ALIEN : ROMULUS (Fede Alvarez)

Yep. Après certaines me font dire que tout est affaire de cycle tant le film me fait penser à un jeux comme Dead Space (lui même devant énormément à Alien).

Et alors je serais pas étonné qu’il nous la joue comme le jeu Alien Isolation dans le sens où le personnage principal me fait beaucoup penser à Ripley et vu la chronologie du film je serais pas étonné qu’on découvre qu’il s’agit de la fille d’Helen.

Ah oui, je suis en train de me renseigner (parce que, bien sûr, les références que tu cites ne me parlent pas) et ouais, effectivement, j’apprends que la fille de Ripley est l’héroïne du jeu Alien Isolation.

Jim

Le plan de la fin est un sacré rappel en tout cas !

La promo du jeu fut bien vicieuse puisqu’elle utilisait le nom Ripley dans le résumé du jeu et que l’affiche évoque beaucoup le personnage de Sigourney Weaver. Ce n’est que quand tu commences le jeu que tu découvres qu’on joue en fait Amanda embarquée dans une mission qui lui fera découvrir ce qui est arrivé au Nostromo

D’après la wikipedia française (celle à laquelle il convient de ne jamais se fier), le personnage principal s’appellerait Rain Carradine. Donc sans doute rien à voir.

Quoi qu’il en soit, on en revient, en tout cas dans ce que semble promettre la bande-annonce, à un film de couloir. Or, c’est tout con, mais Ridley Scott, s’il a largement foiré ses deux déclinaisons, a retrouvé l’étincelle dans les quelques scènes où il utilisait les décors étroits comme pièges qui se referment sur ses héros (la fuite de l’infirmerie, dans Covenant, en est un exemple parfait).
Scott est un cinéaste de la claustrophobie, jamais meilleur que lorsqu’il met en scène l’enfermement, et la saga Alien est une mythologie de l’enfermement. La rencontre.
Revenir à ça, déjà, c’est le signe d’une compréhension forte du matériau d’origine. Ça, plus l’aspect biologique, plus la présence féminine, puis l’évasion impossible…
Pour l’instant, ça semble cocher toutes les cases.
Purée, qu’est-ce que ça ferait plaisir de revoir un bon Alien, quand même…

Jim

Et de fait le choix de Fede Alvarez est totalement en cohérence avec cet aspect

Grave.

Jim

Je me répète, mais :

Jim

Vu. J’ai encore la tête qui tourne. Une merveille. Hâte de pouvoir en parler avec celles et ceux qui l’auront vu. Quel beau cadeau pour les fans de la saga. MERCI Fede Alvarez.

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Ah tu fais bien d’en parler, j’avais oublié de regarder les horaires dans mon cinoche. Bon. Dimanche. 11h.

Jim

En dehors de quelques choix malheureux qu’avait su éviter la saga (du moins dans ces quatre premier volet) et d’un personnage visuellement loupé à sa première apparition, le film est très bon. Ces défauts sont, du moins, justifiés par une époque ou un public qui semble ne pas pouvoir faire sans ce genre d’artifice et, de fait, le père Alvarez arrive tout de même à s’en sortir haut la main de la même façon que sur son remake d’Evil Dead.

Deux reprises de monuments au compteurs et deux essais réussis mine de rien ça force le respect. Surtout quand l’un des deux fait la nique aux deux précédents caca d’un des géniteurs.

Peut-être déjà parce que le film est tout autant un film « alien » qu’un film d’Alvarez. Avec quatre film au compteur, plus les courts on commence à voir des motifs surgirent notamment sa capacité à brosser des portraits de personnages en dehors de la société et qui tente de s’en sortir en remontant un fort courant.

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’approche « prolo » du 1er Alien. Dans ses personnages mais aussi dans une histoire qui, après une ouverture me faisant un poil peur, déjoue régulièrement les craintes d’un mauvais traitement. Bien au contraire, tout le film se déroule sur l’idée de l’exploitation du vivant (et donc de l’humain) jusqu’à la déshumanisation ultime. Dès lors, on retrouve cette idiot de viol du sacré qui était l’une des grandes forces du film original.

