ALIEN : ROMULUS (Fede Alvarez)

Lui, il a une mort incroyable. Spectaculaire, à la suite d’un acte d’héroïsme épatant mais dicté par la même connerie qui l’a mû jusque-là.

Moi, ça m’a plu. Je crois que je suis dans un mode réceptif à ça (ça a marché beaucoup pour le dernier SOS Fantômes, par exemple), et surtout, après les deux films précédents que j’ai vécus comme au pire une trahison au mieux un tournage de dos à la saga, ça m’a emporté.

Un truc que je n’ai pas signalé, c’est la qualité de la lumière. Il rend tout clair. On peut avoir une poursuite ou une fusillade dans un couloir sombre, on comprend tout (prends ça, Christopher Nolan). Sa vision de la planète Jackson, que j’ai perçu comme un hommage au Ridley Scott première manière (j’y vois autant de clins d’œil au Los Angeles nocturne de Blade Runner qu’aux espaces étriqués et clos dont Scott maîtrisait complètement la grammaire jadis) est incroyable : tout est gris et marron, et c’est pourtant complètement lumineux (prends ça, Zack Snyder).

Jim

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Vu le jour de sa sortie, en vostfr.
Je n’ai vu que les 1-2-3-4.

J’ai aussi pensé à Blade Runner au début.
J’ai vu des réfs aux films que j’ai vus, même s’il manquait la culotte de Ripley.
J’ai apprécié les répliques efficaces et discrètes, non-surjouées ou expliquées, comme par exemple :

« comment as-tu osé faire ça ?
– quoi donc ? Abandonner l’un des nôtres derrière nous ? »

Avec pour seule réponse un court silence et l’action enchaine.
J’aime bien quand on est censé comprendre sans tout nous mâcher (ça s’appelle jouer, je crois).
L’inverse m’agace, quand les personnages expliquent tout à haute voix, ou disent ce qu’ils pensent.
J’ai beaucoup aimé ce qu’on sentait dès la bande-annonce : une bonne partie du film est consacrée aux facehuggers plutôt qu’aux xénomorphes. Et ils sont déjà bien effrayants.

J’ai toujours trouvé meilleurs les films où on ne voit presque rien du monstre, par choix ou pour des contraintes budgétaires, plutôt que ceux avec un gros budget qui permet de montrer… et qui fonctionnent souvent moins bien.
Là, on voit, et pourtant ça marche parfaitement !

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Une scène coupée :

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(problème déjà posé lorsque Gaston Lagaffe met au point un acide universel et n’a pas de récipient pour le conserver. Je n’ai pas retrouvé la planche :-/ )

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Parce qu’elle a fondu ? ^^

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Vu aussi et beaucoup aimé la proposition d’Alvarez, qui a l’intelligence d’opter pour un récit simple et sans fioritures philosophico-pouêt pouêt (suivez mon regard), mis en scène (et surtout éclairé) avec une maestria qui force le respect, tout en rendant hommage à l’ensemble de la saga. Coup de force !

Le gros problème des propositions de Ridley Scott (en l’occurrence « Prometheus » et « Covenant »), outre leurs défauts d’écriture patents, et nonobstant leur sublime patine visuelle (le production design et la photo, mon dieu), c’est qu’elles donnaient la nette impression que le vieux réal’ anglais n’avait rien compris à son propre travail sur le premier opus de la saga ; un comble, quand même.
Alvarez, avec une application peut-être un chouïa scolaire, veut donner l’impression rigoureusement inverse, et laisser entendre qu’il a bien compris ce qui fait le sel de la saga. Retour donc à ces ambiances poisseuses de cargos de nuit de l’espace, de lumpenprolétariat du futur… et de sous-texte sexuel épicé. En la matière, peut-être qu’Alvarez en fait précisément trop et n’y va pas avec le dos de le cuillère au niveau symbolique, mais on retrouve ce climat de menace moite, presque l’expression d’un dégoût de la corporalité au sens large, qui faisait le sel du premier « cycle » de la saga (avec des variantes d’un cinéaste à l’autre).

Pour le coup, peu importe que le récit soit assez balisé et donne une impression de manque d’originalité ; le script qui le charpente est très solide, avec un système de plant/pay off évoqué par Jim plus haut savamment usiné, sans qu’on ait l’impression qu’Alvarez nous sorte un bazooka de Tchekhov à chaque dénouement d’un enjeu intermédiaire.
Et thématiquement, si on peut se demander ce que la mention de la figure de Romulus vient foutre dans le titre, on se rend compte qu’elle vient habilement souligner la thématique de la fratrie, mine de rien bien représentée dans les rapports entre persos principaux. Et la fratrie « principale », symbolique et non biologique, vient recouper l’idée de rejet de la biologie qui imprègne le film et un peu toute la saga. A ce titre, la gestion de l’inévitable « androïde » du récit est remarquable d’intelligence. Ridley Scott qui ne semble plus intéressé que par eux dans le cadre de la saga peut manger son chapeau, et sa morgue par la même occasion.

