Action/science-fiction
Long métrage américain
Bricolé par Fred Olen Ray
Ecrit avec les pieds par Paul Garson
Avec Jan-Michael Vincent, John Phillip Law, Ross Hagen, Teagan Clive…
Année de production : 1990
Le déroulant qui ouvre le prologue de Alienator explique (parce qu’on ne voit pas tout ça, c’est trop cher, faut pas déconner non plus) que dans un coin reculé de la galaxie, un bataillon de rebelles armés a pris en embuscade les armées du grand tyran Baal, ce qui a conduit à un véritable massacre. Des milliers d’innocents ont péri et Kol, le leader de la rébellion, a été capturé et condamné à mort dans un entrepôt désaffecté de Californie…euh, désolé, je voulais dire une planète pénitentiaire commandée par un directeur impitoyable.
C’est là que les problèmes de caractérisation et les incohérences du scénario commencent. Parce que le révolutionnaire censé être un héros (ben quoi, c’est quand même une bonne chose de se battre contre les dictateurs…) ressemble plutôt à une ordure de la pire espèce (lors de son inévitable évasion, il se débarrasse même d’un garde en lui jetant des limaces foreuses de chair à la figure…pas vraiment l’acte d’un type sympa comme tout).
Interprété par un Jan-Michael Vincent qui se trimballe sa tête des mauvais jours (bon, faut dire qu’il était déjà sacrément inexpressif dans Supercopter), l’exécuteur en chef ferait passer un conservateur texan (pléonasme ?) pour un enfant de choeur…et en plus, il est emmerdé par un démocrate de l’espace opposé à la peine de mort. La journée était déjà mal engagée (alors qu’il ne pensait qu’à se taper sa secrétaire à la robe improbable) et voilà que Kol s’échappe pour se réfugier sur Terre.
Il envoie à ses trousses son arme secrète : l’Alienator. Parce que c’est un alien…parce que c’est un Prédateur…parce que c’est le Terminator ultime…parce que c’est un film de Fred Olen Ray (L’Invasion des Cocons) et que ça ne fait pas de mal de mélanger toutes ces références. En plus, elle ressemble à une Catherine Lara sous stéroïdes dans un costume assemblé par le réalisateur avec les moyens du bord, des bouts d’accessoires gratos ou empruntés. L’Alienator doit retrouver Kol à tout prix et il ne faut pas se mettre sur son chemin. Elle a quand même le temps de faire mumuse avec une biche que son ordinateur de bord déclare non-hostile. Faire cramer des ploucs alcoolos, d’accord…mais pas la mère de Bambi, hein…
Dans sa partie terrienne, le film se perd dans une chasse à l’homme mollassonne, l’Alienator pourchassant l’évadé qui a été d’abord été presque écrasé puis recueilli par un groupe de jeunes mous du bulbe (pléonasme ?) et un shérif campé par ce grand gaillard de John Phillip Law (Danger : Diabolik, Barbarella…), qui tournait à peu près tout et n’importe quoi dans la dernière partie de sa carrière (et encore, Alienator n’est pas le pire).
Les dialogues sont stupides (deuxième et dernier script écrit par l’inconnu au bataillon Paul Garson…c’est bien de savoir reconnaître ses limites), la chasseuse extra-terrestre est grotesque à souhait, Jan-Michael Vincent attend son chèque dans l’entrepôt désaffecté en faisant la moue et en plissant les yeux (ah, on me dit que c’était toute l’étendue de son jeu d’acteur) et Fred Olen Ray bâcle toutes ses scènes d’action dans l’un de ses cinq films de l’année 1990.