Sans jamais perdre de temps, Alvarez décrit une colonie comme jamais elle ne fut montré alors (et pourtant qu’elle vision logique) et un groupe de personnage brillamment brossé et auquel on adhère instantanément. Mise à part le personnage cité plus haut, le film offre une visuel et des SFX de qualité doublé de quelques bonnes idées.

Si ce n’était cette dépendance trop évidente parfois aux autres films (plus ou moins malheureuse ou incongru), le film serait clairement une merveille pour reprendre les mots de Fredo. En l’état c’est un super film et mon préféré après le Scott et le Cameron.

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Mircea Arapu :

Jim

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Je l’ai vu ce matin, et j’ai vraiment apprécié. J’étais à fond dedans, car le film a des qualités nombreuses.
Le film prend le temps de poser les enjeux, les lieux, les personnages. Après une entrée en matière qui connecte cet opus au premier film, on entre dans le vif du sujet et on découvre ces jeunes ouvriers, esclaves de Weyland-Yutani sur la planète minière Jackson. Le scénario prend le temps de montrer la société oppressante mise sur place autour des mines, écrasant l’humain. C’est aussi l’occasion de construire des personnages crédibles : ils sont jeunes, mais pas crétins ; ils sont ouvriers, mais débrouillards et compétents ; ils sont dans la merde, ils sortent du cadre de la loi. L’écriture en fait de plus grands professionnels que les protagonistes des deux films précédents. Les acteurs, qu’en plus je ne connais pas (enfin si, j’ai vu Cailee Spaeny dans Civil War, je viens de le découvrir…) ce qui aide à s’intéresser au récit, sont vraiment très chouettes. Mention spéciale à David Jonsson qui confère à son personnage, pour des raisons propres au récit, une variété incroyable et une présence forte.
Le film apporte son lot de précisions, d’informations, voire d’innovations. On en apprend un peu plus sur les activités de Weyland-Yutani, on découvre les rôles divers des synthétiques (et leurs différentes places sur les planètes terraformées), on observe d’autres étapes de la métamorphose des Aliens, on prend connaissance du savoir accumulé par les savants… Le tout est rempli d’idées visuelles fortes (on a vu la lampe à radio dans la bande-annonce, mais les empreintes dans le sable noir de la soute, quelle idée formidable… entre autres…), d’un bon mix d’effets numériques et de trucages traditionnelles (on sent ici et là la maquette ou le pantin animé, et bon sang que ça fait du bien…) et de clins d’œil réussis (même si un brin prévisibles…).
Les personnages sont attachants, et pas du tout minimisés ni ridiculisés. Le scénario les prend au sérieux, ils savent faire (au point que ça fait tout passer : j’imagine qu’on ne rallume pas une station spatiale comme on éclaire un hangar, mais les personnages sont tellement bien campés que ce genre de facilités passe tout seul). Mais bien entendu, ils ne sont pas au courant de tout. Fede Alvarez sait qu’il officie dans une licence qui a quelque quarante-cinq ans d’âge, et qu’il s’adresse donc à un public qui est au courant. Du coup, le spectateur a une longueur d’avance sur les personnages, et le film n’hésite pas à jouer là-dessus. La trame narrative est particulièrement bien huilée. Le système du plant / pay-off est efficace et rodé (et s’applique parfois en réservant des surprises), les enchaînements de causes et de conséquences est implacable (la sortie des face-huggers est tellement bien vue…), la conduite d’actions simultanées est bien fichue, pas frénétique mais oppressante. Une mécanique millimétrée et maîtrisée.
L’ensemble, vu par quelqu’un qui connaît bien la saga, de ses sommets à ses errements soporifiques récents, peut justement ne présenter aucune surprise : un suspense efficace, un brin retors, poussant les personnages très loin, qui propose une sorte d’énorme biscuit pour fans, fournissant les poursuites dans les couloirs, les masses d’ombre bougeant dans l’obscurité, les scènes gore, les jeux de regards, tout l’attirail attendu des fans, sans le fatras philosophique et l’indigence de caractérisation ayant marqué les deux dernier films.
Le film de Fede Alvarez se pose en synthèse du premier cycle de quatre films, reprenant des scènes clés, voire des dialogues cités mot pour mot (j’en ai au moins relevé quatre, il y en a peut-être plus). Le réalisateur se place dans la lignée du premier cycle, qu’il cite sans vergogne, gommant presque les deux derniers. Ce dont je ne me plains pas. Mais (et c’est là qu’intervient mon « mais », un gros « mais »), à se placer ainsi en résumé / synthèse, le film ne risque-t-il pas de prêter le flanc à une critique qui lui reprocherait de n’être, somme toute, qu’un remake des quatre premiers volets, qu’un florilège des moments les plus intenses ? Personnellement, j’ai adoré, car je l’ai vécu comme un dialogue entre le réalisateur et le fan que je suis. Mais tous les spectateurs réagiront-ils pareillement ?

