur, mais plutôt carré.
Les dialogues sont plutôt pas mal, allusifs, pas démonstratifs, mais en même temps très caractérisés. Aguirre-Sacasa vient du théâtre, et là, ça se sent vraiment bien.
Après, chose intéressante (en tout cas, selon mes critères), la série propose une dimension « commentaire » qui me semble passionnante. D’une part elle s’inscrit dans la continuité de Life With Archie, dont je parlais plus haut, et qui propose des « what if », donc elle permet au lecteur néophyte de profiter du récit, mais au lecteur de longue date de savourer les décalages et les réécritures. Le dessin de Francavilla, qui donne aux personnages des trognes de grands adolescents, joue la carte à fond.
Mais au-delà de ça, le scénariste s’amuse avec plein de codes. En plaçant un récit de zombies dans l’univers d’Archie, il joue avec les codes des récits « teen » et avec ceux des slashers. Donc on a la panoplie des situations classiques, les couples qui se font et se défont, les jalousies, les voitures, le bal, les personnages de « vieux » qui interviennent en contre-point… Sauf que c’est l’univers d’Archie, et que ça prend une tournure intéressante, notamment quand Archie et les survivants trouvent refuge dans le Manoir Lodge, la maison du père de Veronica, où Archie a passé sa carrière de héros de BD à essayer de pénétrer dans la chambre de la belle brune.
Aguirre-Sacasa est complètement conscient du grand écart que constitue l’exercice, et sur les trois premiers numéros, il en tire son miel. Au premier degré, c’est un bon gros récit de zombie qui propose une gamme de portraits intéressants, mais au second degré, c’est savoureux (le caractère élégant du dessin y est pour beaucoup, faut dire).
De même, il joue de la mise en abyme, notamment avec les deux personnages de geek qui s’engueulent tout le temps dans de longues empoignades exégétiques sur le cinéma d’horreur. Quand l’épidémie de zombies est avérée, tous les personnages reconnaissent le phénomène, sans réellement le nommer, et affirment qu’il faut « l’accepter, et puis c’est tout ». Attitude normale, à l’heure de la société geek, justement. Aguirre-Sacasa aussi l’admet comme tel, et se consacre à l’action et à la caractérisation.
Mais la grande astuce, c’est de profiter de la scène du bal pour passer la vitesse supérieure du jeu de références. Un bal, ça renvoie bien entendu à Carrie (ou Retour vers le Futur, ouais, je sais), mais un bal de Halloween, là, c’est l’occasion de mettre en scène de nombreux personnages comme autant de références aux genres, à tous les genres. Archie en super-héros, c’est bien vu. La première victime est une Blanche-Neige, et la pleine page sur la pomme ensanglantée pratique la collision violente entre l’univers des contes et la violence visuelle, une collision qui fait sens (les contes sans la violence n’étant plus les contes).
Clins d’œil dans tous les sens, références culturelles secouées (et pas remuées), genre Nurse Betty contre Florence Nightingale, jeux de mots à foison et intertexte plus ou moins caché (la référence inévitable à Romero, fort bien placée), tout cela est d’une grande richesse foisonnante (je suis sûr d’avoir loupé plein de citations dissimulées dans les recoins).
Vaste exercice de style assez jubilatoire, ce début de série annonce une suite assez prometteuse, et invite les lecteurs à s’empiffrer de clins d’œil et de bourrades complices. Je ne sais pas comment ça va se terminer, cette affaire (les débuts, posés sur l’idée d’un univers partagé, fonctionnent très bien), mais je suis curieux de continuer l’aventure.

Jim

Ci-dessous, les couvertures de Afterlife with Archie #7 réalisées par Francesco Francavilla et Andrew Pepoy:

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Source: www.comicbookresources.com

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Source: www.comicbookresources.com

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