ALEXANDRE LE GRAND (Luca Blengino, David Goy / Antonio Palma)

9782344023105-L

Alexandre le Grand

ScénaristeDavide Goy
ScénaristeLuca Blengino
DessinateurAntonio Palma
Conseiller HistoriquePaulin Ismard
ColoristeArancia Studio

Genres : Histoire
Collection : Ils ont fait l’Histoire
Format : 240 x 320 mm
56 pages
Façonnage : Cartonné
EAN/ISBN : 9782344023105
Prix : 14.50 €
A paraître le 13.06.2018
One shot

« La Terre ne peut tolérer deux soleils. »

300 av J.-C., Memphis. À l’ombre de la statue majestueuse d’Alexandre le Grand, un hoplite et un scribe, deux amis de longue date, se remémorent leurs glorieuses campagnes menées auprès de l’empereur. Conquérant né, stratège génial, roi divin… les superlatifs ne manquent pas pour désigner celui qui fit du petit royaume de Macédoine le plus grand empire que le monde ait connu. Une ambition démesurée, marquée par une volonté d’unifier le monde grec et la civilisation perse. Mais une aspiration illusoire, car comme tous les hommes exceptionnels, Alexandre le Grand était admiré… mais aussi détesté.

J’aime beaucoup l’écriture de Blengino en général. En plus, si je me souviens bien de ce qu’il m’avait dit, il a suivi des études d’histoire, donc il est dans son élément.

Jim

La vingtième livraison de la newsletter de Glénat « spécial confinement » donne cette fois-ci la parole à un studio de production (scénario, dessin, couleurs, lettrage, représentation d’auteurs) italien, à travers l’un de ses représentants, Davide Caci :

Davide Caci est un collaborateur précieux avec lequel plusieurs éditeurs Glénat travaillent depuis de nombreuses années maintenant. Il dirige le studio Arancia avec son compère Andrea Meloni. Un studio qui assure des prestations de mise en couleur ou de lettrage et représente un certain nombre de dessinateurs et scénaristes italiens dont Mirka Andolfo, Ennio Bufi, Roberto Meloni, Antonio Palma, Luca Blengino, Gabriele Bagnoli et bien d’autres qui travaillent avec les éditions Glénat. Il est également éditeur chez Star Comics, maison d’édition spécialisée en BD et notamment l’éditeur des versions italiennes des Conan ou d’ Il faut flinguer Ramirez . Nous lui avons demandé quelques nouvelles du pays le plus touché à ce jour par la crise du Coronavirus en Europe.

- Davide, quelle est la situation actuelle en Italie ?
C’est encore assez compliqué. Nous vivons dans un état d’urgence grave et de confinement total, sans pouvoir quitter la maison depuis… longtemps maintenant. Les experts prédisent que la situation pourrait s’améliorer lentement… mais les derniers chiffres sont horribles : 9134 morts dont 919 pour les dernières 24h (chiffres du 27/03, aujourd’hui l’Italie déplore 23 600 décès). Nous espérons et attendons les bonnes nouvelles, même si nous sommes maintenant habitués à une nouvelle routine.

- Peux-tu nous donner des nouvelles de tes auteurs ?
Heureusement, ils vont tous bien, et il en va de même pour leurs familles. Quelques-uns commencent à souffrir davantage que les autres de cette situation de confinement à la maison. Celui qui est généralement en retard (je ne donne pas le nom, mais nous savons de qui je parle !) continue de l’être, mais a, cette fois, l’excuse du stress de la situation… Blague à part, tout le monde fait de gros efforts et tient bon. Et puis Andrea Meloni qui va être papa en juin a une bonne raison pour rester à la maison. Nous sommes très fiers d’eux et faisons tout notre possible pour les soutenir !!