Jim

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J’aurais aimé un peu plus d’originalité dans la deuxième moitié du film mais en l’êtat, je remercie beaucoup Alvarez et son équipe pour avoir sortie la franchise de 20 ans de films qui allait du raté au honteux. Quel plaisir de ré-aimer un film Alien !

Je partage complètement : le film dit clairement que ce qui est bon se trouve dans les quatre premiers, que les deux suivants sont de la malbouffe, et propose un menu connu mais savoureux.
Mais connu : ça peut être à double tranchant. Mais le film semble bien parti, pour l’instant, je crois.

Jim

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C’est ce qui faisait le charme du premier opus. Des personnages au bas de l’échelle mais compétents dans leurs parties respectives. Et qui donnait une crédibilité aux décors en se l’accaparant.

Il y a des références aux deux précédents films :
le thème de Prometheus est audible deux fois (au moment de la découverte /mention du liquide noire et au début du générique de fin, du moins une version alternative du thème). Puis quand est évoqué le Prometheus strain.
Et quand tu vois la tête du nouveau né, impossible de ne pas faire la comparaison avec la tête des Ingénieurs.

Parfaitement d’accord, c’est un beau cadeau provenant de quelqu’un qui connait parfaitement la mythologie et la filmo de cette incroyable saga.

Oui, et le dialogue sur le clonage, et l’accouchement comme réponse à l’opération chirurgicale dans Prometheus (genre : « regarde comment faut faire, Ridley »). Mais (et c’est peut-être mon regard qui fausse ma perception…), ça sent le minimum syndical, là où les autres références, notamment en dialogues, sont plus gourmandes.

Jim

Ceci dit, si on part du principe que les films Alien sont aussi des reflets de l’époque qui les a vu naitre, l’approche de ce dernier opus est totalement logique

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J’aime beaucoup Alvarez, son Evil Dead était réussi alors que je partais avec une pince à linge sur le nez, et Don’t Breathe est assez génial ! Je lui avais pardonné son Millénium en me disant que prochain film serait assez décisif sur ce que je pouvais attendre de lui.

Et je ne sais pas trop quoi en penser.

Ce que je ne supporte plus c’est ces renvois constants, ces coups de coudes aux fans, avec citations, thème musical, bidouille numérique pour tenter de me faire revivre un sentiment datant d’il y a 30 ou 35 ans. J’en ai vraiment marre ! Il y a une perte d’identité dans ce jeu constant de la référence. Et aller chercher des détails dans les nanars de Ridley Scott, ça me fait chier d’aller chercher à créer une continuité « à la comics way ».

Passé ces défauts, il y a de bonnes choses, mais je reste plus mesuré sur les personnages, qui reste pour certains, uniquement des archétypes « chair à canon » (l’insupportable cousin « raciste »… Sérieux?). C’est un peu dommage vu que le casting est peu nombreux.
Cependant le film s’en sort bien visuellement. Ça, je n’en n’attendais pas moins du réalisateur, mais je m’attendais à une approche un peu plus viscérale. Du coup, c’est un exercice de style assez chouette, mais qui, à cause de ce que Jim souligne, perd de son identité à faire des ponts qui me semblent inutiles, voire un peu lourds.
À revoir dans quelques années…

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