Des défauts ? Bah oui, quand même, au premier rang desquels peut-être cette musique pas toujours inspirée voire hors-sujet en certaines occasions ; les dissonances à la Ligeti qu’on entend par moments sont nettement plus subtiles et efficaces dans ce contexte que ces gros synthés patauds et ce beat/battement cardiaque un peu essoré dans ce type de contexte…
Et évidemment, à vouloir embrasser l’ensemble de la saga dans le système référentiel du film, on se retrouve à « rendre hommage » à des trucs un peu pourraves. Je ne tiens pas « Alien Résurrection » pour un navet intégral, mais je ne suis pas loin de le mettre au niveau des derniers méfaits de Scott en termes d’incompréhension de ce qui fait le sel de la saga… Alors voir l’une de ses « trouvailles » les plus marquantes revenir ainsi, ça fait bizarre, ainsi que les quelques mentions au « lore » mis en place par « Prometheus » dont on se fout un peu (on pourra dire qu’Alvarez assume tout dans la saga, et c’est tout à fait respectable dans l’absolu).

Mais tout de même, une fois qu’on a dit ça : quel pied. Visuellement le film envoie du bois sur tous les plans : photo incroyable (quelle gestion de la lumière, merde), production design qui sent bon la suie et le cambouis, mouvements d’appareil parfois souples parfois nerveux mais toujours bien sentis, découpage parfois hallucinant de brutalité virtuose (sur le duel final, c’est ouf et ça rattrape les problèmes de « look » de l’adversaire mis en jeu)… De manière générale, « Alien Romulus » échappe à ce défaut gigantesque dont est frappée la grosse majorité de la production hollywoodienne actuelle : cette impression d’immatérialité, d’absence de poids concret des choses posées devant la caméra, toutes éthérées et « virtuelles ». Et ça n’a évidemment pas qu’à voir avec l’utilisation ou non des SFX pratiques ou virtuels, même si ça joue. Le regard de cinéaste d’Alvarez est in fine ce qui vient donner le plus de poids et de matérialité aux visions surgies du récit, et c’est bien le moins pour un « Alien », tout pétri de considérations sur l’incarnation et la corporalité. Fût-ce leur versant cauchemardesque.

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Mais est-ce vraiment étonnant pour un projet existant bien avant lui, qui a connu de nombreuses corrections et modifications et donc Scott semble d’abord être celui qui a pu coordonner le tout et lui donner une direction ensuite (un peu comme Burton avec Batman). Ca n’enlève rien au gros travail fait mais est-ce que cela fait de lui le démiurge de la bête ? J’en suis pas certain.

(Promotheus et Covenant sonnant comme des tentatives de revanche)

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Très certainement pas, en effet.
Un film est toujours une entreprise collective, mais c’est d’autant plus vrai pour un projet comme le premier « Alien », à la fois pour l’historique de la production comme tu l’évoques mais aussi du fait des très fortes personnalités artistiques impliquées un peu à tous les niveaux.

Mais il aurait tout de même pu foirer son coup et ne l’a pas fait, ce qui implique une compréhension certaine du matériau, quand bien même celui-ci a clairement plusieurs géniteurs et pas un seul.

Ceci étant posé, il avait aussi le droit de tenter d’amener la saga ailleurs. Pourquoi pas ? Force est de constater que cette tentative s’est soldée par un lamentable échec, démultiplié par le forcing opéré sur « Covenant » pour raccrocher les wagons plus clairement avec la saga originelle.

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Je compte me refaire Prometheus, parce que j’y trouvais du plaisir, comme une excroissance Z au Leviathan de George Pan Cosmatos (peut être déjà un peu Z lui, mais je ne m’en souviens plus assez). Mais clairement, les nouveaux Scott, je ne les range pas dans la saga Alien. Covenant serait à ranger du côté des Vendredi 13, avec son xénomorphe qui aime faire des cochonneries sous la douche.

Ah oui, à fond !! Mais qu’est-ce que je kiffais ce film, gamin…
Avec le toujours impeccable Peter Weller, la vielle ganache de Richard Crenna… et la très mignonne et craquante Amanda Pays, qui jouait dans la première série « Flash ».

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Et aussi (et surtout)…

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MMmmmmmmm <3

Tu m’étonnes, j’ai usé la VHS. Avec M.A.L., et la Plage Sanglante, ça me faisait mon ciné de monstres aquatiques.

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Il me fait plaisir, Fredo…^^

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Et cette pu**in de B.O de Jerry Goldsmith !

J’avais totalement zappé ça… mais je vais jeter une oreille là-dessus ! Mon souvenir du film remonte trop.
Et pour en revenir à « Romulus », c’est clair qu’une BO à la Goldsmith aurait mieux fait le taf que cette BO assez quelconque voire à côté de la plaque par moments.

On est nombreux à attendre qu’un éditeur comme Intrada/Varèse/La-La Land Records/Quartet nous ressorte Leviathan ( et Deep Rising ; et King Solomon’s Mine - voire Congo ).

Walfisch est doué mais il se laisse trop aller depuis un moment. A cure for wellness reste son meilleur boulot ( aidé en sous-marin par un Zimmer qui s’est souvenu qu’il composait autrefois…).

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Sa filmo récente (même si je n’ai évidemment pas tout ça dans l’oreille, hein) ne plaide clairement pas pour son cas…

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Depuis gamin, je suis fasciné par la cryptozoologie. J’ai plein de livres à ce sujet. Comme Fred, je suis fasciné par les films de monstres.

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Alors je ne sais pas si tu as vu parce que pour ma part je n’ai percuté que maintenant, en relançant le jeu pour tenter de le finir, mais le scénariste de celui-ci n’est autre que Dan Abnett

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Ah, ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à ne pas l’avoir terminé et à avoir méchamment envie de le reprendre.