- Qu’en est-il du monde de la BD/livre en Italie ?
Tout est terriblement immobile. Tous les magasins sont fermés, et même par internet, il est impossible d’acheter un livre (et donc de le vendre). Les maisons d’édition essaient de continuer à travailler, même si, dans l’incertitude, il est difficile de planifier quoi que ce soit. L’AIE (l’association qui rassemble les éditeurs italiens) vient d’annoncer que, pour cause de CoVid19, il y aura 18.600 titres de moins publiés en 2020, représentant 39,3 millions d’exemplaires qui ne seront pas imprimés. Compte tenu de la surproduction que nous connaissons depuis des années, le chiffre final ne sera pas si négatif en termes de production. Mais ce résultat sera terrible pour des éditeurs et librairies de tailles moyennes et petites qui pourraient disparaître une fois le problème sanitaire résolu.

- Comment se passe le confinement pour le studio Arancia ?
Laborieusement bien. Bien que collaborant avec plus d’une centaine de personnes, il n’y en a qu’une dizaine qui viennent et travaillent physiquement au bureau à Turin (certains auteurs et les salariés). Donc, pour la plupart des auteurs, la situation n’est pas trop différente, même si cela reste difficile de rester enfermé à la maison, sans jamais sortir, voir les copains… C’est plus compliqué pour les salariés, mais nous ne nous plaignons pas : au moins notre travail continue - presque - normalement, malgré ce moment fou.

- Qu’est-ce que cela change dans votre travail au quotidien ?
D’un point de vue organisationnel, tout est plus compliqué, car une bonne partie du travail quotidien est faite par trois personnes (dont moi) qui travaillons côte à côte, échangeant continuellement sur chaque dossier. Et d’avoir à écrire un mail, un texto ou à appeler au moindre doute ou chaque question… fait perdre beaucoup de temps. Je joins un dessin de Roberto (Meli), qui, entre le travail sur ses planches et les cours à distance en ligne (il est prof à l’école de Trente), a trouvé le temps de représenter l’équipe du Studio en télétravail et notamment une conversation avec Olivier Jalabert qu’il rêvait de dessiner (" avec une gueule pareille !!! ")

ça ressort en version deluxe, noir et blanc, via Ulule :

Je suis en train de lire cet album (dans l’édition au sein de la collection « Grands personnages de l’histoire en bandes dessinées »), qui constitue une sorte de galop d’essai ou de tour de chauffe pour l’équipe de l’excellent Orateur, dont je n’ai de cesse de vanter les mérites (à condition de trouver un exemplaire de la réimpression et d’éviter l’erreur de la première édition, rapidement retirée de la vente).

C’est vraiment très sympa. Ce genre de collection, dont les équipes créatrices changent à chaque tome, est forcément un peu inégale, et l’exercice, qui consiste à livrer un récit documenté à portée pédagogique, est loin d’être facile. En général, il faut chercher un angle d’attaque un peu différent, prendre du recul avec le personnage central qui concentre l’attention.

Blengino et Goy choisissent ainsi d’articuler leur album autour de deux principes : d’une part, ils s’intéressent à Alexandre en pleine gloire conquérante, suivant son périple à la suite de la fuite de Darius, son ennemi perse. Il s’agit donc d’une sélection d’une partie de la vie du héros, dont il ne veulent pas retracer la biographie mais au sujet de qui ils s’intéressent au mythe, au legs qu’il laisse après son existence.

Afin de bien montrer cet héritage, les deux scénaristes recourent à la discussion de deux témoins, l’assistant d’un scribe et un soldat, qui se retrouvent des années après les faits et partagent leurs souvenirs, bien entendu divergents. Cela permet de créer la distance nécessaire dont je parlais plus haut.

Graphiquement, si Antonio Palma n’est pas encore aussi virtuose qu’il le montre dans L’Orateur, il est quand même déjà très fort. Quelques scènes sont parfois cadrées un peu trop loin, et surtout le lettrage est très petit : un corps un peu plus élevé aurait sans doute tout aussi bien fonctionné.

Jim

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