AKIRA TORIYAMA ET DRAGON BALL (William Audureau)

Audureau suggère que, puisque la Toei allait produire une suite, quelqu’un estimait qu’il était temps de trouver un titre différent pour bien marquer le coup (au lieu de laisser le même titre dans une logique de « saison » qui, si je comprends bien, n’existe pas vraiment au Japon). Et comme personne ne trouvait de titre satisfaisant, Toriyama aurait suggéré « Dragon Ball Z », parce « Z » est la dernière lettre de l’alphabet (dans ce métier, ils sont très attentifs aux détails « à l’internationale »), qu’il n’y a plus rien après, et que pour lui c’était une manière de conclure sa série (car à l’époque, il était dans l’idée de la conclure).

Voilà, ça semble plus rare.
Audureau associe l’évolution de la série à l’évolution du « genre » et également au développement du shonen nekketsu (qui existait déjà avant, si j’ai bien compris, sans être majoritaire). Il s’agit d’une version musclée, bastonnisante, du récit initiatique propre à la bande dessinée pour adolescents. Il cite notamment comme charnière de cette évolution éditoriale Hokuto no Ken / Ken le Survivant (ainsi que d’autres séries que je n’ai pas retenues par méconnaissance), et explique de quelle manière Dragon Ball s’insère dans cette évolution marquant les années 1980.
C’est d’ailleurs l’un des gros points d’entrée dans le livre : Audureau explique que Toriyama, spécialiste du gag manga depuis Dr Slump, cherche à faire un récit d’aventures, là où ses responsables éditoriaux (Torishima au premier chef) veulent une série d’arts martiaux. Donc le mangaka est tiraillé entre ses envies personnelles et les exigences de la rédaction, il essaie de faire plaisir mais n’y arrive pas, et quand il fait des choses qu’il n’aime pas, les ventes s’en portent nettement mieux.
En filigrane, il décrit une série qui trouve sa personnalité et sa dimension polymorphe dans ces tensions internes, dans l’obstination de Toriyama à injecter de l’humour absurde, scatologique ou stupide dans un univers qu’on le force à durcir.

Je suis complètement passé à côté. C’était diffusé en 1988 en France, à la fin de l’été, alors que je partais en fac (où je n’avais pas la télé). Déjà que je ne la regardais pas beaucoup, alors là, c’était fichu.
Pour tout dire, j’ai bien l’impression d’avoir découvert l’existence de la série… ces derniers mois, en participant à la réfection de la section manga, et en lisant des informations sur Yumiko Igarashi.

Sans doute parce qu’il était plus progressif, si je vous suis bien.
Dans Dragon Ball, tous les effets étaient mis en place pour que ce soit une surprise.

J’allais le dire.
(Mais bon, je ne suis pas client, forcément.)

Bizarrement, même si ça ne m’intéresse pas, je n’ai pas le souvenir de quelque chose de repoussant (que ce soit dans les deux trois épisodes de la série animée que j’ai dû regarder, ou dans les rares extraits de la bédé que j’ai vus).
Là, ça me frappe.

Jim